L'argent n'était pas l’élément motivateur pour aller enseigner le ski en Australie, loin de là ! Rappelez-vous que nous étions payés 60 dollars australiens (50 dollars US) par semaine, ce qui n'était pas beaucoup, mais nous étions nourris et logés et notre voyage aller-retour était payé depuis l'Europe.
En fait, après avoir payé impôts et assurances, cela revenait à peu près à que je gagnais en qualité de moniteur capacitaire (Marcel et moi avions juste obtenu l’auxiliaire) et 20 dollars de mieux par semaine que le salaire minimum français !
A ce rythme, il aurais fallut travailler 29 semaines d'affilée pour s'acheter une Citroën 2cv neuve, sans compter les contributions à l'assurance maladie et à l'impôt sur le revenu !
Pourtant, nous avions besoin de chaque dollar qu’il nous était possible de gagner car nous avions tous d’ambitieux projets de voyage pour la fin de saison qui devaient nous emmener vers des lieux exotiques, donc tout ce que l'on pouvait mettre de coté comptait. Bien sûr, en partant nous allions vendre le matériel gratuit que nous avons reçu de Dynamic, Dynastar, Rossignol et Kerma, mais cela n’allait pas représenter beaucoup plus qu'une semaine de travail à l'école de ski.
Comme les États-Unis, l'Australie utilisait une devise en dollars dont la valeur, à l'époque, se montait environ à 83% du dollar américain (1 AUS$ = 4,55 francs français). Jusqu'en 1966, il n'y avait que la livre australienne comme en Angleterre, mais le 14 février de cette même année, celle-ci avait été remplacé par le dollar australien.
Quand nous sommes arrivés, il était assez surprenant de voir la frimousse de la reine Elizabeth sur le billet d'un dollar et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi un pays comme l'Australie qui se targuait de son égalitarisme et de son esprit d'entreprise, était toujours sous le joug de la couronne britannique et membre du Commonwealth.En fait, l'Australie était encore une monarchie constitutionnelle, dont la reine était le chef d’État. Bon, j’ai vite oublié tout ça et j'étais content de recevoir mon salaire chaque semaine. Je me suis toujours demandé si John Hilton-Wood nous paierait pour le temps supplémentaire pendant lequel Jean-Pierre et moi étions retenu sur le paquebot, mais j'étais encore plein d'illusions à l'époque, et il ne l'avait manifestement pas fait.
Pourtant, Alexis en avait touché mot auprès de John qui nous avait permis de rester un peu plus longtemps pour rattraper le manque à gagner pendant que nous nous amusions comme des fous sur le Galileo-Galilei. Je n'avais jamais réalisé la gentillesse de ce geste jusqu'à aujourd’hui ; merci Alexis !
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