samedi, avril 15, 2023

Ce qui me motive à skier (1ère partie)

Pour simplifier, je pourrais dire que ces forces sont la gravité et la poussée sur mes bâtons, mais ce serait loin d’être toute la vérité. Beaucoup de gens aiment et pratiquent le ski pour toutes les raisons que j'avais essayé d'énumérer il y a 15 ans. Il s’agissait là de généralités qui ne s'appliquaient pas nécessairement à moi en particulier. Ma réalité est un peu différente. 

Tout avait commencé quand j’ai goûté à ce sport en 1957 ; jetait profondément « mordu ! » Le problème était que je n'ai pas pu en faire autant que j’aurai voulu, d’abord parce que mes parents n'en voyaient pas la nécessité, ni ne pouvait se permettre le coût et la servitude de m’inscrire et de m’envoyer au ski-club de Morzine. 

Cette situation a persisté jusqu’à mon adolescence ; mon frère et moi essayions de remonter gratuitement quand nous connaissions le « perchman » ou le préposé au téléphérique et que celui-là était assez coulant pour nous laisser passer gratuitement. C'était à l'époque des tickets aller simple et des cartes perforées de 10 montées ! 

Ainsi, cette privation de base était devenue un carburant essentiel pour exciter ma faim de ski. Ce n'est que lorsque j'ai obtenu un emploi aux remontées mécaniques du Pleney, à Morzine, pendant mes années de lycée, que j'ai pu skier gratuitement en dehors des périodes de vacances scolaires où je travaillais. Cette opportunité de travail devint un point d’inflexion extraordinaire pour moi !

J'ai alors commencé à apprendre à skier sérieusement en observant et en reproduisant ce que de meilleurs skieurs affichaient sur les pistes, incorporant à ma technique maison des tas de « mauvaises habitudes » comme on les appelaient alors pour designer un style peu orthodoxe. 

C'est à peu près à cette époque que ma soif de ski s'est transformée en une obsession sans fin. Je m'entraînais au slalom dans une pente raide en dessous de chez mes parents, en damant celle-ci et en remontant « en escalier », en « inventant » aussi une petite piste de descente assez courte que j’avais baptisé « le ruban de la vitesse » qui commençait en foret et finissait dans un champ beaucoup plus large en contrebas, situe dan un hameau à 2 km de chez moi où je devait porter aller et retour mon matériel sur les épaules … 

En été, j'imaginais aussi un endroit où je pourrais skier toute l'année pour satisfaire mon insatiable besoin ; c’était l’époque où des endroits comme Tignes commençaient à ouvraient des installations permettant le ski toute l'année et cela semblait faire partie de l'avenir du ski. 

A la sortie de l'école d’horlogerie de Cluses, j'ai tout de suite cherché un emploi et j'en ai trouvé un dans le service de recherche et développement d’une fabrique de pendules électriques dans le Jura, m'éloignant ainsi radicalement de mon environnement de ski d'origine. 

À suivre... 

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