lundi, décembre 20, 1999

Miyuki Skie...

Notre Miyuki a commencé à skier avec son école au Japon, dans la région de Nagano. En tout, elle avait peut être chaussé les planches une dizaine de fois avant de poser pied sur les pentes de Park City... A deux reprises, je suis déjà allé avec elle pour vérifier son niveau technique, et je dois dire que celle-ci a un excellent équilibre. Avec une pratique régulière au cours de cet hiver elle devrait passer partout, comme si elle était née en station... Déjà, elle prend les remontées qui atteignent le sommet des pistes de Park City et n'a aucun problème quand il s’agit de skier seule. Avec un peu de chance et de perséverence, elle devrait pouvoir commencer à me donner du fil à retordre d'ici au mois Avril!

Samaranch sur la Sellette

Le 15 Décembre, Juan Antonio s'est vu convoqué par une commission du Congrès Américain qui tenait à le questionner sur les réformes du CIO... Le pauvre marquis a du passer une assez mauvaise journée à Washington. Il n'a pas eu droit aux égards qu'on lui porte habituellement. Personne ne l'a appellé "Excellence" et Joe Barton, un Représentant du Texas, lui a même demandé de bien vouloir démissionner. D'autres, comme Fred Upton ont dit qu'ils étaient présent parce que les Jeux Olympiques étaient trop importants pour qu'ils soient souillés par une culture de corruption et d'excuses soutenue par des réformes symboliques. Diane DeGette, du Colorado montait à l'attaque en déclarant que ces réformes étaient superficielles et ne parviendraient pas à éliminer l'atmosphère aristocratique et élitiste qui s'est développée au sein du CIO. Les 50 points de réforme annoncés n'ont ni impressionnés ni convaincus les membres de la commission qui vont maintenant suivre avec scepticisme leur application. D'une manière générale, les membres du congrès présents ne croient guère aux explications stériles du vieil homme. Seul d’anciens politiciens roués comme Howard Baker et Henry Kissinger se sont portés garants de l'ancien fascite et de son programme...

Pauvre Mine

Ceux qui nous lisent régulièrement savent que l'histoire de Park City est liée à l'exploitation d'un nombre impressionnant de mines d'argent. Cette aventure à commencé il y a un peu plus de 100 ans lorsque l'armée fédérale qui avait été appelée pour surveiller les Mormons passait son temps libre à prospecter les ressources minérales situées aux alentours de Salt Lake City. Très vite, d'importants gisements de minerai d'argent furent découverts et créaient ainsi au début du siècle plus de 22 millionnaires en dollars de l'époque! A l'apogée de cette ruée vers l’argent, la population locale se gonflait à près de 10.000 habitants, une liaison régulière avec Salt Lake s’établissait, d'abord par dilligence, puis par train, les bar mal famés et tout un quartier de maisons closes arrivaient et donnaient à notre ville son caractère pittoresque! Lorsque vers les années 60 l'exploitation des mines cessait, près de 2.000 kilomètres de galeries parcouraient le sous-sol de nos montagnes! Lorsque le coût d'exploitation du minerai devint trop élevée par rapport au cours du métal, la compagnie des mines obtenait des subventions gouvernementales pour convertir les montagnes de Park City en station de ski. Depuis ce temps, la mine principale continuait d'entretenir son infrastructure dans la perspective d'une reprise de l'exploitation si le prix de l'argent devait soudainement se raffermir. Au début des années 90, la compagnie minière décidait de reconvertir toute son infrastructure en un espèce de parc à attraction à l'intention des touristes qui visitent notre ville. Plusieurs millions d'Euros étaient ainsi investis pour permettre aux visiteurs équipés de cirés jaunes de plonger à quelques 450 mètres au fond d'un puit, avant de sauter dans un train qui les emmèneraient a travers un réseau de tunnels souterrains! Là il découvriraient d'énormes salles taillées dans le roc, remplies d'équipement minier ou servant d'écuries pour les chevaux utilisés pour tirer les wagonnets. Les guides leur racontait alors les histoires des fortunes qui s'étaient ainsi crées, les tragédies qui s'étaient produites, les personnages légendaires qui habitaient ces mines y compris tous les fantômes qui avaient et continuaient de hanter les lieux... En surface, un musée était agencé, ainsi qu'un restaurant et magasin de souvenirs complétaient l'attraction touristique. Pendant la période d'Halloween à la fin Octobre, la mine devenait un parc d'attraction hanté pour amateurs d'émotions fortes. Alors qu’en été le nombre de visiteurs était respectable, la compagnie minière comptait attirer de très nombreux hivernants dans les entrailles de ses montagnes. En dépit d'efforts promotionnels importants, il s'avérait quasiment impossible d'attirer skieurs et surfeurs en nombres capables de rentabiliser l'énorme investissement réalisé. Cet automne, la compagnie des mines jetait l'éponge et décidait de fermer la mine pour de bon. Tout ceci est bien dommage, mais la raison économique prenait le pas sur l'intérêt historique de notre mine d’argent...

Une Réponse Très Attendue

Le 1er Novembre dernier, Charlotte faisait une demande d'entrée anticipée à l'université de Princeton, dans le New Jersey. Cet établissement est répartit sur une propriété de 200 hectares dans la petite ville de Princeton qui comprend 30.000 habitants et se situe à une heure de train au sud de New York et à une heure de train au nord de Philadelphie. Le programme universitaire préparant à une licence est de quatre ans et le campus compte environ 4.600 étudiants préparant leur licence; chaque classe comprend d'environ 1.150 élèves. Contrairement aux autres universités, seulement 1.750 étudiants préparent leur maîtrise ou leur doctorat à Princeton; cela veut dire que toute l'attention des meilleurs professeurs - et non de leurs assistants - est portée sur les futurs licenciés. Le nombre de professeurs à temps plein est de 700, ce qui signifie qu'il y a un professeur pour seulement sept étudiants. De plus, 300 professeurs travaillant à temps partiel ou employés en tant que stagiaires prêtent main forte au corps enseignant attitré à l’établissement. Parmi les professeurs enseignant aujourd’hui, se trouvent cinq prix Nobel de physique, et un prix de Nobel de littérature, d’économie, de science et de médecine. Le célèbre Albert Einstein a terminé sa carrière en tant que professeur à Princeton. Il n’est pas facile d’être admis dans cette université qui est considérée parmi les trois meilleures des Etats-Unis. Le taux d'admission y est très faible: Chaque année près de 15.000 jeunes remplissent une demande d'entrée mais seulement 1.700 sont retenus. Dès le départ, Charlotte savait que ses chances étaient très limitées. Bien qu'ayant préparé un dossier complet et fort impressionnant, il n'y avait aucune certitude qu’elle soit acceptée. La réponse devait normalement lui parvenir le 15 Décembre, mais le courrier étant toujours plus lent à cette époque de l'année, la lettre tant attendue ne fit son apparition dans notre boîte aux lettres que le 18! Quand Charlotte ouvrit l'enveloppe et pris connaissance de son contenu, elle poussa un hurlement de joie; elle était acceptée!

vendredi, novembre 26, 1999

Mort Tragique du Père Noël

Merci à Benoît Lanvers qui d'Ecosse nous a finalement envoyé une théorie plausible sur la disparition du Père Noël. Je tenais à partager avec vous ce "tuyau" en cette saison des fêtes. Selon Benoît, sur les quelques deux milliards d'enfants que compte la Terre, notre Père Noël ne visite pas les petits Musulmans, Hindous, Juifs ou Bouddhistes, ce qui réduit sa charge de travail pour la nuit de Noël à 15% du total, soit 378 millions de petit Chrétiens. Avec une moyenne de 3,5 enfants par foyer, cela représente 108 millions de maisons, en présumant que chacune d’elle abrite au moins un enfant sage. Grâce aux décalage horaire et à la rotation de la Terre, le Père Noël dispose d'environ 31 heures pour effectuer sa tournée dans la nuit de Noël, dans l'hypothèse fort logique qu'il se déplace d'Est en Ouest. Ceci revient à 968 visites par seconde et donne donc au Père Noël quelque chose comme un millième de seconde pour arrêter son traîneau, dégringoler dans la cheminée, remplir les chaussettes, déposer le reste des cadeaux au pied du sapin, déguster les quelques friandises laissées à son intention, regrimper dans la cheminée, sauter dans le traîneau et passer a la maison suivante. En supposant que ces 108 millions d'arrêts sont distribués uniformément sur la surface de la Terre, nous devrons compter sur environ 1,4 kilomètres entre deux arrêts, soit un voyage total de plus de 150 millions de kilomètres, sans compter les ravitaillements ou arrêts-pipi. Le traîneau du Père Noël se déplace donc a 1.170 kilomètres par seconde ou 3.000 fois la vitesse du son. A titre de comparaison, le véhicule le plus rapide a ce jour est la sonde spatiale Ulysse qui se “traîne” à 49 kilomètres par seconde... Considérez également qu'un renne de Laponie ne peut courir à plus 27 kilomètres a l'heure! La charge utile du traîneau constitue également un élément critique. Même si chaque enfant ne reçoit rien de plus qu'une boite de Lego pesant en moyenne un kilo, le chargement du traîneau se monte à plus de 500.000 tonnes, sans compter le poids du Père Noël qui n'est pas particulièrement svelte. En Laponie ou à Avoriaz, un renne peut tirer à peu près 150 kilos. Si les "rennes volant" du Père Noël sont dix fois plus performant, le travail du Père Noël ne pourrait jamais s'accomplir avec 8 ou 9 bestiaux; il lui faut un troupeau de 360.000 animaux pour tirer le chargement. Cela alourdit la charge utile, sans compter le poids du traîneau, de 54.000 tonnes supplémentaires, nous conduisant à quelques 600.000 tonnes voyageant à près de 1.170 kilomètres par seconde. Ceci ne manquera pas de créer une énorme résistance à l'air et un échauffement important des rennes, au même titre que la navette spatiale à son retour dans l' atmosphère terrestre. Les deux rennes en tête de convoi absorberaient chacun une énergie calorifique de 14.300 millions de joules par seconde. En bref, ces premiers cervidés prendraient feu quasi instantanément, exposant dangereusement les deux animaux suivants. La meute entière de rennes serait complètement consumée en 4 millièmes de seconde, soit juste le temps pour le Père Noël d'atteindre la cinquième maison de sa tournée. Pas de quoi s'en faire de toute façon, puisque le Père Noël, en passant de manière fulgurante de zéro a 1170 km par seconde en un millième de seconde, serait sujet à une accélération atteignant 17.500 G's. Un Père Noël de 125 kilos (dans sa version anorexique) se retrouverait plaqué au fond du traîneau par une force de 2.157.508 kilos, écrasant instantanément ses os et ses organes et le réduisant a un petit tas de chair rose sans vie. Voila pourquoi, si le Père Noël a existé, il est mort maintenant.

Un “Meuriant” à Park City

A l'exception de Jeanne, ma propre mère, nous n'avions jamais eu la visite d'un habitant de mon village natal de Montriond, Haute-Savoie. Ce record a finalement tombé lorqu'Etienne Muffat, le propriétaire de l'hôtel du Mont-Rond, débarquait à Park City, en compagnie de son ami Mike qui habite à Las Vegas, la Citée de Lumière Américaine et qui avait fait les quelques six heures de route qui nous séparent de cette métropole un peu folle. Leur séjour à Park City fut assez court mais j'avais néanmoins l'occasion de leur montrer les éléments les plus importants et plus frappants de notre communauté. Etienne semble avoir aimé, mais d' après ce qu'il nous a exprimé, il est encore un peu trop tôt pour qu’il quitte son petit coin des Alpes et vienne s'installer chez nous pour de bon.

Canons à neige et températures clémentes

Au cours des quinze dernières années, nos stations locales ont investit une véritable fortune afin de construire une infrastructure permettant l'enneigement artificiel de la plus grande parties des pistes. En dépit de tout cet équipement ultra perfectionné, et pour la première en 14 ans, les coupes du monde hommes et dames prévues ces 18 au 21 Novembre dernier devaient être annulées. Ce qui faisait défaut était bien sur le froid nécessaire à transformer le mélange eau et air comprimé en neige... Depuis que nous habitons à Park City, nous n'avons jamais vu un automne aussi doux. Un peu neige devait finalement arriver aux alentours du 20 Novembre, mais jusque là les températures nocturnes ne descendaient guère en dessous de zéro degrés centigrades et la journée il n’était pas rare que le mercure affiche entre 20 et 25 degrés. Selon les experts, le rendement des canons à neige modernes s'est multiplié par dix ces cinq dernières années, mais il semble que leur performance ne puisse vraiment atteindre un maximum d'efficacité que lorsque les températures sont vraiment très basses. Un ou deux degrés en dessous de zéro ne pourrons jamais produire une forte accumulation de neige. Tout cela pour dire que sans froid, les canons à neige les plus perfectionnés n'ont plus qu'à se taire...

mardi, octobre 26, 1999

Le "Bug" de l'an 2000!

Dans moins de trois mois, nous passerons à l'an 2000. En dehors du chiffre bien rond de cette date, rien ne devrai changer. Rien, sauf si nos d'ordinateurs décident de confondre "1900" avec "2000" et partent à la dérive. Il ne se passe pas un jour sans qu'un spécialiste de la question fasse des prédictions qui vont des avions qui tombent du ciel aux silos nucléaires qui se mettent à lâcher leurs missiles au hasard... S'il est vrai que la situation dans certains pays de l'ancienne Union Soviétique soit inquiétante compte tenu de leur situation économique, tout devrait aller bien dans le reste du monde industrialisé où l’on a fait une montagne d'un problème assez limité. Quoi qu'il en soit, l'an 2000 devrait être l'occasion pour l'humanité de fêter le passage à la série "2000". Techniquement, le siècle prochain ne commence qu'au premier Janvier 2001, mais l'opinion publique s'accorde à penser que dans moins de deux mois nous entrerons dans un nouveau millénaire... Spectacles sons et lumières et autres festivités ont étés prévus pour ponctuer une transition qui ne s'est produite qu'une seule fois pendant l'ère chrétienne. Il y a plus d'un an, l'industrie du tourisme prévoyait une très forte activité pendant la semaine entourant l'an 2000. Les tarifs d'hébergement pour ces jours grimpèrent alors dans la stratosphère, tout le monde se frottant les mains à la perspective de cette manne imprévue. Nous ne soupçonnions pas un phénomène qui allait se développer au cours de cet été: Informaticiens, employés des services généraux, chargés de communications, personnels des hôpitaux ou veilleurs de nuit, allaient en effet se trouver "collés" à cause du fameux "bug" de l'an 2000. En effet, tous ces gens seront appelés à être sur le pied de guerre la nuit de la St. Sylvestre pour parer à toute éventualité. Pour un grand nombre d'entre eux, il ne s'agira que de rester disponible près d'un téléphone ou tout près de leur lieu de travail. Les informaticiens ne seront pas seuls concernés. Un grand nombre de responsables ou cadres seront aussi “de garde”… Cette défection insoupçonnée il a quelque mois aura un grand impact sur le nombre d'hivernants qui visiteront Park City pour les fêtes de fin d'année. Nous prévoyons une baisse d'environ 30% par rapport aux années précédentes. Pour aggraver la situation, les compagnies aériennes semblent avoir bloqué de nombreux sièges tôt dans l'année en tablant sur une très forte demande qu’elles pourraient satisfaire à prix d’or. Ces sièges sont aujourd’hui en voie d'être libèrés, mais il est à craindre qu’il soit un peu trop tard…

Qu'est ce qu'un "très bon ami"?

Un soir, alors que j'étais à Salt Lake City, Evelyne recevais un appel d'un Français lui disant que son père était un de mes "très bons amis". Sans hésiter, Evelyne prenait sa voiture et allait récupérer cet homme et sa compagne. Bien que le nom de son père lui fut totalement inconnu, Evelyne pensa qu'il s'agissait d'une personne qu'elle n'avait jamais rencontré ou dont je ne lui ai jamais parlé. Comme l'heure du dîner était déjà passée, Evelyne entreprit de préparer une collation pour ces visiteurs qui lui racontèrent qu'ils avaient commencé leur périple à San Francisco et qu'ils aimeraient bien rester à Park City afin d'y trouver du travail, lui en qualité de cuisinier et elle, serveuse. En rentrant à la maison vers 21 heures, je rencontrais donc ces hôtes et m'empressait d'apprendre qui était cet ami d'antan. Après nous être présentés mutuellement, le nom qui m'était donné ne me rappelait strictement rien. Comme je ne suis plus tout jeune et que ma mémoire n'est pas toujours ce qu'elle était, je cherchais fébrilement qui pouvait être ce "très bon ami". Comme nos invités se disaient être de Samoëns, je pensais immédiatement à Gay, Guibelin et Bétend qui étaient avec moi au lycée de Cluses, mais malgré mes efforts, personne d'autre ne me vint à l'esprit. Notre visiteur ne connaissait du reste ni Gay, Guibelin, ou Bétend, ce qui me paru bizarre de la part d'un habitant d'une si petite commune... Voulant en avoir le coeur net, je téléphonais le lendemain a son père, ce "très bon ami". Après lui avoir expliqué la situation, celui-ci se ressaisissait très vite en m' expliquant qu'il m'avait téléphoné il y a dix ans pour me demander d'aider son fils qui faisait alors du ski de compétition. Je ne m'en souviens absolument plus mais que voulez vous, ce père imaginatif avait ainsi prit sur lui de devenir mon "très bon ami"...
Nouvelle source pour neige artificielle “Bio”
Le 16 Octobre, Park City commençait à faire de la neige sur la piste où se déroulera la Coupe du Monde de ski alpin des 18 aux 21 Novembre prochains (ne manquez pas cela à la télévision!). La neige artificielle nécessite l'accès à d'importantes réserves d'eau mais cela n'est pas un problème à Park City où quelques deux mille kilomètres de galeries souterraines laissées par les mines d'argent on transformé la montagne en une véritable passoire. L'eau de fontes des neiges est ainsi filtrée dans le réseau de galeries et de puits avant de s'accumuler dans de vastes réservoirs souterrains qui constituent les réserves nécessaires pour notre eau potable et pour notre neige de culture. Beaucoup de stations n'ont pas cette chance et doivent élaborer des stratégies compliquées pour trouver et conserver l'eau nécessaire pour produire la neige artificielle dont elles ont besoin. Aujourd'hui, ce souci pourrait disparaître; une société Canadienne d'Ottawa offre un système de conversion d'eaux usées en neige artificielle. Cette société, Delta M3, se spécialise dans les stations d' épuration pour communautés de montagne et villes situées dans des climats particulièrement froids. Lorsque les températures tombent en dessous de zéro degrés centigrade, les eaux usées sont pompées par des canons à neige. L'air comprimé transforme les eaux usées en cristaux de neige. La température glaciale tue les bactéries, et les autres agents contaminants sont dispersés dans l'atmosphère ou tombent au sol. La neige ainsi produite est, Dieu merci, sans odeur! Au fur et à mesure que la couche de neige vieillit, l'ammoniaque et l'azote contenus dans l'eau usée se dégagent dans l'air et les déchets restants se transforment en engrais naturels très bénéfiques pour la végétation aussitôt après la fonte des neige. L'inventeur du système a commencé dans les années 60 à vendre des installations de neige artificielle en Amérique, en Australie et en Corée. L'image plutôt. sale de ce système à base d'eaux usées n’est pas facile à commercialiser. Pendant les cinq dernières années, Delta M3 n'a vendu que cinq installations. Aujourd'hui, il semble que les affaires aillent mieux. Une installation est prévue à Elk Meadows, une station de ski de l'Utah, et à Big Sky, une station du Montana. Ces deux implantations devraient transformer 625.000 mètres cubes d'eaux usées en neige quasiment vierge. Bon pour l'environnement car il permet une dégradation biologique des déchets, ce système est aussi plus efficace car ses coûts d'installation et d'exploitation sont moins élevés que les moyens traditionnels. De la cuvette de WC aux combes immaculées, il fallait y penser!

mardi, août 24, 1999

Gâchette facile

Récemment, Éric Lanvers d'Évry m'adressait un message dans lequel il s'interrogeait sur le taux incroyablement élevé d'attaques armée contre des écoles, des garderies ou encore d'innocent citoyens un peu partout aux États-Unis. Le problème posé par toutes ces attaques est bien évidemment celui du libre accès aux armes à feu qui fait partie intégrante de la culture américaine et constitue une tradition profondément ancrée dans la population.

Au vu de ce qui pourrait apparaitre comme un carnage généralisé, la première question qui vient immédiatement à l'esprit est de savoir si personne n'est a l'abri de ces actes de tuerie imprévisibles? Au plus profond de ce bain de sang, plus de la moitié de l'opinion publique américaine blâme les parents pour ne pas faire leur travail d'éducateurs et tout autant l'influence néfaste des médias. Il n'en reste pas moins que la source réelle du fléau demeure la facilité d'accès aux armes à feux.

Aux États-Unis 87 personnes sont tuées chaque jour par balles. L'arsenal en circulation parmi la population civile est plus élevé que le nombre d'habitants! Chaque année, pour cent mille habitant, 11,35 personnes sont tuées par coup de feu aux E.U. contre 6,35 en France, 0,46 en Angleterre et seulement 0,07 au Japon! Dans de nombreux états américains il est common d'obtenir un port d'arme "cachée" avec lequel un pistolet trouve sa place dans une boîte à gants de voiture ou un sac à main. Imaginez maintenant ce qui peut se passer si vous faites une queue de poisson involontaire à celui ou celle qui possède un revolver dans sa voiture et qui de surcroit est de très mauvaise humeur…

Bien évidemment la question que tout non-américain se pose est de savoir pourquoi existe-t-il une telle prolifération d'armes? Pour comprendre la situation, il convient de se reporter au second amendement de la constitution américaine qui guarantit le droit du port d'arme par tout citoyen. Cette amendement, au demeurant archaïque, puisqu'il a été crée à l'indépendence des États-Unis est fortement soutenu par le lobby des armes à feu qui s'est jusqu'à présent opposé à tout enregistrement des armes à feux en prétextant que si le gouvernement sait où trouver chaque arme à feu, il lui serait trop facile de les réquisitioner à son bon gré et ouvrir ainsi la porte à un état tyraniquie qui pourrait alors tout controller et où chaque citoyen perdrait en autres libertés celle de posséder l'arme de son choix.

Il est clair que si ce droit peut raisonablement s'appliquer aux armes de tir, de chasse ou même à celles utilisées pour la légitime defense, on comprend beaucoup moins que mitraillettes et autres fusils d'assaut soient inclus dans la liste d'armes que tout bon citoyen est en droit de posséder. De plus, le lobby des armes argumente que si la justice laisse en liberté tous ces bandits dangereux et armés, il devient indispensable pour le citoyen normal de se défendre et donc de s'armer. La réalité est cependant que trop souvent, l'arme de defense d'un ménage aura de fortes chances d'être utilisée pour régler une dispute familliale ou pourrait devenir un jouet mortel aux mains d'enfants pouvant y avoir accès.

D'autre part, si l'état fédéral exige une période d'attente avant l'achat d'une arme pour vérifier que l'acheteur n'est pas un criminel, il est tout à fait possible de se procurer la même arme sur une foire ou par internet sans qu'aucune vérification ne soit opérée. Il est également très fréquent que des criminels notoires recourrent aux services d'"hommes de paille" ayant un casier judicière vierge pour leur procurer l'arsenal dont ils ont besoin.

Ceci étant, l'immunité dont semblait bénéficier le lobby des armes est en train de changer de manière radicale, et un nombre croissant d'américains commence à penser qu'il est maintenant temps de faire plus pour stopper le massacre. Le contrôle des armes à feu est donc en voie de devenir un élément très important pour l'élection présidentielle de Novembre 2000. Comme à l'accoutumée, les démocrates sont beaucoup plus en faveur de resserer l'étau alors que les républicains craignent encore de prendre une position trop radicale sur le sujet. Espérons qu'entre temps les fous armés qui nous entourent perdront l'envie d'exhiber leurs qualités de tireurs dans les cours de nos écoles...

lundi, mars 29, 1999

La Nostalgie

Il y a quelques années, la chaine ABC produisait et diffusait "l'Anthologie des Beatles", une série télévisée coïncidant avec un nouvel enregistrement de deux chansons de John Lennon, arrangées par George Martin, le producteur du groupe, et réunissant George, Paul et Ringo. Aux États-Unis, cette diffusion était accompagnée à grand renfort de publicité par le lancement de plusieurs disques compacts ainsi que des cassettes vidéo regroupant le contenu des émissions. Ayant toujours beaucoup adoré les Beatles, je regardais cette rétrospective avec un intérêt d'une intensité surprenante mais assez facile à comprendre: Cette histoire des Beatles me ramenait au coeur de ma jeunesse. J'avais alors entre 14 et 21 ans et me trouvais dans ces années charnières qui définissent souvent la tournure que vont prendre nos vies d'adultes.

A l'époque je ne m'étais jamais plongé dans l'analyse détailléede leur musique, en partie parce que je ne connaissais pas suffisamment bien l'anglais pour apprécier le sens des paroles, mais aussi parce que leurs chansons constituaient simplement le fond sonore qui devait rythmer mon adolescence. Cette anthologie allait donc agir comme le psychiatre qui remue la poussière des souvenirs tout en cherchant à remonter les courants émotionels de son patient. De la même façon, chacune des chansons du groupe Anglais me rappellait les émotions ressenties à des moments très précis où leur musique m'avait particulièrement touché. Ce retour aux sources des compositions des Beatles m'offrait ainsi l'occasion de renouer avec ces précieux moment de ma jeunesse. Plus récemment, alors que je parcourais les nombreuses photos que nous avons organisées dans des albums ou qui traînent encore dans des boîtes en attendant d'être classées, je ressentais ce même sentiment en examinant ces témoins d'un passé à la fois proche et lointain.

Tout ceci devait m'amener à réfléchir au phénomène de la nostalgie et au goût aigre-doux qu'amène ce pélérinage dans le passé. Je voulais débrouiller cet échevau de fibres sentimentales qui habite ceux d'entre nous qui ont atteint un âge certain. Ne riez pas, l'âge y est pour beaucoup; il est en effet plus facile d'être nostalgique à 45 ans qu'à 15 ans. Les souvenirs d'un adolescent sont minces. Ils s'étoffent au fil des années, bien que l'on tende à les ignorer parce qu'ils ne sont pas en vue. Il me semble que plus le temps passe, plus nous devenons sujet à la nostalgie. Celle-ci ne se limite pas seulement à la musique ou aux images. Elle s'applique aussi à toutes nos autres expériences: Voyages, spectacles, repas, événements tristes ou joyeux. La différence est que le son et l'image ont un pouvoir évocateur aussi pratique que puissant. Les enregistrements sonores ou visuels ne sont rien d'autre que de la nostalgie en conserves. Lorsque l'on se trempe dans le passé, il semble qu'un pouvoir d'attraction magique veuille nous éloigner de la réalité en nous ramenant au sein d'un monde où tout semblait plus simple, plus facile et plus beau. La nostalgie est une espèce de rêve éveillé qui nous distrait des difficultés quotidiennes et nous immerge dans une univers de rêve. La sensation y est agréable et l'on s'y sent comme dans un cocon. Mais un peu comme après l'ennivrement, le retour à la réalité ne se fait jamais sans peine.

Telle une sirène, la nostalgie est à la fois séduisante et aussi douce que le miel; elle ne manque cependant jamais de laisser un arrière-goût amer. Débordante de générosité, La vie nous offre de nombreuses options. Nous pouvons nous noyer dans la nostalgie et nous perdre dans son environnement qui finit souvent par être très déprimant. Nous pouvons aussi fuir en avant et ne penser qu'à ce que nous ferons demain en nous disant "vivement la fin de l'école" ou "vivement la retraite"; ceci est sans doute la forme d'évasion la plus commune et la plus productive dans un sens strictement matériel, mais celle-ci apporte rarement le bonheur. Finalement, si nous sommes de vrais sages nous serons capables d'apprécier le moment présent et pouvons être véritablement heureux; cela est de loin l'art le plus difficile à maîtriser sur cette terre. N'abusons donc pas de cette nostalgie qui nous attire à l'occasion, mais essayons de bien saisir chaque moment et de le vivre à fond. Carpe diem!

jeudi, février 04, 1999

Ré-inventer la promotion des sports d'hiver

Ceci est la suite des sujets qui avaient trait à la promotion des sports d'hiver (courses à skis et Jeux Olympiques). Alors que nous vivons dans un monde où tout change très vite, les institutions qui gèrent les sports hivernaux sont restées figées dans le passé. Bien qu'il semble que la popularité des sports d'hiver se maintienne dans les Alpes grâce à l'influx d'une forte clientèle d'Europe du Nord, il n'en est pas de même en Amérique où la génération de l'après-guerre, a maintenant mal aux reins et aux genoux, et préfère partir en croisière plutôt que de se "geler" en station. Les Jeux Olympiques restent donc la seule promotion viable pour les sports d'hiver en Amérique, mais ceux-ci n'entrent en scène que tous les quatre ans.

J'ai déjà évoqué le manque d'impact promotionel des courses à ski telles que nous les connaissons. Bien que mes vues puissent s'avérer fausses lorsque ces compétitions ont lieu en Autriche ou en Italie, ce n'est qu'une question de temps avant que l'engouement et le fanatisme observés dans ces pays diminue considérablement. À mon avis, une promotion efficace des sports d'hiver par la compétition devrait revêtir plusieurs aspects.

Le premier consisterait à recréer des mini-jeux Olympiques dans lesquels les spectateurs retrouveraient les activités hivernales qu'ils adorent: Le patinage, le ski (alpin et fond), le saut nordique, le surf, le télémark, la raquette, les glissades variées ou toute autre forme de sport de neige et glace imaginable.

Le second volet viserait une localisation plus judicieuse des compétitions. D'abord, à l'échelle continentale; je pense qu'il est essentiel que les athlètes résident dans le continent où ils participent aux compétitions. Régine Cavagnoud ou Jean-Luc Alphand sont par example d'illustres inconnus aux États-Unis. Le même doit être vrai de Johnny Moseley en Europe. En habitant sur le continent où ils évoluent, les athlètes deviendraient connus et optimiseraient leur valeur promotionelle.

Dans le cadre de ce nouveau concept, imaginez trois grands "circuits": Europe, Amérique et Asie, avec, dans chaque continent, une varieté d'athlètes qui y résideraient de manière quasi-permanente. Pour plus d'intérêt, ces athlètes devraient avoir des origines variées. Un Edgard Grospiron pourrait être basé en d'Asie, Pierrick Bourgeat en Amérique et Nikki Stone en Europe, par exemple. Une diversité en matière d'origine nationale ajouterait à l'impact que ces athlètes auraient auprès du grand public.

Le troisième volet viserait à réduire le nombre de manifestations et sites choisis sur la saison d'hiver. Au lieu d'avoir plusieurs courses par semaine comme cela est maintenant le cas, limitons la saison à six ou sept grandes manifestations d'une semaine chacune. Dans le cas du circuit Américain, nous pourrions avoir six ou sept "classiques" réparties parmi les stations de l'est et de l'ouest du Canada et des États-Unis. En Europe cela serait une ou deux stations en France, en Suisse, en Allemagne, en Autriche, Italie et Espagne. Imaginez maintenant le déroulement d'une de ces semaines de "Jeux Hivernaux": Les droits de télévision seraient vendus à des chaînes comme RTL, Berlusconi, Eurosport, ABC, CBS ou NBC.

Ainsi, pendant toute une semaine, les émissions de la chaîne seraient faites à partir de la station organisatrice. On expliquerait au public comment les gens vivent en montagne ou par quel procédé le reblochon est fabriqué. Pendant une semaine complète, on "vendrait" le style de vie montagnard et on donnerait envie aux spectateurs de venir visiter les lieux plutôt que de montrer à la dérobée de rares images d'Aspen ou de Morzine.

Le volet suivant consisterait à rendre ces compétitions hivernales beaucoup plus captivantes et mieux adaptées à l'ère du sport-spectacle. Du Lundi au Vendredi se dérouleraient des épreuves éliminatoires opposant les athlètes de calibre international aux gens du pays. Le meilleur moniteur du coin pourrait ainsi se mesurer à Stangassinger en slalom ou le meilleur "skieur libre" de la station pourrait faire la même chose avec les champions de la spécialité.

Cela nécessiterait peut-être une "recalibration" des épreuves qui pourraient alors devenir plus courtes, plus longues, plus difficiles ou plus spectaculaires afin de faire mieux mettre en valeur les différences entre participants. Quand tous les finalistes seraient ainsi selectionnés, cette grande fête des sports d'hiver finirait en crescendo le Samedi et le Dimanche, donnant lieu aux joutes finales qui seraient retransmises par télévision et seraient ainsi centrées sur quatre ou six athlètes par discipline, sélectionnés pendant la semaine. Bien entendu, les rencontres internationales entre les circuits Asiatiques, Américains et Européens pourraient avoir lieu chaque année dans une station choisie en alternance.

Dans cette formule, chacun y trouverait son compte: Les stations recevraient une couverture médiatique complète pendant toute une semaine, les spectateurs assisteraient à un spectacle extrêmement varié, intéressant et le plus souvent dans une ambiance survoltée, et les athlètes ne seraient désormais plus soumis à un calendrier infernal ainsi qu'à une routine insuportable...

dimanche, janvier 10, 1999

Scandale Olympique

Salt Lake City, ville de tradition très conservative de par sa culture Mormone découvre avec stupeur que le mouvement Olympique et ses délégués ne sont pas aussi purs que la couleur du drapeau qui flotte sur les Jeux. Vous avez sans doute entendu parler du scandale qui a éclaté après qu'il eut été révélé que des bourses d'études d'une valeur de plus de 2 millions de Francs avaient été accordées aux membres de familles de délégués, sans parler de traîtements médicaux gratuits ou de fourniture de compagnie galante pour le plaisir de ces mêmes délégués!
Ces jours, le gouvernement Fédéral Américain et le F.B.I. lançaient une enquête, et presqu'aussitôt les têtes commencaient à rouler avec la démission du président et du vice-président du comité d'organisation des Jeux de Salt Lake (SLOC). Tout cela me semble bien extrême. Depuis le départ d'Avery Brundage de la tête du Comité International Olympique (CIO) et depuis le succès commercial des Jeux de Los Angeles en 1984, la commercialisation Olympique est devenue une réalité.
Le processus de sélection des villes candidates étant soumis au vote d'une centaine de délégués internationaux, celui ci reflète le caractère moral de l'électorat. Dans de nombreux pays, ces délégués émanent directement du pouvoir et sont souvent les protégés de dictateurs ou des membres influents de la bureaucratie, comme d'anciens membres du parti communiste dans les pays de l'Est. Au vu des sommes investies par les villes candidates pour obtenir les Jeux, le système actuel invite la corruption à grande à grande échelle! Il me paraît également évident que le CIO est parfaîtement au courant des dessous-de-table et ferme les yeux.
La réalité est que le système est pourri à son plus haut niveau. Le public ignore l'immense richesse du CIO qui perçoit "un peu moins" de 7% des montants représentés par les droits de télévision et des cotisations de fournisseurs officiels. Pour les jeux de Salt Lake, qui ont un budget de plus de 8 millards de Francs, le CIO reçoit la coquette somme de 550 millions! Les Jeux d'été, plus importants, rapportent près de 800 millions de Francs. Tout cela représente un revenu annuel moyen de plus de 350 millions! Cet argent couvre les salaires des employés du CIO ainsi que les frais du fonctionnement du château de Vidy près de Lausanne.
Cela me parait excessif pour une organisation semi-privée qui, de part ses statuts, n'a de compte à rendre à personne! Samaranch qui a été successivement le ministre de la jeunesse et des sports en Espagne sous Franco, puis président du gouvernement de Catalogne jusqu'à la mort du dictateur en 1975, s'accroche depuis 1980 à son poste doré.
Devenu le Pape des sports, le marquis Espagnol a établit un pouvoir absolu qui tolère la corruption dans les rangs dans la mesure où celle-ci guarantit son soutien politique et sa réélection régulière en tant que président. Samaranch qui ne rend de compte à personne devrait cependant s'inquièter des attaques menées en ce moment contre la corruption qui sévit dans son fief Olympique.
En fait, le problème n'est pas au niveau des comités d'organisation locaux comme celui de Salt Lake, mais bien au niveau du CIO. Aujourd'hui, avec les sommes en jeu, il est temps de changer le statut du CIO et de transférer ses pouvoirs, son organisation et surtout son contrôle à un organisme supra-national telle que les Nations-Unies qui offrirait une bien plus grande transparence…