dimanche, avril 30, 2023

Pourrais-je battre cette saison de ski ?

Cette saison a été longue, débordante de neige, avec des chutes d’une fréquence jamais vue même si la poudre n'étaient pas toujours de « qualité Utah », cette matière légère à laquelle je m’étais tellement habitué. 

Grâce à cette abondance, j'ai accumulé les jours skiés ainsi qu’un dénivelé total impressionnant. C’est pourquoi en contemplant déjà la prochaine saison, la question logique que je me pose est simplement de savoir s’il est humainement possible de faire mieux. 

La façon dont je peux y répondre est que je devrais probablement opter pour un ski plus qualitatif, au lieu de ce ski quantitatif qui a été mon obsession jusqu’alors. 

Le ski quantitatif pourrait être défini par le nombre de jours et d'heures passés sur la neige au cours d'une saison, ainsi que la somme total de dénivelé en pieds ou en mètres accumulée au cours de cette même période. 

Qualitatif peut signifier beaucoup de choses : affiner davantage ma technique, explorer et découvrir de nouvelles possibilités dans ce domaine, et acquérir encore plus de mémoire musculaire liée au ski. Skier des neiges plus difficiles et des terrains plus accidentés, devenir encore plus fluide sur les skis, plus efficace en termes d'efforts fournis, et pourquoi pas, améliorer mon style sur les planches. 

Mon âge étant ce qu'il est, je reste quand même assez confiant que je pourrais mieux réussir une voie qualitative plutôt que de rester obnubilé par la quantité. Cette dernière est déjà au maximum, proche des rendements décroissants, et presque dangereuse car elle demande plus de vitesse et augmente le risque quand on veut en faire trop dans une fourchette de temps limitée. 

Sur le papier, cela me paraît un programme faisable et passionnant, mais pourrai-je le suivre religieusement et oublier si facilement le côté quantitatif qui m’a tant obsédé ?

samedi, avril 29, 2023

Que vais-je faire quand le ski s’arrête ?

Le 1er mai, Park City Mountain ferme ses remontées mécaniques et j'aurai tellement skié que je ne ferai pas les 45 minutes qui me séparent de la station de Snowbird pour ajouter du dénivelé à tout ce que j’ai déjà emmagasiné sur place. 

Cela dit, il n'est pas rare d'entendre mes amis ou mes voisins me demander : « Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant que le ski est fini ? » Cette question pourrait s’interpréter ainsi « Ce pauvre gars, ça va être dur pour lui d'attendre jusqu'à ce que la neige revienne, si jamais ça arrive .. » 

Bien sûr, pas du genre à être pris de court, j'ai déjà formulé une réponse toute faite à chaque fois qu’on me pose cette question, du genre : 

« Pendant tout l’hiver, nous avons recueilli un troupeau de chevreuils dans notre jardin et ils nous ont laissé une quantité impressionnante de ‘ pétoles ‘ comme on dit dans mon Chablais natal, donc ma priorité sera de ramasser chaque crotte de bique avec une cuillère à café à partir du 2 mai de d’ajouter ma récolte a mon tas de compost. »

Ce travail de haute précision pourrait me prendre jusqu'à octobre, quand il sera temps de préparer mes skis. En fait c’est ce que j'appele « Après ski » !

N’est pas là une réponse complète et parfaitement appropriée?

vendredi, avril 28, 2023

L’âge de Biden et les élections de 2024 …

Quand j'y pense, j'imagine que je suis sur le point de monter dans un bus sur l'une de ces routes himalayennes absolument terrifiante et je me demande qui va prendre le volant. 

Le bus et ses passagers sont le peuple américain et ce chemin dangereux est la voie politique actuelle sur laquelle notre pays est engagé. Le conducteur? Vous l'avez deviné, c’est notre prochain président. 

C'est presque comme le film « Le choix de Sophie », sauf que les Américains comme moi devront choisir entre un octogénaire qui pourrait mourir pendant le trajet, mais à qui ils peuvent faire confiance d’essayer de faire de son mieux, et un gars qui fêtera bientôt ses 77 ans, qui a presque les mêmes chances de mourir que l’autre, mais qui, je suis prêts à le garantir, sautera à coup sûr du bus si la conduite devient trop scabreuse ou si l’accident est imminent, et sera également prêts à s’emparer d’un véhicule disponible pour se sortir d’affaire. 

Je n’en dirai pas plus ...

jeudi, avril 27, 2023

« L'Homme-chevreuil », est-ce vrai ?

Pendant la majeure partie de l'hiver et particulièrement jusqu'à la semaine dernière, notre jardin a accueilli une douzaine de chevreuils affamés qui, entre autres choses, ont mangé nos buissons et conifères les plus beaux et les plus précieux que nous avions plantés, en plus de laisser des mètres cubes de fumier sur place. 

C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles j'ai choisi de lire « L'Homme-chevreuil - Sept ans de vie sauvage », un livre écrit par Geoffroy Delorme, un Français qui, comme le titre l'indique, a passé sept ans à vivre avec des chevreuils dans une forêt normande. 

Cet exploit peut sembler exagéré et franchement, ma femme et moi sommes restés un peu dubitatifs quant à la véracité de ce récit. Sept ans ? Nous pensons davantage à sept jours, sept semaines ou même sept mois, . L'auteur serait-il un sociopathe ?

Nous ne pouvons pas vraiment comprendre pourquoi il a quitté la société pour s’établir dans la nature comme il l'a fait. Le style dans lequel le livre est écrit est différent, même s'il a été traduit du français et n'ayant pas lu la version originale, nous ne pouvons pas vraiment juger avec justesse le style littéraire de l’auteur. 

Les photos sont passables mais pas géniales pour quelqu’un qui se dit photographe professionel. Malgré ma réserve, je recommanderais quand même la lecture de ce livre en raison de son caractère plutôt bizarre, unique et quand même incroyable ...

mercredi, avril 26, 2023

Les porte-skis de voitures sont-ils démodés ?

Je me souviens de mon premier porte-skis, quand j’étais encore en France. Il était fabriqué par DAV, une entreprise d’Annemasse. Il pouvait accommoder quatre paires de skis et était verrouillable. 

Quand je suis arrivé en Amérique, je baissais un siège arrière, et je glissais nos skis dans le 4x4 familial, ou le petit break de ma femme, et ce n'est qu'en 1998 que j'ai nous avons retrouvé un porte-ski Thule sur notre toit de voiture. 

À vrai dire, ces râteliers avaient quelques inconvénients; ils étaient bruyants, difficiles à charger sur les véhicules hauts et affectaient la consommation de carburant. Au début des années 2000, je faisait les trajets entre Park City et Vail, dans le Colorado, et j'avais acheté une boîte Thule au profil plus aérodynamique et qui préservait mes skis de toutes les saletés qu’ils auraient pu ramasser en route. 

Cela a continué jusqu’à la fin l'hiver 2021-2022. Comme je venais de changer de voiture, j’ai conçu et fais construire un coffre à skis intérieur et abandonné le porte-ski sur toit. 

De nos jours, lorsque j'observe des voitures garées au pied des stations de ski, j'estime que le nombre de voitures sans porte-skis en tous genres, ou de coffres à skis, représente environ les deux tiers des véhicules garés.

Aujourd'hui, la plupart des gens conduisent des véhicules 4x4 ou des SUS qui sont généralement un peu trop hauts pour accéder confortablement à une galerie de toit ou à un coffre à ski, et demandent simplement qu’un siège arrière soit abaissé pour pouvoir y glisser skis ou snowboards. 

De plus, les véhicules électriques avec leur aérodynamique très efficace découragent leurs propriétaires de placer des objets sur le toit. J'en conclurais donc que le temps de tout empiler sur le toit de la voiture semble un peu révolu, ou ne va pas tarder de l’être. 

Si vous aimez les sports de glisse, où rangez-vous votre matériel quand vous partez skier en auto ?

mardi, avril 25, 2023

Et si j'étais resté moniteur de ski ?

J'aurais probablement survécu, vieilli en tant que tel et eu une vie bien différente. Cette question s’est posée à moi en voyant une photo de mes anciens collègues prise la semaine dernière. 

Est-ce que j'aimerais toujours autant skier ? Peut-être, mais ce plaisir aurait peut-être pu erre dilué après en avoir fait mon gagne-pain principal et passé d'innombrables heures à répéter les mêmes choses à mes élèves et me sentir piégé dans cette routine qui m’aurait enfermé. 

J'aurais peut-être dirigé l'école de ski, trouvé une activité hors saison assez intéressante pour équilibrer mon temps et celle-ci m’aurait peut-être aspiré parce que je pourrais gagner plus d'argent de cette façon, mais j'aurais passé toute ma vie dans ma culture d'origine, probablement rempli de profonds regrets de ne pas avoir suivi la voie que j’avais caressé depuis longtemps et qui consistait à découvrir le plus que je pouvais du monde, à explorer ses possibilités, à satisfaire ma curiosité pour apprendre toujours un peu plus. 

Mes enfants seraient différents, ce qui va bien sûr à l'encontre de mes souhaits les plus profonds, et il me manquerait beaucoup de cordes à mon arc. Je doute sérieusement qu’au fond de moi, je serais là où je voudrais être aujourd'hui tant physiquement que mentalement. 

Le verdict est donc clair et sans équivoque, je ne peux pas m'imaginer être aussi heureux que je le suis maintenant si j'étais resté dans mon petit village natal et si j’étais resté l'individu que je n'ai jamais vraiment aimée dès le départ ...

lundi, avril 24, 2023

Comment mesurer une année de ski record ?

Quantifier le ski est en fait très difficile. C'est une question avec laquelle j'ai du reste débattu pendant longtemps. Cela peut-il être mesuré par les kilomètres réellement parcourus sur la neige, le dénivelé, le nombre de jours ou même d'heures passés sur les pistes ? 

Qu'en est-il alors du temps passé dans les remontées mécaniques ? Et le genre de terrain ou les conditions de neige et la facilité ou la difficulté d’évoluer (visibilité et autres considérations). Mis à part peut-être certaines activités maritimes ou aériennes, il n’y a rien qui s’approche du ski en matière du nombre de paramètres qui changent constamment. 

Comparer est donc très difficile, mais nous ne pouvons vraiment mesurer qu'en fonction de notre propre style de ski et de nos préférences. Certains n’évoluent que sur des pistes parfaitement préparées, d'autres skient un peu partout et quelques-uns ne semblent intéressés que par des pentes raides et accidentées. 

Quoi qu’il en soit, ma conclusion est de mesurer avant tout le dénivelé, sachant parfaitement bien que des conditions super difficiles valent probablement au moins quatre à six fois une piste passée au peigne fin pour tout ce que cela exige en matière de technique, d'équilibre, de réaction rapide et de force musculaire. 

De plus, nous avons maintenant des applications téléphoniques simples ou des « smart-watch » pour comptabiliser ce genre de données. 

Cela dit, il est presque impossible de comparer les performances de dénivelé entre individus avec autant de paramètres qui se promènent dans toutes les directions, c’est donc pourquoi je pense que de telles comparaisons ne peuvent être appliquées que par un individu en comparant ses propres performances à intervalles réguliers. 

Ainsi, quel que soit le type de mesure que nous choisissons, il ne peut pas être universel et comparer une multitude de skieurs, mais pour juste mesurer et comparer améliorations ou reculs chez un seul sujet.

dimanche, avril 23, 2023

La grande fête des moniteurs de ski français

En avril 2007, Avoriaz, mon alma mater en matière de ski, organisait la course nationale des moniteurs de ski français pour marquer la fin de saison, et devait récidiver cette année, avec une semaine de compétitions en tous genres qui se terminait par la victoire de Thomas Fanara, ancien membre de l'équipe de France en slalom, l'épreuve phare de ce rassemblement. 

Étrangement, les femmes n'ont d'autre option que de courir contre les hommes (les moniteurs français sont encore très patriarcaux et en un peu en retard sur le 21e siècle) et la première et seule femme classée fut Adeline Mugnier, du village voisin des Gets, qui s'est classée 73e, moins à moins de 7 secondes du vainqueur. 

Mais surtout, ce rassemblement de 2 000 personnes est davantage une fête qu'une compétition, comme l'illustre la vidéo. Quant à moi, un ami m'a demandé si j’étais un peu triste de ne pas etre sur place. J'ai simplement répondu : « Pas vraiment, le ski est encore trop bien à Park City ! » 

samedi, avril 22, 2023

Jour de la Terre

Aujourd'hui, pour fêter le Jour de la Terre, j'avais prévu (pour changer!) d’aller skier, cela aurait été ma 117e sortie de la saison, mais le temps était froid, humide et couvert, j'ai donc décidé de me concentrer sur ma promenade matinale en compagnie de ma femme. 

En chemin, nous avons vu des canards, des bernaches du Canada, une grue canadienne et quelques pélicans blancs qui avaient écouté ce que leur avait raconté leur agent de voyage en leur disant qu'ils pouvaient se diriger vers le nord et faire un arrêt de ravitaillement à Park City et que le temps serait parfait. 

Je leur ai dit de faire plutôt confiance aux webcams pour voir si la neige avait disparu ... 

Nids de poule à gogo !

Notre hiver a été marqué par un enneigement battant tous les records et maintenant que le manteau blanc recule, nous sommes envahis par une myriade de … nids de poule. 

Ces merveilleuses créations creuses que nous voyons sur nos routes et nos aires de stationnement sont créées lorsque la couche supérieure de la chaussée et le matériau en dessous s’effondrent sous le poids de la circulation automobile, en raison de sa quantité et de la présence d'eau dans le sol. 

La neige fondues s'infiltre à travers les fissures de la chaussée et dans ses couches inférieures. S’il ne sèche pas rapidement, le sol en dessous devient saturé et se ramolli. Captive, toute cette humidité est soumise à des cycles répétés de gel/dégel et chaque fois que cela se produit, la glace en expansion se soulève et fissure davantage la chaussée.

Le trafic qui passe affaiblit celle-ci, la fissurant davantage. Ce travail destructif est aussi amplifié par les passages répétés d’engin de déneigement très lourds, abrasifs pour la chaussée et d'abondants épandages de sel (rappelons qu'ici en Utah, nous avons un Grand Lac Salé sur place, avec un approvisionnement abondant et bon marché !)

Comme le processus se répète de novembre à avril et que les températures continuent de fluctuer, la glace gèle et fond continuellement et une multitude de cavités son ainsi créées sous la chaussée. Ces espaces recueille encore plus d'eau et quand cela duré tout l’hiver la situation ne peux qu’empirer. 

Cet hiver a été une bataille constante entre ma voiture et une armée de nids de poule. J’aimerai qu’on arrive bientôt à un cessez-le-feu !

vendredi, avril 21, 2023

Ski de printemps à la mode de Park City

Pendant des années, le ski de printemps a donné une merveilleuse option de pratiquer ce sport dans un cadre plus chaud et plus confortable et avec une forte dose de lumière vive, pour changer d’un hiver long, froid et sombre. 

En général, nous avons un peu tendance à oublier les pistes gelées tôt le matin, la « soupe » de l'après-midi et gardons le plus souvent une image super positive de ce que devrait être le ski de printemps. Une excellente façon de perfectionner son bronzage et de faire passer plus vite les couleurs vives de nos tenues de ski.

Cela dit, c'est toujours une expérience courte et difficile à saisir avec un temps capricieux qui peut facilement passer d’une chaleur presque insupportable à un froid glacial et inversement ! 

L'intérêt pour ce type de ski reste encore élevé pour une minorité d'amateurs de ski qui ne jouent pas au golf, ne font pas de bateau, ne font pas de vélo et ne jardinent pas, du moins aussitôt que revient le printemps. Ceux qui perdent tout intérêt pour le ski après le début mars sont généralement les mêmes qui ont hâte de détruire leur nouveau matériel sur les pistes caillouteuses en novembre. 

Ainsi, bien que le ski de printemps ne guère bon que sur pistes damées, il peut être difficile et carrément dangereux ailleurs. Et avec notre poudreuse sèche d'Utah, la « gros sel » est loin d'être aussi bonne que ce que l'on connaît partout dans les Alpes. Alors avec toutes ces mises en garde présente à l'esprit, profitez encore du ski de printemps, que ce soit à Park City ou à Chamonix !

jeudi, avril 20, 2023

Le pouvoir destructeur de la neige

Trop de bonnes choses peuvent parfois ravager d'autres éléments et c'est précisément ce que cet hiver a produit. 

Un excès de neige garantit des conditions exceptionnelles peut aussi être tout autant destructeur, du moins c'est ce que nous voyons tous les jours alors que la couverture de neige recule et expose certains dégâts impressionnants. 

Et ce, avant que la grande fonte des neiges soit finie, la menace d'inondation sous toutes ses formes reste un danger présent et imminent. 

Voici une galerie de photos de ce que nous avons pu voir ces derniers temps et jusqu'à aujourd'hui, et bien sûr il pourrait encore y avoir quelques surprises ... 

Toiture écrasée, Park Avenue 

Toit de garage télésiège partiellement déformé

Pont renversé

Éléments de clôture (14 cm x 14 cm) cassés

Il y a aussi cette carcasse de chevreuil malchanceux, poussée dans la traînée du chasse-neige qui vient de réapparaître hier (pas de photo ...)


 

mercredi, avril 19, 2023

Quelques conseils pour Macron …

Lundi, j'ai regardé le discours de Macron à la télévision française et j'ai noté une petite amélioration dans son langage corporel et son utilisation de mots plus simples que tout le monde pouvait comprendre, mais toutefois, il manquait encore quelque chose dans sa matière de fournir une réponse adéquate aux grèves et à l’insatisfaction générale qui ont ponctuées sa réforme des retraites. 

Macron est un jeune dirigeant qui confond fermeté et obstination. Il n'admettra jamais qu'il a tort, et pourtant si sa réforme était justifiée, sa manière de la communiquer à ses électeurs était profondément inadaptée. 

C'est vrai, l’homme ne sait pas communiquer, garde la tête enfouie dans le sable et sa fierté le paralyse. Ce genre d'attitude royale ne fonctionne que lorsqu'il parle à Xi, Biden ou au pape, pas à ses compatriotes. 

Il ne comprend pas non plus le mot « compromis » et n’est ni le bon vendeur, ni le négociateur avisé qu’il devrait savoir être. Je n'attends pas de lui de l'autodérision, mais juste plus d'humilité, reconnaître qu'il peut parfois se tromper et un brin de vulnérabilité. Ces traits contribuent grandement à rendre un individu humain et attachant. 

Son attitude montre qu'il n'a pas d'enfants et qu'il n'a pas acquit cette expérience si importante pour bien mitiger les conflits, et c'est aussi une leçon pour l'électorat : ne mettons jamais au pouvoir quelqu'un qui est trop jeune, trop fier et qui n'a pas d’expérience parentale. 

mardi, avril 18, 2023

Les pompes du gouverneur de l'Utah

En 2022, la population de l'Utah a réalisé que la méga-sécheresse qui affectait l'État persistait et que nous étions sur le point de perdre notre Grand Lac Salé à cause d'une mauvaise gestion de l'eau, d'une irrigation excessive et d'une croissance démographique explosive. 

Avec le retrait partiel du lac, toute la saleté serait exposée et les métaux lourds qui y sont incrustés seraient emportés par le vent et allaient tous nous empoisonner. Tout le monde a paniqué pour trouver des solutions et de l'argent pour « sauver le lac ». 

Revenons maintenant à la fin des années 1980 lorsque nous sommes arrivés en Utah. Les hivers 81-82, 82-83 et 83-84 avaient été parmi les plus enneigés de mémoire récente, et avec cela le niveau du Grand Lac Salé n'avait cessé de croître jusqu’à atteindre 1 283 m d’altitude en 1986, au point que l'aéroport était menacé. 

Cela a conduit le gouverneur de l'Utah de l'époque, Norm Bangerter, à approuver, en 1987, un plan de lutte contre les inondations de 71,7 millions de dollars pour pomper l'eau du Grand Lac Salé vers le désert occidental, juste au nord de la célèbre piste de vitesse de « Bonneville Salt Flats ». Aujourd'hui, avec encore plus de corruption et d'inflation que par le passé, ces travaux aurait pu coûter 2 milliards de dollars sans que personne ne s’en soucie trop.

 
Pendant 2 ans, 3,3 milliards de mètres cubes d'eau, à partir d’avril 1987, ont été pompés du Grand Lac Salé vers ce bassin d'évaporation dans le désert près de l’état du Nevada, jusqu’à leur arrêt en juin 1989. Notre méga-sécheresse a commencé. Après la mort du gouverneur Bangerter d'un AVC il y a à peine 8 ans, on se souvient surtout de lui pour le genre d'éléphants blancs que ses pompes représentaient et pour une autoroute qui porte son nom près de l'aéroport. 

Aujourd'hui, après l'énorme accumulation de neige de cet hiver, Salt Lake City se prépare à d’inquiétantes inondations, tout comme au printemps 1984. Cela m'a fait me demander si nous devions enfin remettre ces pompes en marche si le phénomène de rivière atmosphérique que nous avons eu cet hiver devaient se répéter. 

Dans le passé, le lac s'est élevé de 6 mètres en 20 ans, et 60 % de cette augmentation s’est produite en 5 ans, ce qui montre que le niveau du lac peut varier considérablement. Le 3 juillet 2022, le niveau du lac était à 1 271 m et aujourd'hui, après notre première fonte des neiges, il vient d’augmenter de près d’un mètre.

lundi, avril 17, 2023

Âge, plaisir et compétence

Lorsque je vois une personne âgée (autour de mon âge ou plus) s'accrocher à un poste important au détriment de personnes plus jeunes, plus en forme et mieux qualifiées, cela me révolte. 

C’est là que j’entends trop souvent : « Bon, cette personne est peut-être âgée, mais elle aime tellement son activité que son rendement ne peut pas être si mauvais que ça, alors pourquoi ne les laisses-tu pas tranquille là où se trouve ? » 

D'accord, on peut adorer son travail, n'importe quel travail, mais cela ne rend pas le travailleur pleinement qualifiés et remplis de l’énergie et de la créativité suffisantes pour poursuivre le travail qui est attendu pour le poste en question. En effet, il y existe une énorme différence entre profiter d'un poste et être qualifié pour le faire de manière optimale. 

Je crois que les postes de direction conviennent mieux aux personnes entre 50 et 60 ans. Ni plus ni moins. Regardez les exemples de Macron en France ou d’Obama en Amérique, pour lesquels ces jeunes dirigeants n’etait quand meme pas à la hauteur de leur tâche car ils n'ont pas encore acquis et assimilés l'expérience de vie et toutes les « combines » nécessaires pour comprendre leur mission et y répondre sans multiplier les erreurs. 

Pour en revenir à ceux ou celles qui sont trop âgées, le problème de laisser celles-ci aux postes de commandement est que derrière eux, cela crée un vide difficile à combler car les générations suivantes n'auront aucune possibilité d'acquérir les compétences de leadership et de décision nécessaires pour diriger, alors que leur cerveau est encore suffisamment malléable pour apprendre. 

Les limites d'âge inférieures et supérieures devraient toujours être prises en compte lors de la sélection de nos dirigeants, c’est en tout cas l'opinion d'une personne comme moi, âgée de 75 ans. Qu’en pensez vous ?

dimanche, avril 16, 2023

Ce qui me motive à skier (2ème partie)

Le poste de recherche et développement que j'avais décroché chez Odo, à Morez, dans le Jura, ne s'est jamais transformé en passion professionnelle. J'ai donc tout arrêté après environ trois mois, et comme j'avais encore un an de sursis avant de devoir faire mon service militaire, j'avais réussi à trouver un travail de moniteur pour enseigner le ski aux élèves des « Classes de neige ».

Les enfants, presque tous des parisiens, suivaient une demi-journée d’enseignement scolaire et l'autre moitié était passée sur la neige où ils apprenaient les rudiments du ski. À la fin du mois de séjour ils passaient un test de ski qui leur octroyait une première ou une deuxième « étoile » selon leur capacité à skier en pratiquant le chasse-neige ou le virage stem. 

Comme un maximum de moniteurs étaient nécessaires, j'avais pu obtenir le poste sans aucun diplôme. J’adorais ce travail qui me permettait d'accéder gratuitement à toutes les remontées mécaniques, d’acheter du matériel de ski à prix réduits et de bénéficier de bien d'autres avantages. 

L'automne suivant, j’étais incorporé dans l'armée de l'air française et cela signifiait 16 longs mois sans beaucoup skier. Pendant ce temps mort, j'ai potassé mon anglais scolaire et j'ai écrit à de nombreuses écoles de ski outre-Atlantique (mon pote Michel Duret me passait ses magazines américains SKI et SKIING, et c’est là que je trouvais les adresses. 

J’avais demandé du travail à l’école de ski d'Aspen où Curt Chase m'avait gentiment envoyé balader, mais Jim McConkey de Whistler m'avait carrément offert un poste de moniteur. J'aurais pu le prendre mais je n'avais aucun diplôme et j’étais justement en route pour le premier examen de capacité à ski quand nous avions eu un terrible accident avec la voiture de mon ami Michel Duret, et cela avait mis ce rêve en veilleuse. 

C’est du reste cet incident qui m'a amené à rejoindre l'école de ski d'Avoriaz en 1969 et d’y découvrir un véritable bonheur sur les skis qui allait durer jusqu'en 1974. C’est là qu’après avoir rejoint les fixations de ski Look dans une carrière prometteuse et en plein dans la branche du ski, je devais à regret mettre mon ski dans un coma presque total pendant environ 9 ans. 

Cela jusqu'à ce que je m’installe à Park City en Utah et que je rejoigne mes montagnes bien-aimées avec toute leur belle neige. 

Depuis ce temps, qui correspond à la moitié de ma vie, j'ai sérieusement rattrapé mon ski puisque mon dénivelé total skié, rien qu'en Utah, représente plus de 83% du dénivelé de mon entière existence. 

Pour terminer, vous pouvez maintenant comprendre que j’ai tellement le ski dans la peau qu’il est passé dans mon ADN de manière irréversible !

samedi, avril 15, 2023

Ce qui me motive à skier (1ère partie)

Pour simplifier, je pourrais dire que ces forces sont la gravité et la poussée sur mes bâtons, mais ce serait loin d’être toute la vérité. Beaucoup de gens aiment et pratiquent le ski pour toutes les raisons que j'avais essayé d'énumérer il y a 15 ans. Il s’agissait là de généralités qui ne s'appliquaient pas nécessairement à moi en particulier. Ma réalité est un peu différente. 

Tout avait commencé quand j’ai goûté à ce sport en 1957 ; jetait profondément « mordu ! » Le problème était que je n'ai pas pu en faire autant que j’aurai voulu, d’abord parce que mes parents n'en voyaient pas la nécessité, ni ne pouvait se permettre le coût et la servitude de m’inscrire et de m’envoyer au ski-club de Morzine. 

Cette situation a persisté jusqu’à mon adolescence ; mon frère et moi essayions de remonter gratuitement quand nous connaissions le « perchman » ou le préposé au téléphérique et que celui-là était assez coulant pour nous laisser passer gratuitement. C'était à l'époque des tickets aller simple et des cartes perforées de 10 montées ! 

Ainsi, cette privation de base était devenue un carburant essentiel pour exciter ma faim de ski. Ce n'est que lorsque j'ai obtenu un emploi aux remontées mécaniques du Pleney, à Morzine, pendant mes années de lycée, que j'ai pu skier gratuitement en dehors des périodes de vacances scolaires où je travaillais. Cette opportunité de travail devint un point d’inflexion extraordinaire pour moi !

J'ai alors commencé à apprendre à skier sérieusement en observant et en reproduisant ce que de meilleurs skieurs affichaient sur les pistes, incorporant à ma technique maison des tas de « mauvaises habitudes » comme on les appelaient alors pour designer un style peu orthodoxe. 

C'est à peu près à cette époque que ma soif de ski s'est transformée en une obsession sans fin. Je m'entraînais au slalom dans une pente raide en dessous de chez mes parents, en damant celle-ci et en remontant « en escalier », en « inventant » aussi une petite piste de descente assez courte que j’avais baptisé « le ruban de la vitesse » qui commençait en foret et finissait dans un champ beaucoup plus large en contrebas, situe dan un hameau à 2 km de chez moi où je devait porter aller et retour mon matériel sur les épaules … 

En été, j'imaginais aussi un endroit où je pourrais skier toute l'année pour satisfaire mon insatiable besoin ; c’était l’époque où des endroits comme Tignes commençaient à ouvraient des installations permettant le ski toute l'année et cela semblait faire partie de l'avenir du ski. 

A la sortie de l'école d’horlogerie de Cluses, j'ai tout de suite cherché un emploi et j'en ai trouvé un dans le service de recherche et développement d’une fabrique de pendules électriques dans le Jura, m'éloignant ainsi radicalement de mon environnement de ski d'origine. 

À suivre... 

vendredi, avril 14, 2023

Ce temps passé à remonter la pente …

Lorsque nous skions, nous passons énormément de temps sur les remontées mécaniques. Pour les skieurs expérimentés, cela signifie entre 60 et 80 % du temps que nous consacrons au ski. Le temps passé à skier est à peine le pourcentage restant et celui-ci dépend de l’inclinaison de la pente, des qualités de terrain et de neige, et de la vitesse de la remontée. 

En Amérique, lorsque des gens qui ne se connaissent pas sont assis sur le même télésiège ou dans la même cabine, ceux-ci engagent souvent la conversation dans la mesure ou quelqu'un romps la glace. La disposition du moment, l’assertivité ou la timidité peuvent affecter cette interaction, mais cela ne demande qu’un petit effort conscient de socialisation pour amorcer l’échange. 

En 8 minutes de trajet et selon la verbosité d'une personne, il est possible de tout savoir sur celle-ci. Parlez d'une alternative aux « Présentations Éclair ! » Depuis quelques années, nombreux sont les usagers de remontées, et particulièrement les plus jeunes, qui sortent leur téléphone et s'y plongent pour une grande partie, et souvent, pour la durée intégrale de la montée. 

Lorsque l'on remonte en famille ou entre amis, les sujets abordés tournent généralement autour du ski que l'on pratique, la prochaine piste qu’on devrai faire, ce que l'on observe depuis le télésiège ou ce que l'on ressent (froid, chaud, fatigue ou pieds douloureux). Les sujets plus profonds ne sont généralement pas abordés. 

Cela nous laisse donc avec ce qui se passe lorsque nous remontons la pente seuls (ce qui est plus courant sur les terrains particulièrement difficiles où les remontées mécaniques sont nettement moins encombrées). 

Personnellement, quand je suis seul, j'observe et je vis intensément dans le moment. Appelez cela une forme de méditation « pleine conscience » si vous voulez. Contemplation de la neige, des arbres, de quelques traces d'animaux, du paysage environnant et des points de vue changeants. 

Je décide aussi quelle partie de la piste se déroulant sous mon siège vais-je pouvoir explorer, quelle sera ma prochaine descente, quelles lignes devrais-je emprunter, comment vais-je finir ma sortie à ski, etc. Des trucs tactiques, comme vous pouvez le voir, rien d'ésotérique ou de profond. 

J'observe aussi les autres skieurs évoluant plus bas et continue d'apprendre en les voyant faire, en regardant aussi les moniteurs et la façon dont ils semblent donner leurs cours, quand il « oublient » leurs élèves derrière eux ou semblent « en baver » avec leur propre technique. 

Certes, je jette souvent un coup d'œil à ma montre pour évaluer mon rythme et, je l'admets, je sors aussi mon téléphone, aussi brièvement que ce soit pour faire le point sur mon dénivelé lorsque je ne me mélange les pinceaux en essayant de le calculer mentalement. 

Tout ça pour dire que quand je suis assis sur la remontée, je ne m'ennuie jamais et me plonge à fond dans mes pensées et l'observation, sauf sur certains télésièges à pinces fixes notoirement lents qui souvent mettent ma patience à rude épreuve ...

jeudi, avril 13, 2023

Petite histoire du tandem sur neige

Il y a cinquante ans, jour pour jour, le photographe de l’époque à Avoriaz nous avait capturés sur sa pellicule. 

François et moi faisions juste nos débuts en tandem à ski sur le domaine d'Arare, l'endroit parfait de cette station située au dessus de Morzine. Si vous voulez en savoir plus, cliquez sur le recit complet de cet épisode

J'ai de bonnes raisons de penser que j'ai été le premier skieur à inventer le concept et à le mettre en œuvre avec mon pote. Si vous n’êtes pas d’accord, manifestez vous. La clé du succès sur un tandem comme celui-ci était une communication constante et claire entre les deux partenaires ! 

Nous avons à peine pratiqué le ski en tandem et aurions pu devenir beaucoup plus fort si nous avions passé un petit peu plus de temps à affiner notre technique, mais en temps que moniteurs de ski enseignant 8 heures par jour et 7 heures par semaine, il ne restait guère de temps pour s’entraîner. En plus, c'était la fin d'une longue saison (la cinquième consécutive pour moi) et nous étions plutôt épuisés. 

La vidéo, ci-dessous, illustre la variété des tandems qui ont été vus en train d'évoluer sur neige. Cela commence avec François et moi, les pères fondateurs du mouvement, et ces photos originales du 13 avril 1972. La grâce était déjà là, juste un peu plus d'entraînement aurait pu aider !

Plus tard, en observant le couple de moniteurs de ski de Courmayeur, en Italie, filmé le 29 mars 2012, on s'aperçoit qu'ils se sont entraîné un poil plus que nous. Plus renversant si on peut dire, nous observons ensuite deux jeunes Suédois, Jesper Tjäder et Øystein Bråten, faire un saut périlleux complet en tandem en 2016. 

On passe au ski de fond, juste cette saison (février 2023), pour suivre deux skieurs du Minnesota, Chris Parr et Joe Dubay, qui on terminé l'intégralité de la course de ski de fond du Birkebeiner (55 km) en tandem. Nous suivons en remontant dans le temps jusqu'au 21 mars 2022, à Châtel, pas loin d’Avoriaz, pour constater que le tandem est également adaptable au snowboard. 

Pour conclure, un adorable couple français filmé à La Mongie en 2018, démontre que le monoski est vraiment le meilleur outil pour glisser en tandem sur la neige… 

mercredi, avril 12, 2023

Ne recherchez pas le bonheur total …

Nous aimerions tous être heureux à cent pour cent, du moins cela semble être ce à quoi aspire toute l’humanité. Le problème avec ce désir est que même si nous obtenons tout ce que nous voulons, au fond de nous, quelque chose semble toujours nous manquer ou ne pas aller bien. 

Nous ne sommes jamais tranquilles ou satisfaits, quelque chose ne va pas tout à fait bien dans nos vies, et en plus, nous pouvons souvent saisir exactement ce qui ne va pas, et cela nous stresse sans fin. C'est ainsi que j'ai découvert que le bonheur « plein » ou « à fond » pourrait être ce que nous voulons tous, mais ce n'est pas ce dont nous avons besoin.

Quelque part, il faut laisser quelque chose d'incomplet, de non-réalisé ou un truc qui mijote. Cela nous donne quelque chose sur quoi travailler, dont nous devons nous occuper, dont nous devons nous inquiéter, même si c'est « juste un peu ». 

En même temps, nous devons nous entraîner à apprécier ce que nous avons et nous sentir extrêmement privilégiés à cause de , et cela non seulement au quotidien, mais à chacune de nos minutes d'éveil. La recette est donc toute simple, viser 80% de bonheur et laisser 20% non réalisé. 

Appelez cela « projet en cours » ou quelque chose comme ça, appréciez à quel point vous êtes chanceux et attendez avec impatience d'améliorer le reste. Et ne vous inquiétez pas, au fil du temps, il y aura toujours quelque chose à réparer !

mardi, avril 11, 2023

La façon sublime dont la neige disparaît

Bien avant la fin de cet hiver, alors qu'il neigeait encore presque tous les jours, ma femme s'inquiétait de savoir si et quand toute ces masses de neiges accumulées autour de la maison allaient enfin disparaître. Je lui ai dit « T’inquiète pas! » 

Je dois dire que ces derniers jours me donnent raison, car nous sommes passés en quelques jours de températures juste au dessus de zéro à une quinzaine de degrés la journée, et la neige s’est sérieusement mise à fondre, créant des ruisseaux partout et essayant sans aucun succès de s'infiltrer dans un sol encore gelé. 

C’est justement là qu’intervient ce phénomène mystérieux et invisible appelé « sublimation » grâce auquel la neige passe directement de l’état solide directement sous forme gazeuse. Certaines conditions atmosphériques y contribuent. L'air sec peut absorber plus d'humidité que l'air humide et aspirer l’humidité du sol vers l'atmosphère. Les vents violents peuvent également déplacer l'humidité contenue dans l'air et l'éloigner de la zone où celle-ci était tombée. 

Enfin, plus l'air se réchauffe, plus le soleil brille et plus cela dégage l'énergie nécessaire pour que la neige se transforme directement en vapeur. Lorsque ces circonstances se combinent parfaitement sous forme de vents chauds et secs (Chinook dans les Rocheuses, Foehn dans les Alpes), l'évaporation et la sublimation sont soudainement accélérées.

À tel point que pendant une journée sèche et venteuse, jusqu'à près de 5 cm de neige peuvent se sublimer dans l'atmosphère. Cela se traduit par environ 380 000 litres d'eau pour un espace de la taille d'un terrain de foot réglementaire. 

Cela dit, je suis malheureusement incapable de dire combien, en même temps, de gallons fondent directement de neige en eau !

lundi, avril 10, 2023

Voisin et occasionnel copain de ski

Mon voisin, John, a maintenant 84 ans et je n'ai malheureusement skié qu'une seule fois avec lui, le 23 février 2017, alors qu'il avait encore 78 ans. Je me souviens l'avoir emmené autour de « Jupiter » à Park City et sur « Portuguese Gap », une piste très difficile où il parfaitement été à la hauteur du défi. 

Pendant des années, John a conduit jusqu’à Alta pour skier presque tous les jours (c’est entre 45 minutes et une heure de route selon les conditions) alors qu'il aurait pu le faire, ici même à Park City, mais il était ensorcelé par les lieux ; ne me demandez pas pourquoi. 

Au fil des ans, John a subi plusieurs interventions chirurgicales et remplacements aux genoux, aux pieds et aux épaules, mais a toujours rebondi, apparemment invincible. Vous pouvez parler du skieur bionique ! Au cours des deux dernières années, cependant, sa vitalité légendaire a amorcé un certain déclin. 

C’est ainsi qu’il y a quelques jours, quand je me suis arrêté devant chez lui pour bavarder un peu, il m'a dit qu'il n'avait skié que 15 fois cette saison contre environ 50 à 70 fois les années précédentes. Les choses on changées rapidement pour lui, tout comme pour beaucoup de gens qui semblent invincibles pendant de très longues périodes. 

 Il semble toujours y avoir un pas vers le bas qui les guettent. Nos destins sont donc assez simples : certains d'entre nous déclinent très progressivement, d'autres chutent de très haut un peu trop tôt et languissent malades, handicapés ou souffrants pendant de nombreuses années, tandis qu'un nombre plus petit reste semble-t-i « jeune pour toujours » jusqu'à ce que, patatras ! une descente brutale met un terme brutal à leur bonheur. 

J'ai plutôt tendance à préférer cette dernière option. Et vous ?

dimanche, avril 09, 2023

Visualiser son bassin pour mieux skier

Il m'aura fallu environ 70 ans pour bien comprendre et résoudre ce problème lié au déclenchement facile des virages à ski en terrain difficile, et même si j'ai déjà discuté ce point technique sur ce blog, j'ai trouvé un bon moyen de transformer ce concept que je trouve fondamental en une espèce de mémoire musculaire. 

D'abord, je regarde cette image du bassin, je la mémorise mentalement, et lorsque je peux l’identifier de manière durable dans mon esprit, je peux la ramener à mon attention chaque fois que mon ski est en dessous du niveau désiré. 

Ce que produit cette poussée pelvienne, comme je l'appelle, si elle se projette subtilement vers le haut et dans la direction du virage, est un déverrouillage des os de la hanche (fémurs) et les place comme par magie dans une direction différente qui amorcera un nouveau virage. 

Comme je l'ai indiqué ci-dessus, je peux vraiment penser que ce mouvement est assez naturel, au moins davantage que de tourner le haut du corps et d'ouvrir le bras qui va planter le bâton vers l’aval, et peut ainsi devenir intégré à la mémoire physique, mais c'est un outil essentiel, encore plus facile à rappeler que tout le reste quand on en a vraiment besoin...

samedi, avril 08, 2023

Neige à gogo, gros soucis

Une année avec un enneigement exceptionnel entraîne aussi de gros problèmes. Outre les avalanches, certains bâtiments et habitations peuvent souffrir sous une abondance de neige, et notamment les toits. 

La neige en s’accumulant devient très dense, et peut peser énormément sur des structures qui n'ont pas été conçues pour supporter des charges énormes, même si nos codes de construction prennent en charge ces excès de neige occasionnels. 

Certaines maisons sont également très anciennes et sont antérieures aux normes de construction modernes, d’autres sont souvent mal construites ou s'affaiblissent progressivement au fil des ans.

C'est pourquoi cette saison, nous avons vu des tas d'équipes de travailleurs déchargeant des toits, et malgré leurs efforts, certains toits ont parfois trouvé le moyen de s’effondrer. 

Tout cela donne lieu a une multitude de gouttières, principalement causées par de mauvais matériaux et une conception médiocres dans la façon dont la toiture est dessinée, ce qui conduit à des barrages de glace qui eux aussi nécessitent le pelletage de la neige autour des avant-toits. 

Enfin, il y a la grande fonte printanière qui démarre invariablement en avril et en mai. Lorsque les températures montent trop vite et que le sol est encore gelé, l'eau de fonte des neige n'a d'autre issue que de pénétrer dans les sous-sols. 

Les ruisseaux peuvent également déborder et les zones un peu abaissées sont temporairement inondées ce qui peut s’avérer particulièrement destructives. Ainsi, quelle que soit votre opinion de la neige, son extrême abondance revêt toujours deux facettes, l’une merveilleuse et l’autre cauchemardesque !

vendredi, avril 07, 2023

Le Rossignol Strato 102

Ce 4 avril était ma 102e journée de ski de la saison. Alors que j'étais ravi d'avoir skié bien au-delà de mon âge, mon attention s'est alors portée sur le chiffre 102 et a évoqué l'image de l’évolution du Rossignol Strato, ce ski célèbre dans la collection de la marque de ski française sous l’appellation « Strato 102 ».

Dans la culture américaine, le chiffre 101 qui le précède représente un nouveau départ et l’idée de croissance. Si l’on se sent un peu coincé ou malheureux, c'est le moment idéal pour effectuer un changement salutaire. Cela désigne également un cours d'introduction au collège ou à l'université dans un sujet donné, donc à partir de là, on pourrait en déduire que "102" était l’évolution logique vers l’avant et le progrès. 

J'ai aussi demandé à Maurice Woehrle, qui a dirigé la R&D chez Rossignol pendant de nombreuses années les raisons pour ce choix. Il m'a dit qu’il ne souvenait pas d’une raison précise pour avoir ajouté « 102 », sauf peut-être que « 2 » marquait un léger progrès dans la finition du ski. Rossignol avait en effet tenté, pendant un année, de remplacer la laque et le vernis recouvrant la couverture en ABS par de la cire qui aurait été moins chère à fabriquer.

Pour finir, j’ai aussi cherché à contacter Laurent Boix Vives, l’ancien PDG de Rossignol, au Paradis où il passe en ce moment ses vacances. C’est lui qui a relevé et ressuscité l'entreprise grâce à son génie financier. Il m’a dit « Cent-deux ? Vous savez là où je me trouve, les chiffres ne m’intéressent plus ! » 

Vous connaissez donc maintenant l'histoire derrière ce nom et ne soyez pas surpris si un jour, vous découvrez un nouveau Rossignol Strato 103 marquant un sérieux progrès technologique sur cette fameuse lignée de skis ...

jeudi, avril 06, 2023

Perdre un ski (presque) …

Mardi, je plongeais dans une foret de trembles clairsemés qui semblait chargée de neige toute fraîche, j'ai fais quelques grands virages dans cette profonde de rêve et me suis retrouvé face à une pousse de tremble que j’ai cru pouvoir éviter en passant en amont, mais mon ski aval est en fait passé au dessous du petit tronc de quelques centimètres de diamètre, ma fixation s'est alors déclenchée et j'ai à peine fini mon virage à ski avant de culbuter une douzaine de mètres en contrebas. 

Après m’être extirpé de cette situation scabreuse, m’être relevé, avoir ôté l'autre ski et remonté jusqu'au point d'impact, j'étais vite réchauffé en cette journée plutôt glaciale. C’est là que je me suis mis à chercher mon ski droit mais je ne pouvais le sentir nulle part alors que je sondais et creusais tout autour avec mes bâtons de ski. 

Je me suis souvenu d'un incident similaire qui m'est arrivé à Snowbird au début de mai 1995 lorsque j'avais perdu un ski, également en neige profonde. Comme je n'ai jamais pu retrouver cette planche, j'avais dû temps bien que mal skier du haut de Little Cloud jusqu'au parking, soient 850 mètres de dénivelé ! 

Je me retrouvais maintenant dans une situation similaire dans laquelle je n'avais aucune envie de skier sur un seul ski dans cette combe boisée très raide. Comme je suis suffisamment têtu, j'ai insisté un peu plus jusqu'au moment où j’ai crus sentir la spatule de ce ski enseveli sous quelques 45 cm de poudreuse sans fond. 

J'étais soulagé, il m'a fallu une dizaine de minutes pour résoudre le problème, mais j'avais enfin récupéré mon ski et j’ai pu poursuivre mon épique descente ...

mercredi, avril 05, 2023

Échec ? Recommencer pour effacer !

Je me rappelle constamment que lorsque j'échoue à quelque chose ou que je n'exécute pas ce que j'aurais  du accomplir à ma totale satisfaction, je devrais toujours refaire ce que j’avais entrepris pour effacer la « perte » et l'imperfection qui s’y trouve associée. 

C'est une situation non seulement clairement illustrée avec mon ski (chutes, etc.) mais présente dans tous les autres aspects de ma vie. Un peu comme de ne négliger aucun effort, et avouons-le... ma propre forme de TOC (trouble obsessionnel compulsif) ! 

Après tout pourquoi pas, tant que cela ne fait de tort à personne ... 


 

mardi, avril 04, 2023

Second Amendement ? Obsolète !

De nos jours, à moins que vous ne visitiez les Amish ou les Mennonites, vous ne verrez pas beaucoup de charrettes tirés par des chevaux. Vous verrez des camions Ram ou Tacoma, des Porsche, Chevy ou quelques Tesla. Vous ne verrez plus non plus beaucoup de machine fax, de mini-cassettes ou de films argentés Kodachrome. 

Autrement dit, les temps changent et avec eux, la culture évolue. Cela amène à ce qui est impensable pour une masse d'Américains bien élevés et patriotes : le Second Amendement, tel que nous le connaissons, a passé son temps et il est temps de mettre à jour notre culture totalement dépassée. 

Pour ceux qui ne le sauraient pas, le second amendement de la constitution américaine regit le droit de porter des armes : « Une milice bien réglementée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes, ne doit pas être enfreint. » 

Le problème est bien sûr que la moitié de notre Congrès est coincée dans un conservatisme qui appartiennent au passé et semble à peine tolérer l'invention de la roue quand on les écoute. Tout comme la discussion LGBT, le contrôle des armes et l'abolition des armes de guerre prendront du temps, mais nous pourrions éventuellement y arriver. 

La première chose à introduire est le concept de désacralisation des armes à feu afin de nous débarrasser de ce fléau tue aujourd’hui plus de citoyens que l’automobile et la drogue. Nous en sommes encore loin et ce dont nous avons besoin, c'est de commencer à éliminer ce concept non civilisé d'inonder un pays avec une arme létale, comme cela a été le cas jusqu'à présent...


lundi, avril 03, 2023

Les hauts et les bas du ski

Les deux derniers jours de mars et le premier jour d’avril ont vu une nette baisse de mes performances à ski. 

Est-ce là un signal que je suis maintenant trop vieux pour skier comme le jeune homme que je crois être encore, est-ce juste une tendance momentanée, ou y a-t-il une excuse justifiable que je pourrais avancer pour expliquer ma baisse de forme sur les planches ? 

Puisque je ne suis pas encore prêt à admettre que je deviens vieux, explorons donc l'excuse. La réalité est que pendant ces trois jours, nous avons eu des chutes de neige massives qui étaient bien plus que notre poudreuse profonde habituelle.

À certains endroits, c'était presque comme un béton impénétrable et comme je suis un ski plutôt léger évoluant sur des skis relativement étroits, cela m'a mis dans une situation précaire et instable dès le départ.

 Je suis tombé deux fois sur du plat, ce qui a fait que le simple acte de me relever était juste épuisant. Après ça quand je me suis retrouvé dans des pentes plus raides, j'avais peur de tomber encore, sachant tout le travail qu'il faudrait pour me remettre debout sur les skis , donc l'expérience n'a pas été aussi plaisante que prévue. 

Le 1er avril, je me suis aventuré dans des pistes où les traces étaient toutes croisées et je suis retombé, la neige accrochant mes skis et le reste les éléments complotant pour me faire chuter par tous les moyens possibles et imaginables. 

Finalement, j'ai opté pour des pistes damées, et j'ai terminé ces journées épiques avec quelques chutes bien spectaculaires, mais sans grand dommage sur ma carcasse vieillissante ...

dimanche, avril 02, 2023

Skier par procuration

Il n'est pas rare qu'on me demande - ou que je propose - de faire quelques virages à ski POUR, ou au nom de quelqu'un. 

Lorsqu'on me le demande ou lorsque j'offre ce service, je promets toujours de faire de décents virages, bien arrondis et non pas des virages anguleux ou en « coins de caisses » comme certains disent. 

Cela s'est encore produit hier lorsque mon ami Gérard qui était un "Professeur" à la célèbre ENSA, cette école de Chamonix qui a diplômé des milliers de moniteurs de ski et de guides de haute montagne et reste sans doute la meilleure au monde dans sa catégorie. 

Voyez-vous, Gérard s’est un peu laissé aller cet hiver et n'a skié qu’une paire de fois, ce qui à mes yeux est indigne d'un ancien professeur de l'ENSA. Alors pour compenser cette performance délétère, j'ai proposé d’effectuer ma meilleure version de quelques virages en son nom. Franchement, je ne sais pas quelle est sa propre définition de « beaux virages ». 

Cela implique la dimension du rayon qu'ils devraient avoir, l'inclination de la pente et quelle qualité de neige serait acceptable pour de tels virages, mais la réalité est que les conditions n'étaient pas très bonnes ce samedi-là, alors j'ai fait de mon mieux. 

Après-coup, j'ai verifié ces fameuses traces alors que je repassais au dessus de celles-ci en télésiège, et j'ai pu en voir une demi-douzaine, sans défaut et à grand rayon, indiquant qu'elles avaient étés produites à vitesse assez élevée. 

Bien sûr, elles se sont rapidement effacés, ce qui est la nature du ski, mais pendant un moment, elles se sont bien démarquées et ont honoré mon cher ami comme je l'avais promis !

samedi, avril 01, 2023

Conseils de voyage désatreux

Ceci n’est pas un poisson d’avril ! 

Lorsqu'il a appelé son agent de voyage local en Floride pour s'enquérir des conditions météorologiques à Park City, en Utah, ce couple de Grues du Canada (Antigone canadensis) s'est fait avoir quand on lui a dit « Tout baigne dans l’huile, partout dans les montagnes des Rocheuses, c'est désormais le printemps, regardez donc le calendrier ! ».

Cela, jusqu'à ce qu'il se trouve les pieds dans des mètres de neige partout et absolument rien de bon à se mettre sous la dent. Je leur ai brièvement parlé et ils m'ont dit que la prochaine fois, ils iraient sur internet et utiliseraient les services d’Expedia . . .