Un de mes premiers emplois, quand j’étais enfant, était de prendre soin de nos cochons. C’est ça, chaque printemps mon père élevait une douzaine de cochons qu’il gardait jusqu’à l’automne et l’hiver.
Il achetait des porcelets au moment de la montée à l’alpage des Lindarets, tout près de Morzine, haut-perché, au-dessus de la maison familiale de Montriond où nous passions l'hiver, du début juin au 30 septembre.
Pendant l'été, nos porcs grandissaient et étaient bien engraissés grâce au petit-lait, sous-produit de la fabrication du fromage et du beurre qui étaient les spécialités de mon père. Ces animaux étaient enfermés, très à l’étroit dans un petit local malodorant appelé « boîton » en patois local. En plus de récurer les déjection de ceux-ci, je devais, à l’occasion, les emmener dans la nature environnante afin de les sortir un peu de leur prison.
Il n’est pas exagéré de dire que je détestais faire ça. Lors des rares occasions où je sortais ces pauvres cochons, je les emmenais toujours trop loin, en plein soleil et dans des endroits trop éloignés pour eux, bien au delà de la sortie ouest du village, au lieu-dit « La cache do rousi » sous le chaud soleil d'été.
Quand mon petit troupeau de porcs était de retour, ils s’étaient fait brûler sous le soleil, tous étaient tout rouges et complètement épuisés. Je m’en fichait un peu, sauf que je craignais quand même la réprimande paternelle, mais c’était ma façon de me venger pour devoir faire une corvée que je haïssait.
Depuis lors, j’ai eu la chance de changer de profession et j’en suis très satisfait !
mardi, juin 04, 2019
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