vendredi, septembre 10, 2021

Un premier tour du monde, 54e partie

Le début des années 70 a vu l'apogée de la soi-disant révolution sexuelle dans le monde entier. Mt. Buller n'y a pas échappé car, comme toujours et comme partout, les hivernants n’hésitait pas à se lâcher quand ils se retrouvaient en station. 

Contrairement à ce qui se passait dans le reste du monde, le ski ne faisait pas tout à fait partie de la culture australienne. La plupart des visiteurs découvraient la neige pour la première fois, car il n’en tombait jamais dans les grandes villes comme Melbourne ou Sydney. 

Aller à la montagne en hiver était une sortie que beaucoup de jeunes essayaient au moins une fois pour avoir une idée de ce que c’était, car les activités qui leur étaient offertes leur semblaient aussi bizarres qu'exotiques. En plus, ils ne venaient guère que pour un court week-end, avec une seule grande soirée pour s’éclater, et pressé par le temps, peronne n'a jamais le luxe de bien réfléchir.

Tous étaient excités par une journée entière passée en altitude et les pieds dans la neige, leur adrénaline coulait à flot, ils buvaient un peu trop, étaient entassés les uns sur les autres dans de minuscules logements, et quand ils laissaient finalement échapper la tension accumulée au cours d'une longue semaine de travail, tous semblait permis. 

En tant que société, les jeunes Australiens avaient tendance à choisir la stimulation physique comme valeur essentielle et la religion ne jouait pas le rôle de frein qu'elle aurait pu avoir sur leurs cousins ​​américains. Bien plus qu'en Europe, les soirées débordaient très rapidement et poussaient trop souvent les participants à faire des choses qu'ils pouvaient vite regretter. 

Au risque de me répéter, Kooroora était l'épicentre de ces soirées, l'endroit où se retrouvaient tous ceux qui voulaient encore s’amuser quand les autres bars étaient déjà fermés. L'endroit idéal pour s’assourdir au son du rock and roll, avaler des whisky-coca ou des gin-tonic, lier des amitiés instantanées qui s'évaporaient le lendemain, l’endroit aussi où l'intégrité faisait souvent un petit pas en arrière, et où on ne manquait jamais de refaire le monde à 3 heures du matin. 

Tout cela ouvrait la porte à des soirées infernales qui ne pouvaient pas laisser de jeunes moniteurs de ski européens totalement indifférents. Cette forme de divertissement tellement « Aussie » s’était même exportée jusqu'à St. Anton, en plein Tyrol autrichien, au « Krazy Kanguruh ». 

Je pourrais continuer cette histoire, mais tout les détails prendraient bien trop de temps sur ce petit blog !

1 commentaire:

Coutaz a dit…

Kooroora était un endroit que je détestais pour deux raisons : (1) Je ne buvais (tj pas) d’alcool et (2) L’odeur ! À un moment, j’ai crû que l’Australie, c’était ce taudis, incidemment géré par un français, je crois. Heureusement, j’ai rencontré d’autres australiens, qui ont eux constitués de bons souvenirs.