Littéralement, au sommet de la colline qui dominait nos quartiers généraux, notre rassemblement ESF et nos logement à Mt. Buller, se dressait l'hôtel Arlberg.
Du bas de Bourke Street, au pied de notre télésiège « Blue », on ne pouvait pas manquer cette vue sur l'Arlberg, qui se détachait fièrement, à droite sur la ligne de crête. C'était beaucoup plus loin et plus difficile d'accès que de se faufiler dans Kooroora car nous devions gravir Bourke Street, notre piste de ski principale, pour y parvenir.
Selon ce que nous buvions une fois rendus à cet hôtel, le retour à la maison était souvent hasardeux et ponctué de chutes en arrière ou même sur le nez, que l'on mettait bien commodément sur le compte de la neige australienne super-glissante, ou sur la fatigue journalière qui résultait d’un enseignement excessif de la technique de ski français pendant la journée !
Je me souviens que j'enviais Jean-Pierre qui avais des bottes de cowboy avec des semelles parfaitement lisses et qu'il utilisait comme des ski miniatures pour glisser en redescendant Bourke Street, en s'efforçant bien entendu de ne pas « passer par dessus le guidon » ce qui n'était pas une mince affaire…
L'endroit était beaucoup plus civilisé, nettement propre et relativement plus calme que Kooroora qui était l'apogée du désordre, mais on ne s’ennuyait jamais à l’Arlberg !
À l'occasion, des concours de t-shirts, la rage au début des années 70 et autres fêtes ou réjouissances qui avaient eu lieu dans la salle de spectacle que comportait l'hôtel et qui servait aussi de cinéma. Je me souviens y avoir vu « Easy Rider » et « 2001, l'Odyssée de l'espace » pour la première fois.
Bien que cela exige un effort supplémentaire de notre part pour y arriver, et bien sûr retourner chez nous pour travailler le matin suivant, la plupart du temps, nos efforts étaient toujours largement récompensés quand nous faisions l'ascension jusqu’à l'Arlberg !
Peu de nouveaux produits durent éternellement ou assez longtemps pour que nous nous lassions d'eux avant qu’ils rendent l’âme.
Les téléphones portables par exemple sont souvent rendus obsolètes par la sortie d’appareil offrants des prestations supérieures, comme une mémoire accrue ou leur passage de la 3, à la 4, et la 5G, ou comme c'est toujours le cas, la mort inéluctable de leur batterie qui n’est pas conçue pour être remplacée.
Le problème devient alors celui de se demander si cela vaut la peine d'engager le coût d'ouverture de l'appareil pour insérer une batterie de replacement, au lieu de simplement tourner la page et d'acheter un nouveau téléphone à la pointe de la technologie.
Récemment, je me suis interrogé la durée de vie de nos thermostats Google-Nest qui viennent d’avoir 7 ans.
Nous les aimons bien, ils fonctionnent parfaitement et j'ai appris que la soi-disant seconde génération dont font partie les notre risque de voir ses batteries s’éteindre au bout de 10 ans, contre seulement 7 pour la première génération.
J'étais assez déçu d'apprendre cette nouvelle. D’abord, nous avons 3 unités et chacune est assez chère et ensuite, elles ont très peu changé depuis que nous les avons acheté.
Bien sûr, il existe maintenant une version Nest moins chère proposée avec des piles remplaçables, mais la performance est plus limitée ce produit semble aussi moins durable.
Alors voilà, rien de nos jours ne dure éternellement ! Soit dit en passant, j'espère que mes batteries personnelles ont encore une bonne durée de vie devant elles. J’en ai bien envie !
« Alors, on s'entraîne en slalom ? Retrouvons-nous sur Chamois ! »
Je me rappele que c'était une pente assez raide et un peu bizarre à l'arrière du bâtiment où nous demeurions. Il y avait un téléski à perches Poma qui desservait cette pente avec, si je me souviens bien, deux stations d’embarquement.
La première section qui constituait une pente moyenne, était là où nous nous entraînions pour le slalom, nous y avions même le test du Chamois, cette course de slalom chronométrée à l’intention les clients de l’ESF, dans lequel des chamois de bronze, d’argent ou (très, très rarement) d’or, étaient attribués aux participants les plus rapides. Il me semble que la partie inférieure de la pente était particulièrement raide, boisée avec toujours très peu de neige. Gérard, lui se souvient bien que la partie basse était très peu utilisée, même pour le ski libre avec de bons skieurs.
Il ajoute du reste : « Je peux même dire que cette piste , en dehors des entraînements slalom était peu fréquentée car elle se trouvait à l’opposé de la "grenouillère " que constituait Bourke Street et l’accès aux pistes pour bons skieurs ».
Du sommet jusqu’en bas, le dénivelé total était de 213 mètres, quelque chose d'assez correct pour Mt. Buller.
Je me souviens aussi que j'avais vendu ma paire de Dynastar Mv2 et mes chaussures Lange à Gary Petrovic, un téméraire employé des remontées mécaniques, originaire de Mt. Beauty en dessous de Falls Creek, qui avait réussi à sectionner un ski, aussi net qu’un coup de cisaille, au niveau de la butée avant.
Gary était lourd et costaud, sa vitesse devait être élevée et l'eucalyptus très, très dur ! Aujourd'hui, le téléski d'origine a été remplacé en 1993 par un télésiège Doppelmayr biplace, rebaptisé « Lydia's » en 2011 en honneur de Lydia Lassila après sa médaille d’or de 2010, et ses pistes sont utilisées pour l'entraînement et la compétition de freestyle. J'avais du reste interviewé Lydia en 2012, lorsque je produisais les vidéos pour Deer Valley, comme vous pouvez le voir sur le clip suivant ...
Lorsqu'on offre ce genre de choix, la plupart des gens vous diront qu'ils préfèrent la « qualité » à la « quantité ». Cela n'est pas surprenant pour les gens dotés d'un intellect à peu près correct et d'une dose raisonnable de bon sens.
Par exemple, ceux d'entre nous qui ont vécu assez longtemps préférèrent généralement avoir moins de vêtements ou de chaussures, dans la mesure où ceux-ci aillent bien, soient jolis et soient de bonne qualité. En fait, nous avons tendance à toujours porter les mêmes vêtements pour ces mêmes raisons.
Un raisonnement similaire peut s'appliquer au logement, aux meubles, à l'électronique ou encore aux loisirs, parmi bien d’autres choses. Cela peut également être projeté dans une comparaison de taille, comme « plus petit et joli » par opposition à « grand et moche ».
Maintenant, si nous reprenons le même raisonnement et l'appliquons à la population, ou à des problèmes plus proches, comme ceux liés à la cellule familiale, par exemple le nombre d’enfants par famille, il ne faut pas être un génie pour préférer avoir moins d'enfants afin de leur donner de bien meilleures conditions de vie ( au moins un meilleur abri, assez de nourriture et une bonne éducation),
Il semble que tous les parents devraient penser de cette façon, mais trop peu le font, et c’est là que finissons avec une planète surpeuplée. Ne serait-il pas fantastique de savoir expliquer ce concept aux futurs parents, peu importe où ils vivent, ce qu'ils font, ce qu’ils pensent, ce qu’est leur culture ou encore leur croyance religieuse ?
Nous n'envisageons pas de trop regarder les Jeux Olympiques de Tokyo. Ma femme suivra la gymnastique féminine, moi, on verra bien. Je n'aime pas la façon dont Thomas Bach a imposé les Jeux aux Japonais (et j'en suis certain, à leur premier ministre) alors que près de 80% de la population s'y opposait.
De nos jours, le C.I.O. est devenu le décideur d’office et celui qui prends tout en charge, pas le pays ou la ville qui recoivent les Jeux, même si ses actions peuvent sembler dictatoriales.
Cela explique pourquoi les Jeux de Tokyo se poursuivront en pleine pandémie, et aussi pourquoi, l'année prochaine, les Jeux d'hiver sous le régime autoritaire de Xi ne seront pas remis ou annulés si des pressions étaient exercées par le C.I.O. pour demander des comptes à la Chine au sujet de son traitement des musulmans ouïghours dans la province du Xinjiang, ou à propos des défenseurs de la démocratie à Hong Kong aujourd’hui en prison.
Plus que jamais, le C.I.O. est l’unique décideur, quoi qu'il arrive. Pour se faire une idée de la montée en puissance de l'organisation, le personnel du C.I.O. à Lausanne est passé de quelques dizaines de personnes dans les années 1980 à environ 100 dans les années 90, jusqu’à environ 600 personnes aujourd'hui. Cette croissance, à son tour, a diminué le rôle des membres du C.I.O., un groupe de 102 officiels de part le monde, qui géraient autrefois bon nombre des tâches spécialisées.
Celles-ci sont maintenant la responsabilité de professionnels chevronnés à Lausanne sous la ferme direction de Bach. Le 23 juin, Bach a du reste inauguré en très grande pompe un nouveau siège gigantesque pour l’organisation qu’il dirige, construit au prix modique de 205 millions de dollars, avec en plus près de 15 millions laissés en « réserve ».
Alors que son rôle de président reste techniquement celui d'un bénévole, il avait été révélé en 2015, que Bach recevait une « indemnité » annuelle de 225 000 euros (environ 244 000 dollars à l'époque, et certainement non imposable) pour couvrir ses activités en tant que président.
Comme les deux I.O.C. présidents avant lui, il vit au Lausanne Palace, un hôtel de luxe du centre-ville, gratuitement, et ne voyage pas en classe économique (ça, c’est moi qui le dit!). Dans le monde du sport, l'institution est désormais devenue la queue qui remue le chien. Pourtant, s'il n'y avait pas de Jeux Olympiques, il n'y aurait pas besoin de cette monstruosité qu’est devenu le C.I.O. et Bach n'aurait pas de boulot, donc vous comprenez.
Mais comme l'argent et une corruption « soignée » jouent toujours un rôle primordial au sein du CIO, il y a probablement peu à faire à ce sujet, mais il est devenu tout à fait clair que Bach a détruit les espoirs de ceux qui pensaient qu'il serait un autre type de président, et a plutôt embrassé le genre de rôle autoritaire qu'il semble jouer parfaitement.
La piste de Bourke (Bourke Street) était et restera toujours le point de mire de Mt. Buller, l’élement vital de la montagne si vous préférez, et le point de départ de toutes les activités et de toutes les autres pistes.
Tout comme la planète gravite autour du soleil, le ski était centré sur Bourke Street. En fait, cela faisait de cette station de ski l’endroit idéal pour apprendre et, bien sûr, enseigner. La pente était super douce et même souvent utilisée le soir ou la nuit comme boulevard d'accès piétonnier pour se rendre dans les restaurants, les bars ou autres fêtes quelles qu’elles soient.
Gérard se rappelle du coté emblématique qu’avait cette piste pour représenter la station : «Pour moi, Bourke Street représentait une image de carte postale que l'on percevait moins ailleurs , avec les pylônes et les eucalyptus chargés de givre . Pour les exploitants c'était une contrainte sérieuse , mais pour les yeux , le décor était quand même grandiose ! »
Depuis, le vénérable télésiège biplace a été remplacé d’abord a un quatre places débrayable pour passer plus récemment à un six places et amener d’avantage de monde sur la grenouillère qu’était déjà cette piste de encombrée de débutants.
À Mt. Buller, Bourke Street, qui tire son nom de la fameuse rue d’affaires à Melbourne en raison de son trafic intense et de son agitation permanente, a été également surnommée "La piste de ski la plus encombrée de toute l'hémisphère sud".
En fait, tout ce surcroît d’activité fait souvent de cet endroit un lieu où il est vraiment difficile d’apprendre à skier ou à surfer, compte tenu de la densité de la foule qui y évolue les week-ends, sans parler de tous ces badauds qui n'attendent même pas le coucher du soleil pour déambuler à pied au beau milieu de la piste.
Gérard pense que la piste a été élargie depuis : « Je me rappelle que la partie basse était assez étroite surtout avec les débutants et le week-end, certains visiteurs ne se gênaient pas pour se luger sur les sacs poubelle ... »
Un fait notoire était que le télésiège à deux places utilisé par les Blue Lifts pour Bourke Street était le tout premier télésiège biplace au monde que Doppelmayr avait mis en service en 1964. Bien sûr, ses 90 mètres de dénivelé n'étaient pas trop impressionnants, sa pente moyenne de 14,5% était suffisamment peu inclinée pour maintenir des vitesses maximales raisonnables !
Donc, si vous pensiez en 1971 que dans votre station préférée l’espace pour skieurs débutants était particulièrement encombré, vous n'auriez eu qu'à sauter dans un avion pour goûter aux plaisirs de Bourke Street, et vous auriez sans doute très vite changé d’avis.
Bon, pour l’époque, nous trouvions que cette piste était très encombrée, mais, comme le fait remarquer Marcel : « Aujourd'hui, les pistes de débutants françaises arrivent souvent bien au dessus de la densité de skieurs que nous observions à Mt. Buller en 1971 ! »
Kooroora était l'endroit où chacun se rassemblait et donc où n'importe était assuré de nous trouver en début de nuit.
Au début, on ne connaissait pas Kooroora pour sa vocation hôtelière, mais plutôt et surtout pour son bar tapageur et difficile à aborder, son ambiance en constante ébullition et son bruit insupportable.
L'établissement était à deux pas de chez nous et on nous y avait envoyé dans un premier temps pour « rencontrer des gens », c'est-à-dire pour faire un bon travail de relations publiques afin d'attirer les hivernant vers nos remontées Bleues et notre École du Ski Français.
Nos atouts essentiels étaient notre accent français, notre jeunesse et notre beauté naturelle, et pas forcément dans cet ordre.
À l'origine, Kooroora était un mot aborigène signifiant un lieu de rassemblement joyeux. Le nom avait été suggéré par un tenancier de magasin de ski de Melbourne à Ernest Forras, son fondateur en 1953. Le bar et dancing de Kooroora était les lieux d'après-ski les plus animés et le plus bruyants des Alpes victoriennes, saturés de fumée, au plancher glissant avec toute la bière et l'alcool renversé, et constamment prêt à faire exploser tous les tympans avec sa musique trop forte.
La réputation de l'endroit en tant « qu’endroit parfait pour faire la fête » s’était bâtie sur des décennies de soirées arrosées où les skieurs victoriens dansaient sur le plancher collants où la moitié de l'alcool consommé dégoulinait et la plupart des clients se réveillaient avec une gueule de bois terrible le lendemain matin s’ils n’étaient pas déjà passés de vie à trépas.
C'est ici que j'ai reçu ma première formation fondamentale sur les cocktails en tout genre connus sur la planète. Les clients ont dû payer la plupart de ce que certains d'entre nous ont bu, car s'ils ne l'avaient pas fait, je ferais toujours la vaisselle pour régler mes notes de bar en 2021 !
Le médecin aurait pu nous dire que ce n'était pas du très bon pour nos cellules cérébrales qui fondaient un peu plus à chaque tournée, mais l'éducateur le contrait en affirmant que c'était excellent pour améliorer notre anglais car l'alcool éliminait les derniers remparts d'inhibition de notre psyché.
Nous pensions tous que nous étions beaucoup intelligents et cohérents après une série de boissons prises au bar, comme forme « d’échauffement ».
Après une nuit à Koorora, ce qui était pour moi un rituel quotidien, nous nous transportions en mode de pilotage automatique jusqu'à notre logement, devions léviter dans l'escalier et ne pouvions guère nous réveiller que quelques minutes avant le petit-déjeuner.
Telle une seconde mère, Kooroora a toujours été là pour nous et ne nous a jamais laissés inactifs ou assoiffés une seule seconde. Entre cours de ski et temps passé à Kooroora, ce dernier lieu consommait largement la plupart de nos heures d’éveil à Mt. Buller ...
Je conduis jusqu'au magasin, j’arrive au parking, trouve ce qui semble être un bon endroit pour garer mon auto, et zut ! il y a un caddie abandonné en plein milieu de l'espace.
C'est juste ce qu'il faut pour me mettre en colère et me faire dire : « Mais qu'est-ce qui ne va pas avec tous ces gens ? »
Récemment, un article du magazine « Scientific American » essayait de répondre à ma question, mais l'auteur, Krystal D'Costa, n'a pas réussi à comprendre quelle était la vraie raison de ce comportement.
Elle a dit que c'est soit parce que la zone de retour des caddies est trop éloigné du lieu où les clients sont garés, qu’ils ont un enfant qu'ils ne veulent pas laisser sans surveillance, qu’il fait tout simplement mauvais, qu’ils sont handicapés, qu’ils comptent sur quelqu'un d'autre pour ranger leur chariot ou, (j'adore celle-là), qu’ils laissent les chariots pour que quelqu'un en ait un à sa disposition pour rentrer dans le magasin sans se soucier d’en trouver un.
Je dis : « Tout faux ! » Dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, la raison en est la paresse pure et simple !
De plus, Krystal D'Costa n'a pas suggéré comme remède, l'astuce employée par les supermarchés européens, qui consiste à insérer une pièce d'un euro pour libérer le chariot et se faire rembourser l'euro en fin de course au moment où celui-ci est rangé à sa place.
Les raisons des problèmes et leurs solutions sont souvent beaucoup plus simples qu'ils ne le paraissent ou qu'ils ne sont souvent expliquées !
Les « Pancakes » (ces espèces de crêpes autant épaisses que grossières) à l'Abominable (que l’on surnommait Abom’) étaient presque une tradition quotidienne pendant ces premières semaines, juste après notre arrivée à Mt. Buller.
A quelques pas et juste en haut de la pente de nos quartiers d'habitation, se trouvait cette sorte de resto, café où il y avait toujours un orchestre de rock and roll reprenant essentiellement les chansons à succès du moment de Creedence Clearwater Revival ou celles d’Ike et Tina Turner.
Le propriétaire était un mec sympathique qui s’appelait Alistair.
Je me souviens que nous nous réunissions, l'après-midi, après avoir donné nos cours de ski et pour compléter ce qui aurait pu être une certaine faiblesse dans la sélection de desserts offerts par Karen, nous faisions le plein de sucre en mangeant ces imitations de crêpes, un mauvais ersatz du produit d’origine français.
Notre fidélité passagère pour l'Abom' allait rapidement se cantonner à nos premières semaines d’acclimatation dans le village.
Plus tard nous allions progressivement éviter l'Abominable et ses pancakes un peu trop riches, pour concentrer nos efforts de divertissement à fond sur Kooroora, où l'ambiance était tumultueuse, incontournable et essentielle à notre intégration en terre australienne.
De plus, les gens savaient toujours où nous trouver car nous quittions rarement les lieux avant le petit matin.
Quelques jours après notre arrivée à Mt. Buller, c'était de retour au travail, soit la routine habituelle. En fait, nous avons chaussés nos skis le lendemain de notre arrivée, et même si je ne me souviens pas des cours qui nous avaient été attribués, nous nous sommes remis en route presque immédiatement et « sans temps mort », comme dans la description du vieux virage aval.
En réalité, la dernière fois que j'avais encore skié, c'était le 16 mai, dans mon patelin, à peine plus de deux mois plus tôt. En 1971, Mt. Buller était loin d'être ce que cette station est devenue aujourd'hui. Tout d'abord, il y avait deux sociétés de remontées mécaniques et deux écoles de ski concurrentes.
Les Blue Lifts, ou remontées mécaniques bleues et l'école de ski français pouvaient skier sur 5 de leurs propres remontées mécaniques composées d'un télésiège à pinces fixes et le reste d'un mélange de téléskis à archets et à perches débrayables.
Nos concurrents et leurs moniteurs autrichiens avaient 8 remontées, mais deux d'entre elles, Summit et Baldy étaient des paires de téléskis à perches en parallèle.
C’était visiblement une autre astuce pour augmenter le débit, malgré le fait qu'un Poma avec ses perches débrayables allait quand même plus vite qu’un téléski Doppelmayr à archets amortit par un ressort tirant deux personnes, mais avait à peu près le même débit horaire.
Doubler la mise en installant deux téléskis à perche en parallèle était donc la solution pour offrir un débit supérieur.
La carte ci-dessus, y compris les tableaux a été vérifiée et mise à jour, avec la description de de chaque remontée et son dénivelé respectif.. Aujourd'hui, en 2021, il y a 22 remontées mécaniques gérées par la même société (les remontées bleues ont fusionné avec les orange en 1985, au moment où John Hilton-Wood a finalement acheté la moitié des remontées mécaniques oranges et a formé la société Bourke Street Ski Lift Company).
Aujourd’hui, toutes ces remontées mécaniques débiteraient 40 000 personnes à l’heure, ce qui 50 ans plus tard n'est peut-être pas un exploit énorme pour des stations alpines ou nord-américaines de tailles similaires, mais quand mème respectable pour l'Océanie !
En termes de topographie du massif, Mt. Buller est une crête semi-plate où toutes les pistes faciles se trouvent près du village et son épine dorsale, tandis que les pistes les plus raides et les plus difficiles sont cachées sur les pentes exposées au sud, à gauche sur la photo ci-dessous (rappelez-vous que nous sommes dans l’hémisphère australe) mais où le dénivelé utilisable était , au mieux, d’environ 240-280 mètres. Nous n'étions donc pas à Chamonix et aux Grands Montets !
L'altitude maximale atteinte par les remontées mécaniques était de 1780 mètres et le bas de la station, où se situait le village, où nous vivions, était autour de 1500 mètres. Mais comme le bon ski était en dessous du village, le bas de Fédération était à environ 1411 mètres et ceux de Bull Run et Chamois allaient jusqu’à 1440 mètres.
En 2021, Mt. Buller affiche un dénivelé théorique de 400 mètres qui n'est pas vraiment faisable, et exigait que l’on skie de haut tout en bas jusqu'aux nouveaux parkings inférieurs où la neige n’est jamais garantie, alors ne songez pas à y organiser une descente FIS !
En résumé, si les skieurs commençaient leur journée depuis le village de la station, ils pourraient skier légèrement en montée, mais surtout en descente, en dessous des habitations, s'ils étaient de bons skieurs, tout comme cela se fait à Jack Frost en Pennsylvanie, où le départ des pistes se trouve … au sommet du massif !
Pour vous remémorer le massif qu’était Mt. Buller et voir ce qu’il est devenu en 2018, regardez cette courte vidéo. Vous verrez à 15 secondes, deux skieurs en train de se régaler sur la piste « Summit Slide », desservie par le télésiège Grimus mis en service en 1979 et qui atteint lui aussi le sommet des remontées.
Il y a plus de six mois, j'avais pris et débuté une résolution de nouvelle année selon laquelle, chaque soir, au lieu faire une prière religieuse que je ne faisait de toute façon pas, je conduis ce que j’appelle désormais DSD (Daily-Self-Debriefing, en francais, Bilan Personnel Quotidien).
Cela consiste en un exercice personnel d'introspection, de critique pour ce que je fais mal et aussi de compliments pour les bonnes choses que je peux déclencher. Cela est en fait une activité éducative basée sur toutes mes actions et mes pensées quotidiennes.
Depuis le 30 décembre dernier et jusqu’à présent, j’ai parfaitement tenu cette résolution sans manquer un seul jour, et cela a eu un effet merveilleux sur ma vie et mon bien-être, car je prends le temps de réfléchir à toutes les bonnes et mauvaises actions ou intentions, qui ont marquées mes dernières 24 heures.
Cela m'a permis de réfléchir davantage à ce que je fais et ce à quoi je pense, ainsi qu’à leurs conséquences, surtout quand je dois bien sûr revoir et juger tout ça quelques heures plus tard. Dans l'ensemble, je pense que cela a eu un impact autant important que positif sur mon comportement et ma personnalité.
C’est donc une de ces résolutions qu’il est impossible de regretter. Éventuellement, je compte expliquer ma technique et mes expériences, soit sur ce blog, soit au moyen d’un livre consacré à ce sujet.
Entre-temps, je suis désormais devenu accro et bien suis déterminé à continuer sur cette voie !
À Bull Run Enterprises, nos locaux d'habitation étaient plutôt spartiates, mais tout à fait habitables, surtout après que Gérard les ait ramenés aux normes du 20e siècle en équipant nos chambres d'une alimentation électrique moderne.
Je me souviens que nous avions des lits superposés, mais où nous n'étions que deux par chambre, alors j'ai continué d’en partager une avec Jean-Pierre et c'était bien, nous avions l'habitude !
Nous n’avions que 23 ans et tous les matelas se valaient ou presque, et comme nos heures de sommeil étaient très limitées, nous dormions toujours comme des loirs.
Les chambres à coucher se trouvaient au deuxième étage de l'immeuble, avec une salle de bain et une buanderie de l'autre côté du couloir.
Un escalier descendait au rez-de-chaussée, mais nous pouvions accéder directement à notre salon/salle à manger et à notre cuisine depuis ce même couloir. Karen, notre chef, officiait dans la cuisine.
Elle était toujours de bonne humeur et s'assurait que nous avions tout ce que nous voulions, y compris d'avantage de toasts et de margarine s'il le fallait. Elle était, je crois, aidée par Wanda, une autre fille du coin, tandis que Maureen, une jeune femme plus réservée, assez digne et très « British », auparavant hôtesse de l’air sur Quantas, s'occupait de la vente des cours de l'école de ski ainsi que de la vente et de l'administration des forfaits.
Toutes étaient extrêmement gentilles, je devrais plutôt dire que c’était des saintes, compte tenu de notre comportement assez déjanté ! Je me souviens que le petit déjeuner était correct et que le déjeuner ainsi le dîner étaient particulièrement riches en mouton qui, à la fin, est devenu un régime difficile à supporter sans devoir se transformer en ruminant.
Si ces filles restaient dans ce bâtiment, je ne me souviens guère dans quel coin elles dormaient, ni où Cheryl (la fille Kiwi), Peter Knight (le Britannique) et les autres moniteurs se logeaient. Au fait, où dormaient Alexis et son fils, puis Alexis et Monique, la seconde année ?
Je me souviens qu'il y avait un tourne-disque à l'entrée de la salle à manger et que l'album Abbey Road des Beatles jouait quasiment en boucle.
En bas, se trouvaient les guichets des remontées mécaniques et des cours de l'école de ski, un chemin de passage qui conduisait le public à la station inférieure du télésiège et au télésiège lui-même avec son moteur à l'abri des regards.
Sans trop le savoir, nous étions de sacrés privilégiés, résidant dans un appartement avec accès « ski aux pieds », fort bien nourris, confortablement logés et sans avoir le temps d'être triste ou de nous ennuyer ...
Une
partie de l’album des Beatles que l’on entend rarement de nos
jours mais qui reste très évocatrice pour nous tous !
C'est un fait bien connu que les Américains ont un sacré problème avec l'orthographe ; c'est plus qu’évident quand on lit des commentaires sur Internet, qu’on reçoit des e-mails ou des messages électroniques de toute nature.
Tout comme Trump, son patron, Nancy DeVos, s'est avérée terriblement inefficace en tant que secrétaire à l'Éducation. Prenez par exemple ce panneau routier, mis en place par un promoteur immobilier de Provo, au sud de Salt Lake City, qui veut construire des bureaux près du cimetiere de Park City, et qui, de toute évidence n’a pas inventé la poudre.
Le panneau proclame : « Build to Suite » qui voudrait dire en français « construit sur mesure ».
Non, mon pote, ça ne s’écrit pas « Build to Suite », mais « Build to Suit ». Toi qui n’est pas peu fier d’être promoteur, tu devrais quand mème savoir comment écrire cette phrase toute bête. La même remarque s’applique au fabricant d'enseignes qui a laissé passer cette erreur et qui n'est pas beaucoup plus malin.
C'est pourquoi, pour mettre un terme à cette démonstration publique flagrante d'ignorance, j'ai emballé un grand marqueur en route pour ma promenade d'aujourd'hui et j'ai effectué la correction sur place. Maintenant, grâce à mon intervention, le développeur peut se sentir soulagé que son erreur ait été « corrigée ! »
Récemment, Gérard Brémond, l’unique promoteur immobilier derrière Avoriaz depuis la création de la station, s'est un peu battu avec les autorités locales pour faire démarrer son nouvel hôtel, « Le Téléphérique », qui devrait ouvrir ses portes en décembre 2023.
Si le style de sa station a toujours suscité de nombreux commentaires, bons et mauvais, la plupart d'entre eux ont été plutôt positif, car à bien des égards, l'architecture d'Avoriaz a toujours été considérée innovante et une alternative bienvenue par rapport aux projets résidentiels assez laids développés en vitesse un peu partout ailleurs dans les Alpes françaises.
Au départ, chaque bâtiment était censé « se fondre » parfaitement avec son environnement de falaise accidentée, pour offrir un aspect mimétique et bien distinctif. Au fil des ans, ce projet aura été une source de revenus constants pour Brémond, qui aura 84 ans en septembre prochain et, qui je le suppose, aimerait ajouter encore quelques millions supplémentaires à sa fortune.
C’est pourquoi, afin d’aller plus vite pour que cette manne rentre illico presto, il a viré Jacques Labro, le vieil architecte (86 ans) et son équipe qui étaient à l'origine du style incomparable d'Avoriaz, pour un nouveau styliste, dix ans plus jeune, qui s’appelle Jean Nouvel ; non, il n’a pas 20 ans contrairement à ce que ce nom pourrait évoquer !
Pour répondre à la demande du promoteur, Nouvel, dont l'œuvre comprend quelques bâtiments contemporains en France, en Espagne et en République tchèque, a concocté un espèce de bloc autant horrible qu’uniforme, là où se trouvaient le chalet Delfour et le Petit Vatel. Cet hôtel devrait, selon Gérard Brémond, « Être un projet de grande envergure dont l'architecture doit dialoguer et rompre avec l'environnement ».
C'est certainement le cas, mais c'est moche comme tout (cliquer ici pour voir l'ensemble) et cela paraît destiné à faire des sous tout de suite et par n’importe quel moyen. Bien entendu, il y aurait eu des discussions très animées avec la mairie de Morzine, avant que le permis de construire soit accordé en février dernier, une fois que quelques ardoises de la vallée seraient finalement clouées sur la façade de l'immeuble.
Bien sûr, 450 lits « chauds » supplémentaires ne sont pas négligeables pour la municipalité, mais à mon avis, ce bâtiment sans âme est une marche arrière en ce qui concerne son architecture. C’est aussi ce que pensent les propriétaires des autres appartements d'Avoriaz, les « Parisiens » comme on les appelle, qui voient là un manquement grave à l’unité architecturale du site.
De plus, le terrain appartient à la « Société du Crôt aux Chiens », une association alpagiste regroupant un millier d'actionnaires locaux qui va signer un bail de 49 ans avec le promoteur et qui va ainsi se garantir un bon revenu pendant de longues années. Qui pourrait alors laisser passer une si belle occasion de gagner un peu plus d'argent ?
Enfin la position du bâtiment « au bas de l’échelle » d'Avoriaz donne au projet des allures d'ensemble HLM. Mais disons que de nos jours, les logements manquent tellement qu'il faut donc bien loger tout le monde !
Après d'émouvants adieux avec les passagers quittant le navire ou continuant vers Sydney, nous avions débarqué du Gallileo-Galilei. Nous étions enfin arrivés dans le port de Melbourne !
C'était comme si nous avions passé 50 jours en prison au Club Med ; notre intellect et nos corps étaient tous dans un état affreux et nous nous sommes promis que nous ne ferions plus jamais cela. J'étais allé au Club Med à Kusadasi, en Turquie, l'année précédente avec mes collègues de l'école de ski, donc je savais de quoi je parlais, mais j'ai réussi à y retourner deux fois depuis, ce qui en dit long sur le fait que les humains n’apprennent rien !
En 1971, Melbourne était la deuxième plus grande ville d'Australie avec 2,5 millions d'habitants et aujourd'hui ce chiffre a doublé !
À aucun moment je ne m’était inquiété de savoir s’il y avait de la neige ou pas à Mt. Buller, si Alexis, Gérard et Marcel s’en tiraient bien. Je vivais dans ma bulle, juste dans le moment et ne me préoccupais de rien d’autre. Une période autant bizarre qu'unique dans ma vie !
Lorsque nous avons finalement récupéré nos affaires et débarqué du navire, nous avons retrouvé notre caisse en bois parfaitement intacte, avec tous les skis dedans (nous n'en avions pas vendu une seule paire !) et nous avons finalement été accueillis par John Hilton-Wood et sommes parvenu, semble-t-il, à tout mettre dans sa voiture, qui ressemblait à un break AMC Hornet.
Je ne me souviens pas qu'il avait une remorque attelée, sur laquelle nous aurions pu arrimer la caisse, ou comment nous avions chargé son contenu très encombrant dans l’auto. John nous avait trouvés JP et moi, particulièrement bien portants, encore assez bronzés et ne souffrant d’aucun décalage horaire (un avantage appréciable des voyages maritimes).
Le trajet jusqu'à Mt. Buller s’avéra long et fatiguant. La façon de conduire d’Hilton-Wood me rendait assez nerveux sans parler du fait que nous roulions complètement à gauche. Il nous a dit : « Il y a de la bonne neige, les affaires vont bien et pour ce week-end chargé, l'école de ski appréciera beaucoup un peu d'aide supplémentaire ! »
Ce vendredi-là, nous avons pris un peu de temps pour visiter le centre-ville d'Adélaïde, étions même allés au cinéma et nous nous apprêtions à passer une dernière nuit dans ce qui était notre maison flottante depuis le 29 mai.
En fin de journée, Jean-Pierre nous avait expliqué qu'il s'était retrouvé au beau milieu d'une confrontation avec la police locale, au cours de laquelle il avait même été détenu pendant quelques instants au sujet d’un meurtre qui s’était produit là où il se trouvait.
Heureusement, il avait réussi à se disculper et avait pu regagner le bateau. JP a toujours eu le don de s'impliquer dans les situations les plus incroyables et chaque fois, comme un chat, de retomber sur ses pieds ! Quel dommage qu’il ne soit plus avec nous pour nous régaler avec les détails de cette aventure supplémentaire !
Désormais, nos préoccupations s’orientait vers notre espoir que quelqu'un du Mt. Buller se trouve à l'embarcadère le lendemain pour nous récupérer ainsi que tout le matériel, car nous n'avions plus eu aucune nouvelles de personne depuis notre départ de Gênes fin mai.
Voici une chanson de circonstance, "Adélaïde" par Isabelle Aubret (auteur Jacques Debronkart)
Alors que j'étais tranquillement assis sur mon siège de toilettes, ne faisant de mal à personne, m’occupant juste de ma petite personne, les choses se sont soudain mises à gronder et tout secouer en dessous de moi et bientôt, j'ai pensé que je rêvais peut-être, ou que j'étais au Japon ou encore que ma femme venait d'acheter, à mon insu , une de ces « smart-toilettes » du pays du soleil levant.
Vrai, non seulement avais-je été fortement secoué, mais aussi généreusement aspergé coté train-arrière avant de réaliser que la « patrouille des égouts » était à nouveau en action !
Je me suis rhabillé en un éclair et me suis précipité dehors, en courant comme un fou, 200 mètres plus bas après le virage pour trouver deux gros camions qui bricolaient à l'intérieur de la bouche d'égouts.
Je n’ai sûrement pas du être très courtois avec le premier gars sur lequel je suis tombé, ou devrais-je dire sur lequel j’ai gueulé, à pleins poumons : « Non, mais, ça va pas ? Qu'est-ce que vous foutez encore dans ces sacrés égouts ?
L'un des deux gars qui déroulait un tas de tuyaux dans le trou d’homme m'a alors dit : « Nous nettoyons le tuyau pour qu'une autre équipe, dans quelques semaines, puisse mettre une gaine protectrice à l'intérieur… » L'autre, plus agressif. avait essayé de retourner le blâme sur moi, comme le faisait Trump, en disant : « Vous ne devez pas avoir le système de valve nécessaire ! »
C’est là que j'ai répondu que ma maison était pratiquement neuve et construite selon les codes en vigueur. Il s'est alors calmé et a admis: « Ce genre de truc arrive de temps en temps, et je vais personnellement nettoyer tout dommage qu’on aurait pu occasionner ... »
Quand eurent ont terminé et que le mec s'est présenté à la maison, ma femme avait déjà nettoyé toutes les salles de bains, il n’avait plus guère qu'à désinfecter et tenter d’éliminer la puanteur qui avait envahi toute la maison.
C'est maintenant la troisième fois que ce genre d'incident nous arrive et je peux vous garantir que notre service du tout à l'égout va m’entendre des qu’ils ouvrent ce matin !
Il avait fait bon de se réveiller jeudi matin dans le paquebot et le confort de notre petite cabine, après cinq nuits blanches passées soit dehors, soit extrêmement à l'étroit, à l'arrière du minibus Volkswagen !
Adélaïde avait à peu près la même taille que Perth, mais ne grandirait pas autant dans les années qui allaient suivre. Aujourd'hui, cette capitale du pays viticole australien compte moins de 1,5 million d'habitants.
Plus tard dans la matinée, nous découvrions que notre remarquable traversée du Nullarbor avait déjà fait l'objet d’articles dans les journaux ; nous étions devenus soudainement célèbres, à la différence près que mon nom avait été changé sans que je sache trop pourquoi !
De son coté, Jean-Pierre était également arrivé après son long voyage en bus négocié à la dernière minute, et, ensemble, nous nous étions empressés de partager et de comparer nos aventures respectives !
Nous avons roulé pendant de longues heures sur une piste de gravier, nous arrêtant juste pour dormir dans le minibus et manger dans les rares endroit qui étaient ouverts dans cette région désertée, jonchée de kangourous et de cochons sauvages écrasés par le trafic routier.
Les plaines de Nullarbor sont à la fois un paysage unique et étrange ; on dit qu’elles constituent le plus gros massif calcaire sur terre. Le nom Nullarbor vient du latin « nullus » (rien) et « arbor » (arbre), et décrit un paysage essentiellement aride, dépourvu d’arbres, et qui n’offre guère que de petits arbustes et une végétation adaptés aux conditions extrêmement sèches de cette région.
Nous avions contribué les quelques dollars que nous avions pour payer l'essence et de la nourriture de tous les trois. J'ai un peu honte de le dire que je ne me souviens même pas du nom de notre chauffeur-sauveteur. En tout cas, c'était un chic type !
Quand après trois jours de route, le soir du 14 juillet, fête nationale française, nous nous sommes approchés d'Adélaïde. Il faisait déjà nuit et notre chauffeur avait eu l'extrême gentillesse de nous déposer tout près de l'embarcadère où notre bateau, encore amarré, nous attendait toujours …
Nous avions une chance inouïe d’avoir parcouru près de 3300 km en un temps record, sans accident, et d’être arrivés à bon port. Avec le recul, cette aventure insensée aurait pu très mal tourner.
En début du mois, je regardais la télévision américaine publique et Judy Woodruf, la présentatrice ce soir-là, interviewait la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
Cette dernière répondait à des questions sur un rapport annuel publié jeudi par le Fonds monétaire international, qui projetait que l'économie américaine augmenterait d'environ 7% cette année à cause des programmes de relance qui allaient « doper » les dépenses de consommation et que la croissance augmenterait le risque d'inflation.
Mme Georgieva avait également souligné que les États-Unis devraient aider d'autres pays à faire face à la pandémie. Un bon et généreux conseil sur le papier, mais Kristalina Georgieva, tout comme Christine Lagarde avant elle, ne paie aucun impôt pour son job privilégié (Lagarde gagnait 467 940 dollars par an en salaire, plus 83 760 d’indemnités).
C’est en considérant tout cela, que je trouve qu’elle ne manque pas d’air à vouloir suggérer que le les États-Unis, c'est-à-dire nous, les contribuables, devrions aider les autres pays à faire face à la pandémie alors qu’elle ne paye aucun impôt. L’hôpital qui se fout de la charité !
Cela ouvre bien sûr toute la discussion sur l'ONU et ses organisations affiliées comme l'OMS ou l'UNESCO et l'UNICEF, dont les dirigeants nous demandent sans arrêt, nous les contribuables, d'être charitables, mais ne paient pas un centime d'impôts. Ces odieux privilèges doivent prendre fin !
Avec la popularité et la disponibilité généralisées du Wi-Fi, beaucoup ont oublié le câble Ethernet et ne soupçonnent pas que leur débit sur Internet serait beaucoup plus rapide s'ils abandonnaient le Wi-Fi pour leurs ordinateurs de bureau et retournaient à ce bon vieux système.
C’est ça, si vous recherchez la connexion la plus rapide possible, c’est la solution. Je sais, je sais, c'est beaucoup moins pratique, mais si vous avez un ordinateur de bureau suffisamment près de votre routeur, et un câble Ethernet qui traîne encore chez vous, allez-y !
S’il n’est pas possible de connecter votre routeur par fil Ethernet, mais que vous avez un ordinateur portable et devez télécharger ou télédécharger d’énormes fichiers, réunissez routeur et ordi au moyen d’un câble !
En ce qui me concerne, les résultats sont presque incroyables, j’ai fait ce test à 15h40 hier, heure de forte demande et probablement de grand ralentissement au niveau du débit. J'ai obtenu respectivement des vitesses de téléchargement de 183,68 et de 19,99 Megabits/seconde sur Ethernet, tandis qu’en me branchant sur la Wi-Fi le débit tombait respectivement à 12,19 et 0,22 Megabits/seconde.
Cela peut être dû à des problèmes techniques qui mijotent à l'intérieur de mon ordi de bureau, mais ce sont quand même des vitesses de tortue et vous pouvez comprendre pourquoi, dans ce cas, j’ai rebranché !
Dimanche matin, aux premières lueurs de l’aube, nous avions terriblement froids et étions tout simplement désespérés. Notre situation n'était pas reluisante, qu'allions nous faire ?
Pratiquement pas de voitures ou de camions en vue, et un peu plus tard, même si le trafic de fin de week-end reprenait quelque peu, personne ne s'arrêtait. Enfin vers les 10 heures du matin, un minibus VW avait ralenti un peu après nous avoir vu, avait hésité, et s'était finalement arrêté assez loin devant nous. Nous avions alors couru aussi vite que nous le pouvions pour le rattraper.
Le conducteur, seul à bord, se rendait à Sydney pour s’y installer avec toutes ses possessions empilées à l’intérieur du petit véhicule. L'espace libre y était tellement restreint que nous avions dû nous allonger sur un matelas avec juste assez d'espace pour la tête.
C'était tout sauf confortable, mais nous avions finalement l’énorme chance de parcourir d’un seul coup les 2 140 kilomètres qui nous séparaient d’Adélaïde !
De son coté, Jean-Pierre avait également passé la nuit seul, au bord de la route, mais au fur et à mesure que l'après-midi arrivait, il commença à se rendre compte qu'il ne pourrait jamais rejoindre le bateau à temps, quand, et si jamais, il arriverait jusqu'à Adélaïde.
Il s’était donc dirigé à pied jusqu'à la gare routière de Norseman et avec le peu d'argent qu'il lui restait en poche, avait réussi à acheter un billet pour Adélaïde dans l'autobus qui assurait le service régulier vers cette destination.
J'ai connu Matt Alvarez quand je travaillais dans la branche du ski, et surtout quand lui et sa femme Helen tenaient encore le magasin de sports Timberhaus à Vail, dans le Colorado, après la fermeture de leur magasin de Park City.
Plus tard, nous nous rencontrions assez souvent, comme pendant le Festival des Arts, la fête nationale du 4 juillet et les jours de marché. Pendant quelques saisons, nous avions mème skié de temps en temps avec lui.
D’origine espagnole, Matt était un grand raconteur d’histoires et nous nous amusions énormément en sa compagnie. Né en septembre 1935, Matt est décédé le premier juillet, à l'âge de 85 ans.
Originaire d'Oak Creek dans le Colorado, à coté de Steamboat, sur la route de Vail, il était diplômé de l'Université de l'Utah en qualité d'ingénieur mécanicien et avait travaillé pour des entreprises de défense nationale comme Hercule et Morton Thiokol pendant la période de la conquête de l'espace.
En 1965, Matt et sa famille s’étaient installés à Park City et avaient ouvert le magasin de ski Timberhaus dans la vieille ville de Park City. Ils avaient également ouvert des magasins similaires à Snowbird et à Vail.
Entre-temps, Matt avait fondé, vers la fin des années 1960, le ski club de Park City. En tout, Matt et Helen ont vécu 40 ans à Park City, avant de prendre leur retraite à Oakley, une petite bourgade située tout près. Notre ami Matt va nous manquer et laisser un bien grand vide !
La veille au soir, JP et moi avions vaguement envisagé de nous rendre de Perth à Adélaïde, en auto-stop, en laissant ainsi tous nos effets personnels ainis que le matériel de ski de l'équipe sur le bateau.
Nous avions pensé qu'avec la poursuite de la grève du personnel, le navire ne quitterait pas Adélaïde, notre prochain arrêt, avant le 16 juillet, et en consultant une carte assez sommaire, nous avons déduit qu’il devait être possible de rejoindre le Galileo-Galilei à temps et d'embarquer de nouveau avant son départ pour Melbourne, notre destination finale.
Bien qu'il ne nous soit jamais venu à l'esprit que laisser tout notre équipement à bord et tenter un voyage en auto-stop, était extrêmement imprudent, nous avions aussi largement sous-estimé les difficultés que présentait notre itinéraire routier.
Nous emprunterions une partie de la route traversant l’Australie, et qui passait par la fameuse plaine de Nullarbor, d’ouest en est. En 1971, cette route n'était pas entièrement goudronnée et, entre autres particularités, elle comprenait le plus long tronçon rectiligne routier au monde, soient 146,6 km sans le moindre virage entre Caiguna et Balladonia.
Au total, nous devions parcourir 3 290 km en moins de six jours. Nous n'avions aucune idée si cela était vraiment possible, et surtout, si nous pouvions trouver suffisamment d'automobilistes disposés à nous emmener, mais nous pensions qu'en voyageant en couples, JP et Gisèle, moi et Helen, nous n'aurions aucun problème à y parvenir.
Nous sommes allés chercher notre indemnité journalière qui se montait à 15 dollars australiens pour chacun de nos trois jours d'arrêt à Perth, et étions maintenant fin prêts à prendre la route. À la dernière minute, cependant, la copine de JP avait changé d'avis et avait décidé de rester sur le navire au lieu de risquer l'auto-stop. Par chance pour moi, Helen n’avait pas hésité.
Nous sommes immédiatement sortis de la zone portuaire et, trente minutes plus tard, nous étions pris en charge par un gros camion australien qui se dirigeait vers l'est sur la route 94. Tout s’est bien passé, notre chauffeur était un type très jovial et environ sept heures plus tard, il nous déposait à Coolgardie, une ancienne localité minière, située à 575 km de Perth.
Il était environ 18 heures et la nuit tombait vite en ce début d'hiver. Assez rapidement, il s’est mis à faire très froid et nous n'avions pas assez de vêtements chauds pour bien nous protéger. Le climat etait typiquement désertique, avec des nuits d’autant plus fraîches que étions désormais en hiver. La circulation s'était rapidement ralentie et aucun véhicule ne s'arrêta pour nous.
Progressivement nous nous sommes inquiétés ; plus les heures passaient, plus l'air devenait glacial et il était alors certain que nous passerions la nuit à la belle étoile. De son coté, Jean-Pierre avait réussi à atteindre Norseman, une autre petite ville, située à 165 km plus loin de l'endroit où nous nous trouvions, mais tout comme nous, il se trouvait désormais bloqué pour la nuit ...
Lorsque nous sommes finalement arrivés à Freemantle, le port de Perth, ce vendredi 9 juillet, nous étions enfin arrivés en Australie. À vol d'oiseau, nous n'étions plus qu'à 2750 km de notre but, mais il nous restait encore 8 jours avant d'atteindre Mt. Buller !
Je me souviens avoir vu des gens s'en donner à cœur-joie sur la rivière Swan et l'endroit avait l'air vraiment attrayant et plaisant. En 1971, Perth était un peu plus petite que Durban avec une population de 700 000 habitants. Aujourd'hui, plus de 2 millions de personnes vivent dans cette ville !
À ce moment-là, nous étions vraiment fatigués. Fatigué du bateau, de sa nourriture, de ses divertissements kitsch, désireux de bouger et de commencer à faire quelque chose après ces vacances à rallonge autant inattendues qu’imprévues.
Nous sommes passés par l'immigration, avons fait tamponner notre visa pour l'Australie et étions impatients de marcher sur la jetée pour découvrir ce pays dont nous avions beaucoup entendu parler, mais que nous ne connaissions absolument pas.
Après avoir pataugé dans l'anglais scolaire pendant des années, enseigné le ski deux saisons et passé plus d'un mois sur le navire à le parler quasiment tout le temps, ma maîtrise de la langue me semblait maintenant au point (c'est magnifique, l'auto-satisfaction !) Soudain, nous avions hâte d'arriver, de sauter dans nos skis et d'enseigner.
Je sais, il fut un temps pendant l'étape de Durban à Freemantle que Jean-Pierre et moi, mi-figue, mi-raisin, avions envisagé de vendre les skis qui nous avaient été confiés afin de renflouer nos fonds personnels, mais maintenant tout allait beaucoup mieux car le but semblait désormais à portée de main !
L'homme qui a successivement failli être mon mentor avant de devenir une source de tourments personnels pendant assez longtemps, vient de décéder aujourd'hui.
Il était le frère de Penny Pitou, la championne de ski qui avait gagné deux médailles d'argent aux Jeux olympiques de 1960 à Squaw Valley.
Kip avait commencé comme moniteur de ski (photographié ici à l'âge de 23 ans) à l'école de sk que dirigeait sa sœur, dans ce qui est aujourd'hui la petite station de ski de Gunstock, au New Hampshire.
Peu de temps après, il a travaillé pour Beconta à New York, qui distribuait les fixations de ski Look.
Lorsque j'ai rejoint cette société en France, Kip Pitou m'avait proposé de partir aux États-Unis pour travailler dans la nouvelle filiale américaine que mon employeur venait de créer, et j'ai sauté sur l'occasion.
Plus tard, alors que je travaillais pour les chaussures de ski Lange et que j'avais déménagé dans l'Utah, il m'avait suggéré de reprendre la distribution nationale des chaussures de ski et d'alpinisme Koflach, ce que j'avais fait avec succès.
J'ai eu d'autres occasions de travailler avec Kip pendant qu'il vivait dans l'Utah, mais celles-ci n'ont pas pu rivaliser en qualité avec les deux situations précédentes. Repose en paix, Kip.
Au cimetière de Park City, il y a cette série de pierres tombales où est réunie la famille Stanley, et celle-ci racontent la longue et douloureuse tragédie qui a frappée ces pauvres gens quand la mortalité infantile faisait rage en cette fin de 19e siècle.
Annie et Berten Stanley avaient eu trois enfants, tous décédés aux âges de 8 ans, 6 ans et juste quelques mois. Pensez à toute la douleur qui aurait pu être épargnée à cette famille.
Pouvez-vous même commencer à imaginer le chagrin, le déchirement et la souffrance endurée par ce couple, après avoir perdu trois de leurs enfants sans pouvoir faire quoi que ce soit ?
Si vous étiez anti-vaccination, que diriez vous aujourd'hui à ces gens ? Imaginez tout cela et réfléchissez-y quelques minutes.
Je suppose que les Stanley auraient adoré pouvoir protéger leurs enfants contre ce qui les a finalement tués, mais à l’époque les vaccins n’existaient pas.
Les théories du complot peuvent nous sembler alléchantes, cool ou intrigantes, mais au au bout du compte, elles sont aussi idiotes que cruelles ...
Tôt le matin, alors que je venais d'allumer mon ordinateur, je suis tombé sur cette proposition intrigante, attribuée au célèbre entrepreneur britannique Richard Branson. Il évoquait les deux questions que chacun devrait se poser, en particulier, tous ceux qui ne sont pas trop sûr de ce qu’ils doivent faire de leur propre vie.
Cette paire de questions, d'une simplicité déroutante, beaucoup, tout comme moi, se la sont posée :
1. Qu'est-ce que j'aime ?
L'amour implique passion et celle-ci est le carburant requis pour accomplir et réussir les projets auxquels on veut s’atteler. Dans mon cas, cette passion était le ski et j'ai construit ma vie et mon gagne-pain autour d’elle.
Aujourd'hui, je suis heureux de pouvoir dire que cela a fonctionné à merveille et m'a apporté, non seulement beaucoup de satisfaction, mais aussi une source de bonheur inépuisable.
2. Qu'est-ce que je n'aime pas ?
Cette autre question peut sembler absurde, mais cache en fait un trésor d'opportunités. C'est ainsi que de grandes inventions ont vu le jour, comme antidotes à des problèmes ou à défis irritants, apparemment insurmontables.
C'est également un indicateur important du mode de vie ou d'un tas d'autres éléments que nous n'aimons pas et que nous voulons éviter. Cela peut être lié à l'endroit où nous vivons, au type de logement que nous préférons, au genre de travail qui nous convient ou aux loisirs que nous choisissons.
Bien sûr, ces directives toutes simples doivent d'abord être essayées et testées, afin d'assurer qu’elles ne vont pas nous enfermer dans un cadre que pourrions vite regretter.
Comme le disait en conclusion cet article : « Les 80 000 heures que l'on va passer à travailler au cours d’une vie sont bien trop longues pour qu’elles soient gaspillées... »
Ce week-end qui devait fêter l'anniversaire des États-Unis, a volé en mille morceaux, avec un défilé vendredi dans notre grande rue, un survol du F-35 de l’Armée de l’Air le jour suivant, et une absence totale de feux d'artifice ce dimanche (à cause de la sécheresse et du risque élevé d'incendie).
De plus en territoire théocratique Mormon, aucune fête païenne le jour du seigneur, et enfin ce lundi, un « jour férié » pour les banques et les bureaux de poste. Assez déroutant, n'est-ce pas ?
Donc, cela n'a jamais vraiment ressemblé à la fête patriotique que nous attendions. Ce n’est pas que nous soyons de fervents patriotes car nous sommes plus des mondialistes qu'autre chose, mais cette approche en plusieurs épisodes n'a pas aidé à favoriser un élan patriotique.
La démagogie de Trump avait déjà bien endommagé ce concept pendant quatre ans et l'avait quasiment tué. L'an prochain, notre fête nationale tombera un lundi et nous pourrions peut-être retrouver l’ambiance d’antan ...