vendredi, août 13, 2021

Un premier tour du monde, 38e partie

La neige n'est jamais la même partout autour de la planète. La géographie et le climat locals jouent un rôle énorme dans les sensations que nous procure la neige ou la façon dont celle-ci se comporte lorsqu'on vient à son contact. 

Tout comme pour la cuisson d'un gâteau, la neige dépend de la température, de l'humidité et de divers autres ingrédients. 

Il est certain que les stations de ski australiennes à faible altitude n’étaient pas particulièrement favorisées, compte tenu de leur latitude (36-37 degrés) assez proches de l'équateur. En réalité, les vagues de froid y étaient très rares et la température avait toujours tendance à être trop élevée. 

L'humidité relative jouait également un rôle important sur la texture et la qualité de la neige. 

Les teneurs en eau de la neige dans les régions très humides, ou dans le cas de neige artificielle, peuvent être extrêmement élevées (Est des États-Unis, Japon, Australie ou Nouvelle-Zélande) ce qui fini par donner une neige super dense, alors que les teneurs en eau sont généralement extrêmement faibles (5 à 15%) dans des régions hyper-sèches comme l'Utah ou l'Iran, d’où une poudreuse ultralégère et une quasi absence de glace sur les pistes de ski.

De même, les températures affectent également la quantité d'eau dans la neige. Les basses températures garderont la neige sèche tandis que des conditions plus chaudes rapprocheront beaucoup les cristaux qui feront bloc beaucoup plus facilement.

Parce que Mt. Buller est situé à vol d’oiseau à seulement 135 km de l'océan, le temps peut y changer en un instant, et reste toujours très humide, voire carrément brumeux ou pluvieux, une réalité pour laquelle les skieurs et les moniteurs devaient être parfaitement préparés avec des lunettes qui dégoulinaient, le port de sacs poubelles ou de cirés, jusqu’aux gants en caoutchouc ...

Tout cela cependant nous donnait une neige qui s’accrochait bien aux pentes les plus raides orientées sud (le nord dans notre hémisphère), et qui pouvait permettre de bonnes conditions de ski de compétition lorsque le fond était de la partie, avec une bonne tenue de carres dans les quelques couloirs raides que l'on pouvait trouver autour du sommet de Mt. Buller, à condition qu’il ait fait suffisamment froid les jours précédents. 

Par contre, hélas, nous n'avions presque jamais de bonne poudreuse. À bien des égards, je considère le ski australien comme un petit avant-goût du sombre avenir qu’a le ski un peu partout dans le monde au moment où nous entrons sérieusement en plein réchauffement climatique et ses conséquences !

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