Parlons d’abord de ce qu’est un occupant, et de ce qu’il peut et ne peut pas faire. Revoyons également si Israël agit comme un occupant en Palestine ? Comme il est question d’Israël, personne n’ose prendre position au risque d’être traité d’« antisémite ».
Cela rend toute réponse délicate et ambiguë, donc, essayons de démêler ce qui pourrait être la bonne réponse à cette question. Comme le savent la plupart des gens bien informés, le conflit israélo-palestinien est autant complexe qu’ancien puisqu’il remonte à la fin du XIXe siècle.
En 1948, Israël, après s'être installé en plein territoire palestinien, déclara son indépendance et l'année suivante, comme on pouvait s'y attendre, éclata la guerre israélo-arabe de 1948.
Suite à cela, Israël capturait la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est, territoires qui étaient auparavant sous le contrôle de la Jordanie et de l'Égypte.
À la suite de ce conflit et en tant qu’OCCUPANT militaire, Israël ne s’est jamais complètement retiré de ces territoires et a continué à exercer un contrôle sur eux à divers degrés. L’Autorité palestinienne, créée dans les années 1990, disposait de pouvoirs d’autonomie limités en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, mais Israël a toujours maintenu le contrôle sur la sécurité, les frontières et autres aspects de la vie palestinienne.
Il est donc juste de dire que sous ce régime d’après-guerre, les Palestiniens ne sont pas libres et sont sous contrôle israélien. Maintenant, si nous regardons comment ce statut joue dans le cadre des traités et conventions de droit international, nous pouvons voir que la Quatrième Convention de Genève, qui s'applique aux territoires occupés, stipule qu'une puissance occupante doit « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour restaurer et maintenir, dans la mesure du possible, les conditions normales de vie de la population civile. »
Cependant, la convention stipule également qu'une puissance occupante n'est pas tenue d'accorder l'autonomie gouvernementale à la population occupée. Cela dit, la Cour internationale de Justice (CIJ) a statué que les colonies israéliennes dans les territoires occupés sont illégales au regard du droit international. Cependant, Israël a refusé de se conformer à la décision de la CIJ, et se moque donc du droit international.
Discutons maintenant si Israël est un occupant de la Palestine. Les Palestiniens soutiennent qu’Israël est une puissance occupante illégale et que cela a provoqué le déplacement de millions de Palestiniens, la destruction d’habitations et d’infrastructures palestiniennes ainsi que le déni des droits palestiniens fondamentaux.
D’un autre côté, Israël prétend qu’il n’est pas une puissance occupante, mais plutôt une puissance souveraine qui a le droit de contrôler les territoires conquis en 1967 et que sa présence en Palestine est justifiée pour sa propre sécurité, et que les Palestiniens ont rejeté à plusieurs reprises la proposition de solution à deux États. Cela paraît logique puisque le règlement initial avec Israël avant la création d’un État n’a jamais été accepté par les Palestiniens.
De plus, avec le rétrécissement du territoire palestinienne et sa nature dispersée, une solution à deux États n’est plus possible aujourd’hui à moins que nous ne revenions aux frontières d’avant 1967, et encore. Pourtant, et de manière assez hypocrite, Israël se contente d’un statu quo qui lui permettra d’expulser progressivement la population non israélienne privée de ses droits dans un processus inexorable d’empiétement territorial, de manque de liberté, de violence meurtrière et de génocide à petit feu.