Lorsque nous skions, nous passons énormément de temps sur les remontées mécaniques. Pour les skieurs expérimentés, cela signifie entre 60 et 80 % du temps que nous consacrons au ski. Le temps passé à skier est à peine le pourcentage restant et celui-ci dépend de l’inclinaison de la pente, des qualités de terrain et de neige, et de la vitesse de la remontée.
En Amérique, lorsque des gens qui ne se connaissent pas sont assis sur le même télésiège ou dans la même cabine, ceux-ci engagent souvent la conversation dans la mesure ou quelqu'un romps la glace. La disposition du moment, l’assertivité ou la timidité peuvent affecter cette interaction, mais cela ne demande qu’un petit effort conscient de socialisation pour amorcer l’échange.
En 8 minutes de trajet et selon la verbosité d'une personne, il est possible de tout savoir sur celle-ci. Parlez d'une alternative aux « Présentations Éclair ! » Depuis quelques années, nombreux sont les usagers de remontées, et particulièrement les plus jeunes, qui sortent leur téléphone et s'y plongent pour une grande partie, et souvent, pour la durée intégrale de la montée.
Lorsque l'on remonte en famille ou entre amis, les sujets abordés tournent généralement autour du ski que l'on pratique, la prochaine piste qu’on devrai faire, ce que l'on observe depuis le télésiège ou ce que l'on ressent (froid, chaud, fatigue ou pieds douloureux). Les sujets plus profonds ne sont généralement pas abordés.
Cela nous laisse donc avec ce qui se passe lorsque nous remontons la pente seuls (ce qui est plus courant sur les terrains particulièrement difficiles où les remontées mécaniques sont nettement moins encombrées).Personnellement, quand je suis seul, j'observe et je vis intensément dans le moment. Appelez cela une forme de méditation « pleine conscience » si vous voulez. Contemplation de la neige, des arbres, de quelques traces d'animaux, du paysage environnant et des points de vue changeants.
Je décide aussi quelle partie de la piste se déroulant sous mon siège vais-je pouvoir explorer, quelle sera ma prochaine descente, quelles lignes devrais-je emprunter, comment vais-je finir ma sortie à ski, etc. Des trucs tactiques, comme vous pouvez le voir, rien d'ésotérique ou de profond.
J'observe aussi les autres skieurs évoluant plus bas et continue d'apprendre en les voyant faire, en regardant aussi les moniteurs et la façon dont ils semblent donner leurs cours, quand il « oublient » leurs élèves derrière eux ou semblent « en baver » avec leur propre technique.
Certes, je jette souvent un coup d'œil à ma montre pour évaluer mon rythme et, je l'admets, je sors aussi mon téléphone, aussi brièvement que ce soit pour faire le point sur mon dénivelé lorsque je ne me mélange les pinceaux en essayant de le calculer mentalement.
Tout ça pour dire que quand je suis assis sur la remontée, je ne m'ennuie jamais et me plonge à fond dans mes pensées et l'observation, sauf sur certains télésièges à pinces fixes notoirement lents qui souvent mettent ma patience à rude épreuve ...
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