jeudi, septembre 30, 2021

Quand IA, automatisation et « vie en pyjama » convergent

J'ai déjà évoqué la « dépyjamisation » de l'Amérique, et toute la résistance et la douleur que ce retour à la normale est susceptible d'impliquer pour un grand nombre de travailleurs, dans le monde entier. 

Depuis plus de 18 mois, ces télétravailleurs sont à l'abri des regards, sauf quand ils doivent être vus sur Zoom ou tout autre outil de visioconférence, et de ce fait beaucoup ont développé de mauvaises habitudes de travail qui ont pu impacter leur productivité dans son ensemble. 

S'il n'y a pas eu de conséquences directes jusqu'à présent, c'est simplement parce que leurs employeurs étaient trop préoccupés à surmonter la tempête pandémique et à se préparer à l’ère d’après Covid-19. 

En fait, revenir à la normalité pourrait être assez pénible car cela devrait coïncider avec encore plus d'automatisation et plus d'intelligence artificielle que jamais, le tout déversé sur un lieu de travail qui deviendra probablement plus efficace et intense que jamais. 

Cela signifiera évidemment beaucoup moins de postes de travail et une opportunité pour les employeurs de trier leurs éléments productifs et de se débarrasser de ceux qui ont navigué depuis le début de facon parasitaire, embrassant un style de vie autonome et caché, et profitant pleinement de ce qui deviendra bientôt deux ans de « travail » dans l’opacité la plus protectrice qui soit.

mercredi, septembre 29, 2021

Comment les gens du « Fed » gagnent-ils leur argent ?

Au début du mois, je lisais que deux des 12 présidents de banques régionales de la Réserve fédérale avaient été des très actifs avec leur portefeuille d’investissements, ce qui avait incité certains de leurs critiques les plus virulents de mettre en cause les règles qui permettaient à ces hauts fonctionnaires de boursicoter. 

Ces gens-là ont tout sous la main pour faire monter ou chuter Wall Street, et avec cela, peuvent s’en mettre plein les poches et garnir aussi celles de leurs amis et de leurs familles. J'aimerais être pote ou voisin de Jerome Powell et connaître son point de vue, pendant que l’on parle bien gentiment devant nos maisons.

Voyez un peu le tableau : le président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan, et celui la Fed de Boston, Eric Rosengren, ont effectué des transactions fréquentes ou substantielles en 2020, comme l'ont rapporté le Wall Street Journal et Bloomberg. 

Les transactions ont eu lieu au cours d'une année pendant laquelle la banque centrale a pris des mesures fortes pour maintenir l'économie à flot et sauver les marchés financiers après que les deux furent presque coulés par la pandémie. 

À la suite des révélations médiatiques, le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, et Robert Kaplan de Dallas ont annoncé jeudi qu'ils vendraient leurs actions individuelles d'ici le 30 septembre, dans le but de dissiper les préoccupations éthiques concernant leur activités de portefeuille. 

Cela n'a pas calmé les critiques qui disent que la situation n'aurait jamais dû se produire et a montré le besoin criant d'un changement fondamental pour améliorer la surveillance et stopper ce genre d’abus. 

Un tweet de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren résume tout ça : « Je l'ai déjà dit et je le répète : les membres du Congrès et les hauts responsables du gouvernement ne devraient pas être autorisés à négocier ou à détenir des titres. Point barre », elle a tout à fait raison et il est totalement inacceptable que les présidents des Feds régionales puissent opérer en toute impunité surtout quand ce sont eux qui savent tout sur ce sujet. 

Jusqu'à présent, les efforts du Congrès pour discipliner la Fed ne sont pas allés très loin. Les banques régionales de la Fed ont fait pression efficacement contre toute réforme en soulignant l’importance de leur besoin d’indépendance par rapport à Wall Street ou à Washington. 

Selon les experts, une restructuration majeure des banques de la Fed nécessiterait un consensus politique plus large que celui que nous avons actuellement sur le rôle notre banque centrale et un vrai Congrès, pas une bande de branleurs. 

Alors ne comptez pas sur cette reforme dans les jours qui. Quoi qu’il en soit, j'aimerais bien que Powell soit mon voisin. Je serai même prêt à lui tondre sa pelouse gratos !

mardi, septembre 28, 2021

Un premier tour du monde, 64e partie

Après que Gérard eu quitté Tahiti, un peu à contrecœur, juste après avoir touché le sol de cette île paradisiaque, c’était au tour de Marcel de se souvenir : « Je me suis arrêté pendant 3 jours au Club Med de Tahiti, à Moorea, où j'ai dormi 36 heures non-stop. Cela dit, j'ai quand même passé un bon moment aussi, pendant le reste de mes heures éveillées en qualité de GM ... » 

Marcel est parti le 28 septembre vers l'Amérique, la Californie et la Cité des Anges où il visite les studios Disney et flâne autour d'Hollywood. 

Là, il avait rencontré un musicien qui lui avait offert ce qui semblait être une superbe visite guidée qu'il a poliment déclinée, car l'offre ne lui plaisait pas trop, son hôte obligeant semblant avoir une orientation sexuelle différente de la sienne.  

Le lendemain, il visita San Francisco et se rappelle d’avoir vu la tour emblématique de la TransAmerica qui venait juste de sortir de terre et était encore en construction. 

Avec quelques regrets, Marcel ajoute : 

« Dommage qu’il fallait que je parte ce soir-là, mais je devais être à la maison le lendemain pour pouvoir assister au mariage de mon frère le samedi 2 octobre ! »

lundi, septembre 27, 2021

Squaw Valley change de nom

Il y a quelques semaines, Squaw Valley et sa station jumelle d’Alpine Meadows, en Californie, étaient rebaptisées « Palisades Tahoe », suite aux critiques que la référence de « Squaw » était péjorative et blessante auprès des femmes amérindiennes. 

Changer ce nom était donc une donc décision qui allait dans le bon sens et intervenait bien trop tard. Pour moi qui n'ai jamais utilisé ce nom ou vu en lui une manière impropre de parler de nos femmes indigènes, tout aurait pu continuer sans changement, mais encore une fois, ceci n’est que mon propre point de vue. 

Le nom « Palisades Tahoe » est donc ce nouveau nom qui a été choisi pour remplacer à la fois Alpine Meadows et Squaw Valley et, encore une fois, à mon humble opinion, ce choix apparaît artificiellement concocté tout comme le changement de Datsun à Nissan, ou en France de Simca à Talbot. « Bricoler » ainsi avec une marque est bourré d’écueils au niveau du marketing ! 

Littéralement, « palisade » qui signifie palissade en français, selon le Larousse veut dire « 1. Clôture faite de pieux ou de planches plus ou moins jointifs. 2. Forme imposée à une rangée d'arbres de manière à constituer un mur de verdure.une clôture ou un mur défensif fait de piquets de fer ou de bois, ou de troncs d'arbre, et utilisé comme structure ou enceinte défensive ». 

Comme vous voyez, ce mot est l’antithèse de l’accueil. En fait, il exprime l’idée de clôture ou de mur et ne va pas du tout avec ce que les visiteurs attendent d’une station de montagne. Apparemment, le nouveau nom a été inspiré par les falaises de granit et certaines pentes abruptes qui composent le terrain de ces deux stations. Pour convaincre les sceptiques, 

Dee Byrne, leur directrice générale, a dressé une liste, tirée par les cheveux, de bonnes raisons pour valider ce nom ou apparemment persuader quiconque ne serait pas convaincu par cette nouvelle appellation ou ne la comprendrait pas. Bon, elle n’est quand même pas parvenue à me convaincre : Cela sonne faux et fait preuve d’un manque d’imagination marketing. 

On verra ce qui se passera avec ce nom édulcoré, mais pour le moment, je ne serai probablement pas politiquement correct en utilisant le mot « Palisade ». Comme je n'ai pas de meilleur nom à proposer, je continuerai d'appeler les lieux Squaw ou Alpine, tout en respectant, dans mon esprit, les femmes autochtones qui ont données leur nom a l’ancienne station Olympique ... 

dimanche, septembre 26, 2021

L'Amérique devient-elle une théocratie ?

Depuis que Reagan s’est retrouvé à la tête des États-Unis, la droite religieuse s'est progressivement infiltrée dans le gouvernement américain au point que celui-ci est désormais débordé par son influence. 

En fait, cette droite chrétienne est devenue la force qui dirige le Parti républicain, et elle exerce son influence partout, influençant ainsi considérablement la manière dont les États-Unis sont gouvernés. 

Ainsi, même s'il serait exagéré de prétendre que l'Amérique est déjà une théocratie à part entière comme Israël ou l'Iran, elle est sournoisement en train de le devenir, représentant d'abord une version « Light » de ce que nous voyons dans ces pays ainsi qu'en Utah, l’état Mormon dans lequel j’habite.

À l'heure actuelle, avec une Cour suprême majoritairement catholique et un point de vue déterminé à détruire toute partie de loi qui peut aller à l'encontre de la doctrine chrétienne, nous nous dirigeons allégrement vers cet état de théocratie à part entière. 

Il semble que lorsqu'ils ont rédigé la Constitution, ses fameux « pères », ont essayé de trouver un équilibre entre une idée d'illumination et la protection de la liberté religieuse. Ils ont créé en fait une constitution religieuse, peut-être plus déiste que chrétienne mais toujours avec une certaine idée d’un Dieu présent à l'intérieur. 

Initialement, la liberté religieuse ne figurait pas dans la Constitution quand elle fut ratifiée, mais a été ajoutée à la déclaration des droits de l’homme. 

Pour les chrétiens purs et durs, la bataille a commencé lorsque la Constitution a manqué d’inclure le christianisme en tant que religion officielle du pays, et cela n’a fait qu’exacerber leurs efforts pour y parvenir. Le temps est probablement du côté de la droite chrétienne. 

L'histoire démontre que des changements radicaux dans les systèmes politiques peuvent prendre des décennies à se construire, mais finissent souvent par se produire. La théocratie américaine pourrait alors être une nouvelle alternative en concurrence avec d'autres formes de systèmes tyranniques comme la Chine ou la Russie.

samedi, septembre 25, 2021

Un premier tour du monde, 63e partie

Juste le jour de son anniversaire, il était temps pour Gérard de s'envoler pour l'île emblématique de Tahiti. 

Après qu’il fut bien calé dans son siège et que le DC-8 eut atteint son altitude de croisière, à sa très grande surprise, il a eu droit à une coupe de champagne et à quelques friandises de la part d'UTA French Airlines. 

En plus, il a eu la chance de sa vie de redoubler tout cela en traverser deux fois la ligne de changement de date dans cette même journée d’anniversaire, soient deux occasions de bien fêter tout cela en moins de 24 heures ! 

C'est précisément à cet instant que tout le plaisir s'est arrêté pile, car il ne s’agissait pour lui que d’un transfert et d’un changement d'avion en direction de la Californie, où l’attendait son cousin à San Diego. 

Avec ce qui semblait être de profonds regrets, Gérard soupira : « Aujourd'hui, je me rends parfaitement compte que j'étais sur le point de commettre la plus grosse erreur de toute ma vie. Mettre les pied sur cette îles magique, recevoir le traditionnel ‘lei’ sans y rester même un seul jour, était absolument impardonnable ! À quoi pouvais-je bien penser ? » 

Alors, que Gérard prenait congé de Marcel qui restait quelques jours de plus en Polynésie française, il s’embarquait, un peu à contrecœur, sur son vol pour Los Angeles...


vendredi, septembre 24, 2021

Un premier tour du monde, 62e partie

En 1971, Philippe Coutaz etait arrivé à Mt. Buller alors que la saison avait déjà commencé et que tout le monde était en place en train d’enseigner et de s'acclimater à cette nouvelle vie. Il avait volé depuis Genève en direction de l'Australie en passant par Los Angeles, puis Tahiti, avant d’arriver enfin à Sydney, un très long voyage. 

Philippe du reste le dit bien : « Un voyage ennuyeux, sans intérêt et fatiguant à en mourir. Mais quand j'ai atteint ma destination finale, mes bagages ne m'avaient pas suivi. Résultat : pas de skis, pas de chaussures, rien du tout ! »

Plus tard, il m'a dit avoir découvert, à travers les films amateurs d'un des premiers directeurs de l'école de ski (Maurice Jaun), que les moniteurs de ski français voyageaient en bateau plutôt qu'en avion. 

« J’étais absolument abasourdi qu’ils passent un mois entier sur paquebot. J’imagine que voler coûtait bien plus cher que voyager par voie maritime ... », avait ajouté Philippe qui ignorait que cette façon de voyager était tout simplement utilisée pour expédier le matériel de ski des autres moniteurs, au demeurant très lourd, de façon beaucoup moins cher qu’en excédent de bagages avion, comme JP et moi l’avions fait. 

Heureusement, le voyage retour de Philippe devint beaucoup plus intéressant lorsqu'il décida de faire de l'auto-stop, comme JP et moi l’avions fait dans le désert du Nullarbor. Entre Sydney et Brisbane, il passa une première nuit, debout, sous la pluie et sur le bord de la route en attendant qu’on le prenne. 

« Pauvre de moi ! » se plaint encore Philippe, « Je suis me suis retrouvé ensuite en plein ‘Outback’ de l'Australie occidentale, qu’on appelle ‘Whirlwind Country’, vers Toowoomba, visitant les Aborigènes dan un désert brumeux, avec des animaux morts jonchant la route un peu partout, dans la cabine de ces énormes et longs camions avant de me retrouver à Darwin, où j'ai passé quelques jours à traîner sur la plage avec les beatniks qui s’y trouvaient à l'époque ... » 

Ensuite, Philippe s'est envolé pour Bangkok, où il a exploré la ville de long en large pendant plusieurs jours, en séjournant au YMCA. Philippe se souvient : 

« Heureusement, le jour où je devais rentrer en France, mon avion ayant un problème technique, j'ai été hébergé à l'hôtel Dudit Thani, un cinq étoiles,pendant 24 heures. 

Le pauvre bougre que j’étais avait beaucoup apprécié cet environnement luxueux avec piscines, restaurants, casinos et divertissements en tous genres, juste avant de rentrer chez lui ! »

jeudi, septembre 23, 2021

Un premier tour du monde, 61e partie

Après avoir dit au revoir à la Nouvelle-Calédonie, Gérard et Marcel se retrouvaient à nouveau au dessus du Pacifique dans un avion, en route pour Nadi, sur la côte ouest de l'île principale de Fidji, pour y passer quelques jours.
 
Après leur arrivée en soirée, et dès qu’il sortirent sur le tarmac, ils furent enveloppés d’une chaleur et d’une humidité des plus intenses qui soient et, encore une fois, sans aucun endroit où aller passer la nuit et sans réservation d'hôtel ! 

Gérard s’en souvient encore : « Par chance, nous sommes dirigés vers le rivage, non loin de l'aéroport, et avons trouvé là une cabane vide à quelques mètres de la plage. Au départ, nous n'étions pas sûrs que ce soit une si bonne idée d'y passer la nuit . . . L'endroit était sombre et plein de moustiques. Les lumières des villes australiennes et même de Nouméa avaient laissé place à une obscurité totale... »

Avec la fatigue et le stress accumulés du voyage, cette première nuit fut assez pénible, mais au lever du jour, nos deux voyageurs s’éveillèrent sur une magnifique plage de sable blanc dignes d'une carte postale paradisiaque. . 

Les deux continuèrent à travailler sur leur bronzage et à bien profiter des eaux du Pacifique Sud. « Le seul travail que nous avons du faire, fut de visiter une production de canne à sucre juste à coté ! » avait dit Marcel en plaisantant.

mercredi, septembre 22, 2021

Un premier tour du monde, 60e partie

Prêts à poursuivre leur périple, ayant bien profité de Sydney et de tout ce que cette grande ville australienne avait à offrir, Gérard et Marcel reprirent l’avion en direction de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. 

Cette île du Pacifique est située à environ 2000 km au nord-est et à moins de trois heures et demie de Sydney. Comme nos deux compères n'étaient là que pour quelques jours et voulaient éviter de grosses dépenses en prenant une chambre d'hôtel, ils s’étaient dit qu’il essayeraient de passer chaque nuit à l'aéroport. Encore une fois, l’hôtel aurait fait un trou énorme dans leur budget voyage ! 

Gérard raconte : « Je me souviens qu'une patrouille de police qui travaillait à l'intérieur du terminal nous avait contrôlés la première nuit et après avoir écouté nos explications, avait accepté de nous laisser dormir sur place... Très vite, en nous promenant en ville, nous nous étions rendu compte que le coût de la vie était très élevé dans cette enclave française, et que les gens du coin semblaient obsédés par l'argent ! » 

Marcel avait adoré pourvoir se se baigner dans la magnifique baie de Nouméa et était vraiment ravi par les lieux. Un jour, les deux avaient tenté de faire une sortie en auto-stop afin de pouvoir visiter les mines de nickel voisines, mais malheureusement ce mode de transport n’avait très bien marché sur cette île française, et ils durent finalement faire un demi-tour après 50 km et rentrer à la fois bredouilles et très tard ce jour là. 

Philosophiquement, Marcel n’avait pas pu s’empêcher de faire le jeu de mots incontournable : « Les jours se suivent mais nos expériences ne sont pas toujours aussi ‘nickel’ que ce que l’on pourrait attendre. Ça ira mieux demain, j’espère ! »

mardi, septembre 21, 2021

Un premier tour du monde, 59e partie

Une fois traversée la grande forêt d'eucalyptus sans encombres, sans percuter un seul kangourou, ni écraser le moindre “wombat”, Gérard et Marcel se retrouvèrent à Sydney pour s’y arrêter et visiter les lieux pendant quelques jours. 

Ils se rappellent encore du tout nouvel Opéra, qui à l’époque était encore en construction, et avaient commencé leur exploration par une visite du zoo de Taronga, sur les rives du port de Sydney, dans le quartier de Mosman. 

C'est là que Gérard qui ayant vu pour la première fois de sa vie de vrais crocodiles, grandeur nature, revit son expérience : « J'étais mort de peur en voyant ces monstres à quelques mètres de moi... Cette image terrifiante restera gravée à tout jamais dans mon esprit ». 

Gérard se voit encore avec Marcel en train de traverser à pied le Harbour Bridge et d’admirer la vue sur l'Opéra qui se détachait à l’horizon sur le centre-ville, ainsi que de toutes ces belles maisons du front de mer qui peignaient un tableau inoubliable avec la baie en toile de fond. 

Pendant son séjour à Sydney, Gérard avait également rencontré le fils d'un cousin, du côté de sa mère, qui était un pilote de la Pan Am, basé sur Sydney. Il vivait dans le quartier chic de Hendley, tout près de Sydney, dans une belle maison bien à l’écart de l’agitation, noyée dans la verdure et si près de l'eau qu'on pouvait y sentir l’Océan dans la brise marine. 

Son père, originaire d'Italie, qui s'était installé à San Diego, attendait Gérard avec impatience dans les jours qui allaient suivre et était particulièrement heureux de l'accueillir chez lui, en Californie...

lundi, septembre 20, 2021

Comment démasquer le charisme destructeur ? (suite)

Dans la vie, nous sommes presque toujours automatiquement attirés par les personnes charismatiques, même si certaines peuvent cacher des plans très mal intentionnés. Il existe donc un charisme pur et un charisme manipulateur, et la question devient comment distinguer les deux ? 

Certains leaders charismatiques œuvrent avec de très bonnes intentions, tandis que d'autres ne sont guère intéressés que par leur propre personne et parviennent à s'appuyer sur ce même savoir faire en le dévoyant, afin d’exploiter autrui et d’arriver à leurs fins.  L'histoire de Theranos d'Elizabeth Holmes est le meilleur exemple moderne auquel je puisse penser d’un charisme destructeur (regardez la vidéo ci-dessous, qui malheureusement est en anglais). 

Nous croyons souvent que nous pouvons facilement percevoir l'arrogance et le narcissisme quand ils se présentent, mais ce n'est pas toujours le cas. Cela veut dire qu’en pratique, il est souvent difficile de distinguer le vrai charisme du faux. 

Dans la plupart des cas, les deux peuvent offrir une vue convaincante des choses, mais seuls ceux qui sont bien intentionnés vont faire l’effort d’impliquer vraiment leur entourage dans ce qu’ils entreprennent. 

Ces leaders vont parler de challenges, d'opportunités et de recherche de potentiel, tandis que ceux qui ont des plans personnels et cachés vont toujours se concentrer sur les côtés négatifs de leurs concurrents ou de leurs adversaires. 

Ensuite, il y a la façon dont ils utilisent la confiance. Les bons leaders charismatique débordent de confiance, tandis que les égoïstes font toujours preuve d’un grand ego beaucoup plus fragile. C'est pourquoi ils s'entourent de gens qui les flattent et sont toujours d’accord avec eux et ne font rien pour dérailler leur plans les plus funestes. 

Les bons leaders acceptent la critique et la confrontation honnêtes et n'ont jamais peur d'inviter dans leur cercle des personnes intelligentes qui offrent des perspectives totalement différentes à celles qu’ils épousent. 

Le danger de suivre un leader charismatique égocentrique est qu'il va souvent accaparer les idées, objectifs et aspirations de sont entourage à son avantage ; le style peut varier mais ce genre d’individu essaiera toujours de tirer la couverture à lui. Au bout du compte, les gens qui suivent ces types charismatiques malveillants seront toujours trahis, abandonnés, et blâmé quand les choses tournent mal. 

Cela dit, il est essentiel de suivre ceux ou celles qui sont courageux et ont en tête l’intérêt des gens qu’ils entraînent dans leur sillage, et qui leur donnent un soutient illimité afin d’atteindre ensemble leurs objectifs, ou en tout cas suivre ceux qui, dans la majorité des cas, font preuve de ce genre de comportement. 

Le charisme peut être séduisant, mais aussi dangereusement trompeur, et ne n’est qu’en ouvrant bien les yeux sur certains de ces indices plus ou moins apparents, qu’on peut se faire une assez bonne idée des gens qui valent la peine d’être suivis par rapport à tous ceux qu’il vaut mieux éviter … 

dimanche, septembre 19, 2021

Comment fonctionne le charisme (suite)

Il est vrai que si le charisme était facile à acquérir, nous serions tous charismatiques. Cela conduit donc à la question : « Le charisme est-il inné ou s’agit-il d’un savoir-faire qui s'apprend ? » 

Je dirais que cela me semble inné, mais beaucoup affirment que c'est une compétence qui peut être acquise et affinée grâce à une concentration attentive, et qui peut amener ainsi à atteindre des niveaux d'influence élevés. 

Comme nous l'avons vu hier, il existe trois types de comportements qui permettent à quelqu'un d'augmenter ses capacités charismatiques : 

  • 1. Comportements de pouvoir ou puissance 
  • 2. Comportements de chaleur 
  •  3. Comportements de présence 

Comportements de pouvoir – Il convient de croire en notre capacité à affecter notre environnement et non l'inverse, comme c'est souvent le cas, lorsque nous sommes négativement influencés par des interactions ou des situations que nous n'aimons ou n'apprécions pas. Il est donc important d'apprendre à compartimenter nos vies internes et à adopter un état d'esprit proactif plutôt que réactif. 

Comportements chaleureux – Ceux-ci incluent la compassion, le respect et la sincérité. Ils sont en fait tout le contraire du faux-semblant, de la tromperie ou de l'hypocrisie. Cela implique non seulement un contact visuel positif, mais aussi un comportement chaleureux. Ensuite, une bonne dose d'humilité aide à bien canaliser cette chaleur. Nous avons tendance à nous lier d'amitié avec des gens qui admettent et corrigent rapidement leurs erreurs au lieu de blâmer les autres ou d'essayer de couvrir leurs lacunes. Nos propres idéaux devraient devenir nos boussoles morales, pas des comparaisons avec les autres qui entraînent toujours des attitudes névrosées et des comportements toxiques qui repoussent la chaleur. 

Comportements de présence - J'ai gardé celui-ci pour la fin car c'est aussi, je pense, le plus important des trois traits et où il est possible de voir le charisme au travail. Ceux-ci incluent un bon contact visuel, une posture assurée et un comportement général très positif. Cela aidera à établir une connexion solide et à créer du respect. Une présence distraite démolit ce travail de communication, donc une concentration absolue est indispensable. Le reste, et tous les « bruits de fond » doivent être ignorés. 

Bien sûr, nous avons tous vécu d'avoir quelqu'un qui scrute chacun de nos mouvements. Cela peut sembler inconfortable au début, mais ces efforts finiront toujours par avoir une influence positive sur les autres et, à partir de là, cela continuera d’augmenter. 

La prochaine fois, nous essaierons de séparer le vrai charisme du manipulateur.

samedi, septembre 18, 2021

Le mystère du charisme

Récemment, j’ai commencé à m’intéresser au charisme, et à en apprendre davantage sur ce trait que certains affichent et utilisent, selon les circonstances, à bon et mauvais escient. Bien évidemment, il est important d’abord de bien définir ce qu’est le charisme. 

La Harvard Public Review le définit comme etant quelque chose « d’enraciné dans les valeurs et les sentiments. Son influence naît de l'alchimie qu'Aristote appelait le logos, l'ethos et le pathos ; c'est-à-dire que pour persuader les autres, il faut utiliser une rhétorique puissante et raisonnée, établir une crédibilité personnelle et morale, puis éveiller les émotions et les passions des adeptes. Si un leader réussi à bien puiser dans ces trois ressources, il ou elle peut alors aller sonder les espoirs et les idéaux des adeptes, donner un sens à leur objectifs et les inspirer vers de nobles réalisations. » 

La plupart des scientifiques du comportement voient 3 éléments distincts dans le charisme : 

  • Le pouvoir, ou la capacité d'influencer son environnement par l'influence, l'autorité, les ressources, l'expertise et le statut social, entre autres. 
  • La chaleur, manifestée par la bonne volonté envers les autres et la volonté d'utiliser son pouvoir pour le bien des autres. 
  • La présence, exprimée en étant « dans l'instant » et en restant parfaitement conscient de ce qui se passe pendant toute une interaction. 

Il est assez évident que, bien utilisé, le charisme est un outil précieux dans toute poursuite humaine, quelles que soient les circonstances ou la culture où il est utilisé. 

C'est évidemment un outil clé pour les politiciens, les acteurs et les vendeurs. Plus universellement, c’est aussi extrêmement utile pour tous ceux qui peuvent intégrer ce trait dans leurs relations transactionnelles pour obtenir ce qu'ils recherchent. 

Cela dit, le charisme est un trait parfois déroutant et qui pose de nombreuses questions car il peut être utilisé efficacement par des personnes aussi bien intentionnées que malveillantes. C'est vrai, le charisme n'est pas une valeur morale, c'est juste un trait ou un véhicule qui définit l'interaction d'une personne avec les autres et a peu à voir avec le contenu de son message ou son intention. 

Hitler était définitivement très charismatique à l'époque, tout comme le Dalaï Lama l’est aujourd’hui, mais leurs morales sont opposées. Je fais cette remarque car que je pense que le charisme peut aussi être parfois un outil bien trompeur. 

Les questions évidentes que l’on peut se poser sont bien sûr si le charisme est inné ou une compétence qui s'apprend, ou si celle-ci est mal intentionnée, comment pouvons-nous le détecter ? Dans les prochains jours, j’essayerai de répondre à ces questions et peut-être plus encore...

vendredi, septembre 17, 2021

Comment mesurer la qualité de l'air ?

Avec les énormes incendies de cet été en Californie qui continuent de nous enfumer en Utah et au Colorado, mesurer ou du moins savoir en quel est le niveau de qualité de l'air que nous respirons n'a jamais été aussi important. Où pouvons-nous obtenir ces informations ? 

Idéalement, if faudrait un système qui dote de suffisamment de capteurs d'air, si possible près de chez soi, mais aussi qui offre une bonne couverture partout ailleurs, pas seulement en Amérique du Nord, mais idéalement dans le monde entier, et enfin qui soit enfin le plus précis possible et facile à utiliser. 

Ensuite, il faut savoir ce qui est mesuré, par exemple la plupart des systèmes et des indices de qualité de l'air (IQA) sont basés sur la mesure des particules ( PM2.5 et PM10 ), de l’ozone ( O3 ), du bioxyde d’azote (NO2), des émissions de dioxyde de soufre ( SO2 ) et de monoxyde de carbone (CO). La plupart des stations sur la carte contrôlent à la fois les données PM 2.5 et PM 10 , mais il existe quelques exceptions où seul PM 10 est disponible.

Depuis l'an passé, nous suivons les résultats offerts par PurpleAir. Il s'agit d'une société locale, en Utah, qui fabrique des senseurs d'air à des prix abordables et les vend dans le monde entier. IQAir fait aussi la même chose ; c’est une entreprise suisse, qui vend également des appareils de surveillance de qualité d'air et des purificateurs d'air. 

D'après ce que que j’ai pu voir, le site d’IQAir est beaucoup moins facile à utiliser. Il y a aussi le World Quality Index (WQI), qui utilise les stations de surveillance de qualité de l'air de marque GAIA. Sur le Web, leur carte est assez facile à utiliser mais WQI a beaucoup moins de stations d’observation que PurpleAir, du moins en ce qui concerne les États-Unis. En 2018, AirNow était lancé ; il s'agit d'un consortium gouvernemental entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, et qui permet uniquement de voir ce qui se passe au niveau de l’Amérique du Nord. 

En France, il y a Atmo, un site par région qui permet de connaître au quotidien le niveau de pollution global (de bon à extrêmement mauvais) sur l’ensemble du territoire français. Cela devrait permettre à mes amis vivant dans la vallée de l’Arve de savoir où ils en sont en plein hiver. 

La présentation Atmo semble assez simpliste et peu détaillée. Selon ce que j’ai pu observer, non seulement PurpleAir offre une couverture mondiale, mais fournit également une couverture plus dense et en temps réel. 

Certains disent que PurpleAir serait moins précis qu'AirNow. Je ne suis tout simplement pas d'accord avec cela car AirNow non seulement semble moins précis, mais semble fluctuer énormément lorsqu’il est comparé aux autres services. 

Par exemple, en comparant simultanément les lectures des trois systèmes, j'ai trouvé qu'AirNow obtient la moitié des lectures de ce que IQAir et PurpleAir enregistrent, donc pour le moment, je continue de faire confiance à PurpleAir plutôt qu'au reste, en tout cas tant que je ne meurs pas d'inhalation de fumée d'ici à la fin de l'année !     


jeudi, septembre 16, 2021

L’effet de la fumée des feux de forêt sur la santé

Bien que la fumée puisse parfois sentir bon, elle est toujours mauvaise pour les humains. Le genre de fumée que nous recevons en ce moment dans tout l'Utah et sur le reste des Montagnes Rocheuses, après qu’elle ait voyagé depuis la Californie et traversé tout le Nevada ne sent plus rien quand elle arrive chez nous, mais ses effets restent extrêmement nocifs. 

Nous n'avons pas tous la même sensibilité à la fumée provenant des feux de forêt et c'est toujours une bonne idée d'éviter de la respirer si cela est possible. Quand celle-ci est épaisse est abondante, comme cela est cas à proximité d'un incendie de forêt, c'est très mauvais pour tout le monde. La fumée est constituée d'un mélange complexe de gaz et de fines particules produites lors de la combustion du bois et d'autres matières organiques. La plus grand danger provient des particules fines. 

Ces particules microscopiques vont généralement pénétrer profondément les poumons. Combien de paquets de cigarettes représente une exposition répétée ? Personne n'en est certain. Pourtant, la fumée peut causer des tas de problèmes de santé, allant des yeux qui piquent, au nez qui coule, à des problèmes cardiaques et pulmonaires chroniques, parfois très graves. 

Il est donc particulièrement important de faire bien attention aux rapports de qualité d'air local lors d'un incendie à proximité, ou s'il y a de la fumée ou des cendres qui se promènent dans les airs. Les personnes les plus à risque sont celles souffrantes de maladies cardiaques ou pulmonaires, évidemment les personnes âgées, les jeunes enfants dont le système respiratoire est encore en plein développement, les personnes atteintes de diabète et les femmes enceintes. 

Les symptômes les plus révélateurs sont les yeux qui piquent, le nez qui coule, la toux et les difficultés à respirer. Les personnes atteintes d'une maladie cardiaque peuvent ressentir des douleurs thoraciques, des palpitations, un essoufflement ou de la fatigue. Les personnes atteintes d'une maladie pulmonaire n’arrivent pas à respirer aussi profondément ou aussi facilement que d'habitude et peuvent présenter des symptômes tels que la toux, une gêne thoracique et un essoufflement. 

La seule protection est bien évidement de connaître le taux exact de pollution, et ce n'est pas facile car ce genre d’information fluctue de manière importante, tout du moins en Amérique du Nord. Ensuite, utilisez un peu de bon sens pour choisir des activités appropriées. 

Même si l’on n’a aucune information sur la qualite de l’air, s'il semble y avoir de la fumée dans l’air, ce n'est probablement pas une bonne idee de tondre la pelouse ou d’aller faire un jogging ou de la rando. Et ce n'est pas non plus le bon moment pour que les enfants – en particulier ceux qui souffrent d'asthme – de s’adonner à des jeux vigoureux à l'extérieur.


mercredi, septembre 15, 2021

Onze Septembre

Une semaine avant le 20e anniversaire des événements du 11 septembre, nous avons été inondés de rappels, de souvenirs, d'informations, de témoignages de toutes sortes et d'analyses, reliant cette période de notre histoire récente à ce qui se passe aujourd'hui en Amérique. 

Au delà de la tragédie elle-même et des souffrance des victimes et de leur proches, ma conclusion de ces 20 dernières années est assez tranchée. 

Je travaillais à Vail Colorado quand les avions se sont écrasés dans les tours jumelles du World Trade Center. Je me suis tout de suite dit : « C'est la résultat de ce que nous avons laissé se produire en Palestine. » 

Je pensais que Bush, qui ressemblait jusqu’alors à un cerf aveuglé par les phares d’une auto, était déjà vraiment stupide, mais il avait enfin trouvé là une cause pour ancrer sa présidence. Cheney, le diabolique, a sauté sur l'occasion de revenir et de se battre près des pays de l’or noir et, en tant que maître marionnettiste, a poussé Bush à se lancer dans des guerres insensées. 

D'abord, nous aurions dû bombarder les talibans encore plus fort, attraper Oussama ben Laden tout de suite et foutre le camp. Fin de discussion. Nous aurions sauvé 170 000 vies et des milliers de milliards de dollars. 

Ensuite, nous nous sommes embarqués en Irak, sans la moindre idée, sans plans et sans raisons valables sous le couvert d’un énorme mensonge, qui a également tué plus de 500 000 personnes et a coûté encore quelques milliers de milliards de dollars, en plus de l'Afghanistan, le tout financé à crédit. 

Aujourd'hui, alors que j'envoie mes impôts (tiers-provisionnel) au gouvernement, je suis particulièrement en colère de voir l'usage qui est fait de mon argent. Bush, Cheney, feu Rumsfeld, Rice et Powell sont une bande de criminels de guerre qui devraient toujours tous être en prison. 

Obama n'a pas eu le courage personnel et politique de sortir d'Afghanistan alors que Trump n'a pas compris qu'il devait inclure le gouvernement afghan dans ses négociations avec les talibans. 

Un autre enseignement à retenir de nos guerres afghano-irakiennes est que les puissances mondiales ne devraient jamais plus tenter de renverser la culture et les coutumes d'un pays médiéval. Cela ne fonctionne simplement pas, ou s'il semble que cela « marche » pendant un certain temps, tout comme un élastique, cela revient très vite à la situation d’origine.  

Au moins Biden, aussi diabolisé qu'il l'a été ces derniers temps, a eu le courage nécessaire pour nous sortir de là. 

Ensuite, il y a nos militaires qui pendant 20 ans n’ont pas arrêté de nous raconter que les choses iraient mieux « la semaine prochaine ! » 

Si nous prenons pour exemple de la récente victoire des talibans sur le géant Américain, leur budget n’était que de 1,5 milliard de dollars par an, contre environ 500 à 750 milliards de dollars pour notre formidable machine de guerre américaine. 

Sans discuter davantage, les Talibans, ces gaillards mal fringués et barbus nous ont bel et bien battus. Ils étaient beaucoup, beaucoup plus efficaces, et nous devrions faire sous-traiter notre défense nationale à ces gars sur leurs camionnettes Toyota. Ils pourraient peut-être réussir à nous débarrasser des « Proud Boys » et de McConnell pendant qu'ils y sont.

mardi, septembre 14, 2021

Un premier tour du monde, 58e partie

Les jours rallongeaient, la neige se ramollissait rapidement et l’on sentait que printemps arrivait. 

Gérard était déjà arrivé trois mois plus tôt à Mt. Buller et même si cela pouvait sembler une courte saison par rapport à ce que l’on connaissait dans l'hémisphère nord, c'était la deuxième d'affilée que nous vivions dans la même année et la plupart d'entre nous en avaient assez de l'hiver ! 

Comme les salaires étaient versés chaque semaine, Gérard et Marcel avaient rangés leur planches après avoir donné leur dernières leçons ce week-end et étaient descendus à Melbourne où ils avaient finalisé les détails de leur voyage de retour, loué une voiture qu'ils allaient laisser à Sydney. 

Nos deux amis n'avaient pas conduit de voiture depuis quelques mois et Marcel se souvient avoir été un peu choqué quand il s'est rendu compte que le volant était à droite et qu'il devrait conduire du (mauvais) côté gauche de la route : « Ça n'a été trop mal », se rappele Marcel, « je m'y suis habitué beaucoup plus vite que je ne l'aurai imaginé ! » 

Nos deux collègues choisirent de voyager à travers les principales stations de ski des Nouvelles-Galles du Sud en zig- zigzaguant entre Thredbo, Perisher et Mt. Kosiuko avant de finalement redescendre sur Canberra, la capitale fédérale, où le printemps battait son plein. 

Gérard a gardé de très bons souvenirs de cette ville, en particulier du très bel édifice qu’est le Parlement. Là, tous les deux passèrent une nuit chez l'un des clients de Marcel.

Gérard se souvient toujours de tout ce voyage routier entre Melbourne et Sydney : « Je nous revois encore traverser de belles forêts sur des pistes non goudronnés baignées dans les couleurs vives de toute cette végétation et de tous ces kangourous qui surgissaient de tous cotés. On s’était vraiment éclatés ! » 

Tous deux devaient finalement arriver à Sydney le 20 septembre et avaient décidé de visiter cette ville emblématique.

lundi, septembre 13, 2021

Un premier tour du monde, 57e partie

Que dirions-nous si quelqu'un nous demandait « Quelles leçons de vie avons-nous appris pendant notre séjour en Australie, et à Mt. Buller en 1971 ? » (suite) 

JF : 

« L'Australie m'a beaucoup appris ! J'ai d’abord découvert que le monde était immense. JP et moi en avons fait l’expérience directe, coincés sur un paquebot pendant 50 jours. Cela nous a ouvert les yeux sur le fait que nous étions tout petits sur cette étendue d'eau infinie, un peu perdus sur une immense planète, et aussi combien nous étions privilégiés d'être inclus dans cette merveilleuse aventure. Nous étions jeunes et, dans une large mesure, bien loin d’être murs. Nos cerveaux malléables et curieux avaient l’occasion d’apprendre au quotidien auprès de nos collègues et des gens que nous rencontrions tous les jours, en découvrant de nouveaux horizons, en accomplissant des tâches inédites ou en vivant une foule de situations autant inconnues que surprenantes. » 

Si quelqu'un m'avait demandé de résumer, j'aurais dit : « J'ai surtout gagné énormément de confiance en moi ... Sur neige, mon savoir-faire s’est enrichi en travaillant avec Gérard et Alexis, j'ai aussi pu observer ce qui se passait à l'école de ski autrichienne, élargissant ainsi mes connaissances pédagogiques. Améliorer mon anglais au quotidien était fabuleux, et même si je communiquais de mieux en mieux, ma compréhension de la culture australienne restait quand même à la traîne et cela m'a appris que la culture est toujours un obstacle beaucoup plus dur à conquérir que la connaissance d’une langue. Plus important encore, c’est là que j'ai décidé que mon futur professionnel inclurait le ski, le commerce international et beaucoup de voyages. Pour couronner le tout, j'ai réalisé que je n'avais jamais été aussi heureux de ma vie, et pour moi, cela n'avait pas de prix ! »

Cette expérience inoubliable couronnait ainsi ce qui avait été la meilleure année de ma vie ! 

Philippe Coutaz : 

Philippe partage aussi mon point de vue sur notre jeunesse et notre maturité qui se cherchait. Tous les jeunes sont confrontés à ce dilemme et réagissent de manières très différentes. Souvent, il y a ce besoin de ressortir de la masse pour affirmer qui nous sommes et où nous allons nous retrouver dans ce nouveau rôle d'adultes. 

Plus jeune que Gérard, Marcel, Jean-Pierre et moi, Philippe reconnais : « Je n'avais que 20 ans et parfois, si vous me trouviez un peu abrasif, c’est que je cherchais ma place parmi un groupe de garçons tous plus âgés et apparemment assez sûrs d’eux. Dans ces circonstances, il était difficile d'être moi-même, tout simplement ! » 

Comme pour chacun d’entre nous, l'Australie fut une expérience remplie d’enseignement pour Philippe. Elle lui a fait découvrir que rien ne pouvait remplacer une honnêteté absolue avec lui-même afin de devenir quelqu’un de productif, capable de fonctionner en harmonie avec son entourage. 

Jean-Pierre Chatellard : 

JP qui nous a quitté il y a un an n'est plus avec nous pour répondre à cette même question. C'est pourquoi j'ai pris sur moi d'imaginer ce qu’il aurait pu dire, en gardant tout cela pour la fin. Ensemble, JP et moi avons voyagé pendant sept semaines vers l’Australie. 

Fort d'avoir fait une saison en tant qu'entraîneur au Colorado, il savait comment les choses se passaient en dehors de France, il connaissait un peu mieux la culture anglo-saxonne et parlait assez bien l'anglais pour se remettre dans le bain en arrivant. 

Qu'a-t-il donc appris en Australie ? Laissez-le s'expliquer : 

« D'abord, je dois admettre que j'en savais déjà pas mal quand je suis arrivé en Australie, donc j’avais beaucoup moins à apprendre que mes collègues … » Comme vous pouvez le lire, JP avait peu de choses à améliorer. C’est vrai qu’au fil du temps, j'ai réalisé que JP s’était construit l’image d’un gars imperturbable, style Belmondo, si vous voulez, bien calé dans son personnage, sans avoir à jeter de coup d'œil sur son âme profonde. 

Depuis le jour où je l’avais rencontré, j’avais admiré son attitude de fonceur, mais je réalise désormais qu'il ne s'agissait probablement que d'une façade, car un charisme débordant cache souvent des vulnérabilités ... 

JP continue : « Dans une moindre mesure, j'ai appris que je pouvais être un coach, un mentor, quelqu’un de "cool". Cela est sans doute venu de mon expérience avec JF. Je proposais un truc et il le faisait. Je disais “On saute !”, il répondrait “De quelle hauteur ?”. Je savais que j'avais trouvé le filon et que j’étais naturellement doué pour influencer les autres et les inspirer avec ma témérité et mon enthousiasme débordant ... Bien sûr, j'ai aussi appris de JF que, lorsqu'il écoutait son instinct de survie, mon influence se trouvait soudainement limitée… »  

C'est bien vrai, l'audace de JP m'a sorti de ma coquille et à un certain moment, j'ai senti qu'il était grand temps pour moi de devenir autonome.

dimanche, septembre 12, 2021

Un premier tour du monde, 56e partie

Que dirions-nous si quelqu'un nous demandait « Quelles leçons de vie avons-nous appris pendant notre séjour en Australie, et à Mt. Buller en 1971 ? » 

Marcel Grivel-Dellilaz : 

Marcel a toujours été passionné par la vie, le ski et l'aventure, il n'a donc que de merveilleux souvenirs de son été passé à Mt Buller. Il a sauté de joie dès qu'il a appris qu'il allait partir enseigner en Australie, prendre l’avion pour la première fois, faire le tour de la planète et découvrir le monde. 

Marcel se souvient avec beaucoup émotion : « J'étais fou de ski à l'époque, alors quel bonheur d’aller se retrouver sur la neige tout un été ! » Il se sentait privilégié de travailler avec ses collègues moniteurs qui allaient devenir de solides amis et du même coup, il a profité de l'occasion d'améliorer son anglais quotidiennement tout en travaillant. 

Marcel poursuit : « C'était une époque où l'amitié, la coopération et l'entraide entre collègues étaient enrichissantes. Bien sûr, l'enseignement du ski était aussi ma vraie passion. Cela m’apportait une joie profonde et il y avait aussi le côté compétition que je pratiquais religieusement chaque saison jusqu'en été, un peu partout dans les Alpes ! »  

En effet, le ski de compétition figurait au sommet de la liste de Marcel et il se souvient d'avoir organisé des courses avec Gérard et d'avoir entraîné les jeunes avec Jean-Pierre. Marcel ne se lassait pas un seul instant de nos journées passées ensemble, remplies d’anecdotes uniques toujours renouvelées, sans oublier toutes nos soirées festives. 

Réfléchissant un instant, Marcel ajoute : « … la cerise sur le gâteau, fut le voyage de retour, surtout ce "road-trip" que nous avions fait avec Gérard, entre Melbourne et Sydney, la traversée des îles du Pacifique et la côte ouest des USA ! Si je n'étais pas devenu mari et papa à mon retour à la maison, j'aurais volontiers répété cette expérience magique ! » 

Gérard Bouvier : 

Dès son plus jeune âge, Gérard a toujours voulu découvrir de nouveaux horizons et avait hâte d’avoir son diplôme de moniteur de ski en poche pour se lancer à la découverte du monde. 

Quand il eu décroché son diplôme « Auxillaire », il quitta sa vallée natale en Savoie, pour aller enseigner au Club Med, dans les Pyrénées, pendant l'hiver 1967/68. La saison suivante, il choisissait Val D'Isère et enfin Morzine, en 1969/70. 

Dès qu’il eu son « Diplôme National » en poche, il avait projeté d’aller enseigner au Québec l'hiver suivant, mais en janvier de cette même année, Marius Mora, un professeur sans doute impressionné par son élève, lui avait proposé d'intégrer le corps professoral de l'ENSA, l'École Nationale de Ski et d’Alpinisme à Chamonix. 

« Cette offre entraîna une décision difficile pour moi », dit Gérard, « Devais-je renoncer de me rendre au Canada et tirer ainsi un trait sur la possibilité d’aller travailler à l'étranger, ou accepter cette superbe possibilité de carrière à l’ENSA ? » La décision fut prise en faveur du professorat à Chamonix, mais l'opportunité eu sa manière de frapper à nouveau à la porte. 

Gérard se souvient : « Alors que je commençais juste à enseigner à l'ENSA, courant janvier, Alexis Saudan m'avait demandé de l'accompagner à Mt. Buller, en mettant comme seule condition que j'améliore mon anglais, encore un peu rudimentaire. Alors que cette possibilité n'était pas encore certaine, j'ai senti que mon rêve était maintenant à portée de main. La première leçon que j'ai tirée de cette expérience était qu'au-delà de mes rêves les plus fous, la persévérance pouvait ouvrir de nombreuses portes. » 

Gérard réfléchit un moment : « Cette expérience australienne qui s'est passée si loin, bien sûr dans une autre station de ski, était tellement différente du point de vue de l’environnement dans lequel elle se déroulait, de son climat et de sa culture. De plus, le plaisir et la découverte qui ne cessait de nous interpeller, ont eu une influence permanente sur ma vie et resteront gravés à tout jamais dans mon esprit. Sans que je m’en doute à l’époque, cette expérience allait jouer un rôle crucial sur l'évolution de ma carrière professionnelle ... » 

La suite de cette histoire se poursuivra demain...

samedi, septembre 11, 2021

Un premier tour du monde, 55e partie

Pendant que nous voyagions en Australie, que nous enseignions à Mt. Buller et rentrions par l'océan Pacifique, nous avons raté un tas d’événements mondiaux que nous n’avons pas vraiment pu suivre. Pouvez-vous encore vous en souvenir ? Moi, pas tellement, sauf peut-être la mission lunaire d’Apolo 15, c’est pourquoi, j’ai fait un peu de recherche pour retrouver les faits saillants que nous aurions pu oublier ... 

Le 30 mai, alors que Jean-Pierre et moi rongions notre frein à Gênes, en attendant que notre paquebot quitte le port, le premier satellite US Mariner 9 qui allait orbiter autour de Mars, venait d’être lancé. Depuis chez lui, à Lanslebourg, Gérard avait peut-être du voir cela à la télé et penser : « Après l’Australie, j’espère qu’un jour j’aurai l’occasion d’aller voir ce qui se passe sure une autre planète ! » 

Environ une semaine plus tard, personne avait daigné nous avertir que l'Australienne Evonne Goolagong avait gagné à Roland-Garros sur sa compatriote Helen Gourlay, 6-3, 7-5. En train de préparer son voyage depuis Annemasse, Marcel s’était peut-être dit, « Ces australiennes sont quand même canon, j’ai hâte de toutes les voir ! » 

Plus tard, alors que Gérard venait de commencer à enseigner et que JP et moi étions coincés aux Canaries, le 17 juin, Nixon déclara qu'il était temps de commencer la "guerre contre la drogue" ; encore à Chamonix, Philippe aurait sans doute secoué la tête en se pensant : « Voilà une décision qui ne fait aucun sens économique ! » Mais le lendemain, toujours à notre insu, et de manière beaucoup plus constructive, Fred Smith mettait en route les services de logistique et de livraison de Fedex, à Memphis, au Tennessee. 

Le jour où Marcel a quitté l'Europe pour l'Australie et que JP et moi étions au beau milieu de l'océan Indien, Jim Morrison des Doors était retrouvé mort à 27 ans dans sa baignoire, à Paris. 

En arrivant à Durban, nous apprenions que Louis Armstrong était également décédé à 69 ans, le 7 juillet, et au même moment, la Ville de Paris décidait de mettre en place le stationnement payant dans ses rues. 

Fait intéressant, lors de notre escale à Durban, Jean-Pierre et moi ignorerions totalement qu’Elon Musk venait de naître dans la ville voisine de Pretoria, en Afrique du Sud. 

Comme nous étions tous maintenant à Mt.Buller, à l'exception de Philippe, personne ne nous avait dit non plus qu'Eddy Merckx avait remporté son troisième Tour de France consécutif le 18 juillet. 

Moins de dix jours plus tard, nous apprenions qu'Apollo 15 venait d'être lancé, puis vers le 1er août, nous regardions les images granuleuses du 4e alunissage sur la vieille télé de Hilton-Wood. Je n'avais jamais vu un alunissage à la télé auparavant et j’étais bluffé par le petit 4x4 qu’utilisaient les cosmonautes !

Le lendemain, personne ne m’a tenu au courant du Concert pour le Bangladesh donné par George Harrison et Ravi Shankar, à New York devant une foule de 40 000 personnes. Personne ne nous a averti non plus quand vers la mi-août, la Nouvelle-Zélande et l'Australie ont décidé de retirer leurs troupes du Vietnam. 

Alors qu’il était temps pour le ski de printemps et que la neige se mettait à fondre, il me semble me souvenir que JP m’avait dit qu’il avait lu quelque part que John Lennon quittait le Royaume-Uni pour New York et, lui qui était un grand fan de l’Amérique, m’avait dit de manière presciente « Je te parie qu’il ne remettra jamais plus les pieds en Angleterre. »

Toujours vers le 10 septembre, les informations locales n’avaient pas mentionné que la soviétique Anna Konkina avait remporté les championnats féminins de cyclisme sur route, à Mendrisio, en Suisse, et que le même Eddy Merckx avait remporté le même titre chez les hommes. 

Le 11 septembre a été une journée mitigée, car la finale de l'US Open de tennis féminin avait vu Billie Jean King battre Rosemary Casals 6-4, 7-6, pendant qu’en URSS, Nikita Khrouchtchev venait de décéder à l'âge de 77 ans d'une crise cardiaque. Respectez votre bilan de santé annuel ! 

Pour clôturer cette liste, une fois encore, personne ne nous avait dit que Lance Edward Gunderson, plus tard nommé Lance Armstrong, venait de naître à Dallas le 18 septembre ...

Enfin de retour à la maison en Octobre, nous étions à nouveau tous en train de rattraper les dernières nouvelles, bonnes ou mauvaise, triviales ou sérieuses, en regardant Denise Fabre qui présentait tout cela sur TF1 !

vendredi, septembre 10, 2021

Un premier tour du monde, 54e partie

Le début des années 70 a vu l'apogée de la soi-disant révolution sexuelle dans le monde entier. Mt. Buller n'y a pas échappé car, comme toujours et comme partout, les hivernants n’hésitait pas à se lâcher quand ils se retrouvaient en station. 

Contrairement à ce qui se passait dans le reste du monde, le ski ne faisait pas tout à fait partie de la culture australienne. La plupart des visiteurs découvraient la neige pour la première fois, car il n’en tombait jamais dans les grandes villes comme Melbourne ou Sydney. 

Aller à la montagne en hiver était une sortie que beaucoup de jeunes essayaient au moins une fois pour avoir une idée de ce que c’était, car les activités qui leur étaient offertes leur semblaient aussi bizarres qu'exotiques. En plus, ils ne venaient guère que pour un court week-end, avec une seule grande soirée pour s’éclater, et pressé par le temps, peronne n'a jamais le luxe de bien réfléchir.

Tous étaient excités par une journée entière passée en altitude et les pieds dans la neige, leur adrénaline coulait à flot, ils buvaient un peu trop, étaient entassés les uns sur les autres dans de minuscules logements, et quand ils laissaient finalement échapper la tension accumulée au cours d'une longue semaine de travail, tous semblait permis. 

En tant que société, les jeunes Australiens avaient tendance à choisir la stimulation physique comme valeur essentielle et la religion ne jouait pas le rôle de frein qu'elle aurait pu avoir sur leurs cousins ​​américains. Bien plus qu'en Europe, les soirées débordaient très rapidement et poussaient trop souvent les participants à faire des choses qu'ils pouvaient vite regretter. 

Au risque de me répéter, Kooroora était l'épicentre de ces soirées, l'endroit où se retrouvaient tous ceux qui voulaient encore s’amuser quand les autres bars étaient déjà fermés. L'endroit idéal pour s’assourdir au son du rock and roll, avaler des whisky-coca ou des gin-tonic, lier des amitiés instantanées qui s'évaporaient le lendemain, l’endroit aussi où l'intégrité faisait souvent un petit pas en arrière, et où on ne manquait jamais de refaire le monde à 3 heures du matin. 

Tout cela ouvrait la porte à des soirées infernales qui ne pouvaient pas laisser de jeunes moniteurs de ski européens totalement indifférents. Cette forme de divertissement tellement « Aussie » s’était même exportée jusqu'à St. Anton, en plein Tyrol autrichien, au « Krazy Kanguruh ». 

Je pourrais continuer cette histoire, mais tout les détails prendraient bien trop de temps sur ce petit blog !

jeudi, septembre 09, 2021

Un premier tour du monde, 53e partie

Peu importe l’endroit où nous habitons, chaque fois que nous avons un mauvais début de saison de ski, avec trop peu de neige, des températures élevées et trop de gens sur les pistes, nous finissons toujours par devenir plus créatifs, moins difficiles et plus astucieux pour créer les meilleures conditions possibles. 

Dans ces moments-là, je me souviens de nos saisons de ski en Australie. Le terrain était très limité, il y avait très peu de dénivelé, et ne parlons même pas de la qualité de neige. En plus, soyons honnêtes, la beauté des lieu n’était pas celle de Chamonix. 

En dépit de tout ça, nous nous somme bien adaptés à ces limitations et en avons retiré d’excellentes expériences et d’exceptionnels souvenirs. Donc, nous évoquons aujourd'hui un trésor remplit non pas d’une énorme quantité de pièces d'or et d'émeraudes, mais d’une poignée de petits diamants dont la rareté et la beauté représentent à nos yeux une valeur inestimable. 

Cette façon de voir les choses s'applique à des tas d’autres expériences que nous rencontrons au cours d’une vie. 

Pourtant, Laurent Vanat, l'analyste suisse du tourisme de neige et de montagne, a une opinion assez peu élogieuse à l’égard des stations de ski australiennes : 

« L'Australie est un pays d'immigrants qui auto-alimente ce marché émergeant qu’est les ski. Beaucoup de ‘nouveaux Australiens’ viennent de pays sans neige et sans culture hivernale. Ceux-ci sont donc très motivés de découvrir la neige et d'essayer les sports d’hiver. Ce marché sans cesse renouvelé veut découvrir les stations alpines et s’y rendre en grand nombre, particulièrement le week-end. Les stations de ski australiennes n’attirent pas la clientèle internationale, car la Nouvelle-Zélande offre une alternative plus proche de celle des Alpes ou d’Amérique du Nord, avec des dénivellations plus importantes, des prix plus bas et une assez bonne expérience. » 

De toute évidence, M. Vanat n'est pas un fan du ski australien. Il doit être découragé par le faible débit des remontées mécaniques, le dénivelé limité et le manque de restaurants et de shopping. A-t-il jamais mis les pieds en Australie et, si c’était le cas, a-t-il passé suffisamment de temps à découvrir ses stations de ski ? 

Pour moi, cependant, et probablement pour tous mes collègues et amis qui ont enseigné le ski là-bas, le ski en Australie est beaucoup plus riche que ce que l’on pourrait s’imaginer et je n’hésiterai personnellement pas à y retourner, si ma femme me le permettait, bien sûr, et si je pouvais faire cela en compagnie de mes bons vieux amis qui s’y trouvaient aussi autrefois. Êtes vous partant ?

mercredi, septembre 08, 2021

Un premier tour du monde, 52e partie

S'il y a quelque chose qui a résisté avec succès à l'épreuve du temps et qui perdure encore après un demi-siècle, c'est l'amitié et l'excellent esprit de corps qui ont marqué notre petit groupe de moniteurs. Une amitié solide, remplie de complicité, sans jalousie, chicanes et agenda caché. 

Il est dommage bien sûr qu'Alexis, Christophe et Jean-Pierre ne soient plus parmi nous (Serge Empereur qui faisait partie de l'équipe de 1972 est également décédé). 

Le récit de nos aventures et autre exploits australiens serait bien plus riche si JP avait pu corroborer mon récit et apporter sa part d'annecdotes, de faits miraculeux et d'exploits incroyables ! 

C'est aussi JP qui m'avait donné le tuyau qui avait conduit à mon embauche chez Look, et d’un seul coup de baguette magique, avait changé toute la donne pour moi ! De même, Alexis aurait pu partager ses appréhensions, inquiétudes et parfois aussi son exaspération en essayant de contrôler une équipe bien difficile à contenir.

C’est une fois de plus le moment de remercier Alexis de nous avoir donné l'opportunité de venir en Australie, d'améliorer notre anglais encore bien faible, de nous avoir aidé à mûrir un peu plus, et d'avoir largement élargi nos horizons. Il faut dire que sans des pionniers comme Émile Allais ou James Couttet, un entraîneur comme Honoré Bonnet, des skieurs comme Périllat, Killy, Goitschel et Famose, le ski français serait longtemps resté loin derrière l'Autriche.  

Gérard est tout à fait d'accord ; il ajoute : « Moi aussi, je n'oublierai jamais ces autres gars qui ont traversé la planète pour venir skier à Mt. Buller et qui ont ainsi contribué à l'effort de promotion du ski français dans cette partie du monde. Le premier qui me vient à l'esprit c'est bien évidemment Alexis, qui a dirigé l'école de ski pendant 14 saisons, Jean-Pierre que je n'ai plus jamais revu depuis ces années, et tous ceux qui sont encore avec nous comme Michel Rudigoz, Maurice Jaun et bien d’autres, qui tous ont ouvert la voie à notre expérience unique… »  

Il est absolument vrai que nous sommes tous redevables auprès ceux qui ont fait ce grand saut dans l’inconnu en 1966, pour promouvoir la technique du ski français à Mt. Buller, et tous ceux qui depuis ont continués à porter son flambeau.

Tout le savoir-faire que nous avons acquis et perfectionné à Mt. Buller nous a fourni les outils qui allaient aider nos carrières, nous faire rencontrer des gens remarquables et acquérir une compréhension plus approfondie du secteur du ski, de son petit univers passionnant et de notre belle et précieuse planète ...




mardi, septembre 07, 2021

Un premier tour du monde, 51e partie

Si vous avez suivi l’histoire de notre 50e anniversaire d’aventures Australiennes, Gérard Bouvier, Marcel Grivel-Dellilaz, Jean-Pierre Chatellard ainsi qu'Alexis Saudan, son fils Christophe et moi, étaient les seuls protagonistes dont nous avons le plus parlé. 

Nous avons également mentionné le reste du personnel attaché à notre groupe, mais un moniteur de ski français reste manifestement absent jusqu'à présent, et c'est Philippe Coutaz. C'est simplement parce que nous ne savions pas ce qu’il était devenu. 

Heureusement, quelques recherches et, comme souvent, un peu de chance, nous ont mis sur sa trace. La saison 1971 était déjà lancée, quand Philippe nous est arrivé de Chamonix. 

Nous connaissions tous son père, Edgar Coutaz, le Contrôleur de l’Enseignement du Ski Français. Philippe était moniteur « Capacitaire » et comptait sur deux saisons d'enseignement en Australie pour passer au niveau « Auxilliaire ». Il semblait très intelligent et adaptable, et en plus, parlait bien l'anglais. 

Cependant, comme il se trouvait parachuté en cours de saison, il n'a pas été facile pour lui de s'intégrer dans notre groupe assez soudé, et nous n'avions pas trop fait d'efforts pour l'intégrer, ce qui était dommage. 

Philippe semblait aussi plus introspectif que nous tous, et la différence d'âge, aussi minime qu’elle soit, joua aussi un rôle. 

Tout comme Gérard et moi, Philippe a fait deux saisons à Mt. Buller, en 1971 et en 1972. 

Un peu plus tard, en 1985, Philippe décrochait un doctorat en économie à New York University et et a poursuivi sa carrière dans les secteurs économique et bancaire.

lundi, septembre 06, 2021

Un premier tour du monde, 50e partie

Dans le langage populaire tel qu’il se pratiquait le long des bars de Mt. Buller, le mot « bird » (oiseau) était un mot utilisé très couramment par les garçons pour parler des filles dans le contexte social de cette petite station (aujourd'hui, cette façon de parler serait considérée comme très sexiste et particulièrement condescendante). 

Les oiseaux dont je veux parler, cependant, ont des plumes, et sont ceux qui volaient tout autour de nous, ou qui chantaient tôt le matin pour nous réveiller alors que nous aurions préféré rester au lit beaucoup plus longtemps. 

Beaucoup de ces volatiles avaient un chant très différent de ce que les hivernants peuvent entendre dans la plupart des stations de ski du monde où les quelques créatures volantes qui s’obstinent dans la froideur hivernale ne sont que des rapaces affamés, des choucas ou des corbeaux à l’affût des poubelles. 

Pas à Mt. Buller, la station de ski « exotique », qui abritait une variété de perroquets, comme les cacatoès, il y avait aussi des Kookaburras et des Rosellas qui sortaient du lot en véritables oiseaux paradisiaques. 

Ceux-ci ne ressemblaient à aucune autre espèce rencontrée dans les Alpes ou les Montagnes Rocheuses pendant une longue saison d’hiver toujours très monochrome. 

Ces oiseaux apportaient des couleurs, un peu de chaleur, et des chants qui faisaient rêver et sentaient bon le paradis !


dimanche, septembre 05, 2021

Un premier tour du monde, 49e partie

L'argent n'était pas l’élément motivateur pour aller enseigner le ski en Australie, loin de là ! Rappelez-vous que nous étions payés 60 dollars australiens (50 dollars US) par semaine, ce qui n'était pas beaucoup, mais nous étions nourris et logés et notre voyage aller-retour était payé depuis l'Europe. 

En fait, après avoir payé impôts et assurances, cela revenait à peu près à que je gagnais en qualité de moniteur capacitaire (Marcel et moi avions juste obtenu l’auxiliaire) et 20 dollars de mieux par semaine que le salaire minimum français ! 

A ce rythme, il aurais fallut travailler 29 semaines d'affilée pour s'acheter une Citroën 2cv neuve, sans compter les contributions à l'assurance maladie et à l'impôt sur le revenu ! 

Pourtant, nous avions besoin de chaque dollar qu’il nous était possible de gagner car nous avions tous d’ambitieux projets de voyage pour la fin de saison qui devaient nous emmener vers des lieux exotiques, donc tout ce que l'on pouvait mettre de coté comptait. Bien sûr, en partant nous allions vendre le matériel gratuit que nous avons reçu de Dynamic, Dynastar, Rossignol et Kerma, mais cela n’allait pas représenter beaucoup plus qu'une semaine de travail à l'école de ski. 

Comme les États-Unis, l'Australie utilisait une devise en dollars dont la valeur, à l'époque, se montait environ à 83% du dollar américain (1 AUS$ = 4,55 francs français). Jusqu'en 1966, il n'y avait que la livre australienne comme en Angleterre, mais le 14 février de cette même année, celle-ci avait été remplacé par le dollar australien.

Quand nous sommes arrivés, il était assez surprenant de voir la frimousse de la reine Elizabeth sur le billet d'un dollar et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi un pays comme l'Australie qui se targuait de son égalitarisme et de son esprit d'entreprise, était toujours sous le joug de la couronne britannique et membre du Commonwealth. 

En fait, l'Australie était encore une monarchie constitutionnelle, dont la reine était le chef d’État. Bon, j’ai vite oublié tout ça et j'étais content de recevoir mon salaire chaque semaine. Je me suis toujours demandé si John Hilton-Wood nous paierait pour le temps supplémentaire pendant lequel Jean-Pierre et moi étions retenu sur le paquebot, mais j'étais encore plein d'illusions à l'époque, et il ne l'avait manifestement pas fait. 

Pourtant, Alexis en avait touché mot auprès de John qui nous avait permis de rester un peu plus longtemps pour rattraper le manque à gagner pendant que nous nous amusions comme des fous sur le Galileo-Galilei. Je n'avais jamais réalisé la gentillesse de ce geste jusqu'à aujourd’hui ; merci Alexis !