Quelques jours après notre arrivée à Mt. Buller, c'était de retour au travail, soit la routine habituelle. En fait, nous avons chaussés nos skis le lendemain de notre arrivée, et même si je ne me souviens pas des cours qui nous avaient été attribués, nous nous sommes remis en route presque immédiatement et « sans temps mort », comme dans la description du vieux virage aval.
En réalité, la dernière fois que j'avais encore skié, c'était le 16 mai, dans mon patelin, à peine plus de deux mois plus tôt. En 1971, Mt. Buller était loin d'être ce que cette station est devenue aujourd'hui. Tout d'abord, il y avait deux sociétés de remontées mécaniques et deux écoles de ski concurrentes.
Les Blue Lifts, ou remontées mécaniques bleues et l'école de ski français pouvaient skier sur 5 de leurs propres remontées mécaniques composées d'un télésiège à pinces fixes et le reste d'un mélange de téléskis à archets et à perches débrayables.
Nos concurrents et leurs moniteurs autrichiens avaient 8 remontées, mais deux d'entre elles, Summit et Baldy étaient des paires de téléskis à perches en parallèle.
C’était visiblement une autre astuce pour augmenter le débit, malgré le fait qu'un Poma avec ses perches débrayables allait quand même plus vite qu’un téléski Doppelmayr à archets amortit par un ressort tirant deux personnes, mais avait à peu près le même débit horaire.
Doubler la mise en installant deux téléskis à perche en parallèle était donc la solution pour offrir un débit supérieur.
La carte ci-dessus, y compris les tableaux a été vérifiée et mise à jour, avec la description de de chaque remontée et son dénivelé respectif.. Aujourd'hui, en 2021, il y a 22 remontées mécaniques gérées par la même société (les remontées bleues ont fusionné avec les orange en 1985, au moment où John Hilton-Wood a finalement acheté la moitié des remontées mécaniques oranges et a formé la société Bourke Street Ski Lift Company).
Aujourd’hui, toutes ces remontées mécaniques débiteraient 40 000 personnes à l’heure, ce qui 50 ans plus tard n'est peut-être pas un exploit énorme pour des stations alpines ou nord-américaines de tailles similaires, mais quand mème respectable pour l'Océanie !
En termes de topographie du massif, Mt. Buller est une crête semi-plate où toutes les pistes faciles se trouvent près du village et son épine dorsale, tandis que les pistes les plus raides et les plus difficiles sont cachées sur les pentes exposées au sud, à gauche sur la photo ci-dessous (rappelez-vous que nous sommes dans l’hémisphère australe) mais où le dénivelé utilisable était , au mieux, d’environ 240-280 mètres. Nous n'étions donc pas à Chamonix et aux Grands Montets !
L'altitude maximale atteinte par les remontées mécaniques était de 1780 mètres et le bas de la station, où se situait le village, où nous vivions, était autour de 1500 mètres. Mais comme le bon ski était en dessous du village, le bas de Fédération était à environ 1411 mètres et ceux de Bull Run et Chamois allaient jusqu’à 1440 mètres.
En 2021, Mt. Buller affiche un dénivelé théorique de 400 mètres qui n'est pas vraiment faisable, et exigait que l’on skie de haut tout en bas jusqu'aux nouveaux parkings inférieurs où la neige n’est jamais garantie, alors ne songez pas à y organiser une descente FIS !
En résumé, si les skieurs commençaient leur journée depuis le village de la station, ils pourraient skier légèrement en montée, mais surtout en descente, en dessous des habitations, s'ils étaient de bons skieurs, tout comme cela se fait à Jack Frost en Pennsylvanie, où le départ des pistes se trouve … au sommet du massif !
Pour vous remémorer le massif qu’était Mt. Buller et voir ce qu’il est devenu en 2018, regardez cette courte vidéo. Vous verrez à 15 secondes, deux skieurs en train de se régaler sur la piste « Summit Slide », desservie par le télésiège Grimus mis en service en 1979 et qui atteint lui aussi le sommet des remontées.
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