Nous avions déjà vu « Le Diable s'habille en Prada » mais ce weekend nous sommes allés voir le documentaire sur Anna Wintour, la rédactrice en chef de Vogue et son impitoyable façon de diriger qui avait inspiré le fameux film d'Hollywood avec Merryl Streep. Ce documentaire qui était présenté en première au dernier festival du film de Sundance à Park City, est absolument excellent non seulement parce que son directeur a obtenu un accès sans précédent à l'équipe créative de Vogue alors que le numéro de Septembre 2007 du magazine était en préparation, mais aussi parce qu'il constitue un document moderne d'anthropologie qui donne une image parfaite, si ce n'est pas presque caricatural, de cet univers corporatif qui baigne sous haute-pression et qui est le parfait reflet du monde du travail Américain.L'énorme ego qui pousse tous les protagonistes ainsi que le pouvoir de tirer les ficelles d'une industrie représentant 400 000 milliards d'euros, le pouvoir de la réussite et l'addiction à cette forme de domination est parfaitement mis en évidence dans ce long-métrage. Le film dresse également un portrait parfait de tous ces sous-fifres et autres esclaves corporatifs, comme le numéro deux d'Anna, Grace Coddington qui est prise en otage par son emploi doré.
On découvre ainsi pourquoi tant de gens plus âgés ne prennent jamais la retraite, non pas tellement parce qu'ils aiment leurs boulot - Wintour et l'ensemble de son personnel semblent tous profondément malheureux - mais parce qu'ils sont devenus incapables d'imaginer une vie sans pression, sans activité fébrile, sans adulation et avant tout, sans tout ce pouvoir démesurée que leur procure leur position et qu'ils ne savent rien faire d'autre que de courir sur ce tapis de course qu'est ce monstre de la grande entreprise. S'il vous est arrivé d'avoir un aperçu de cette vie démente ou si vous voulez la découvrir, allez vite voir ce documentaire (DVD ou déchargement en France car je ne pense pas que ce film y soit distribué) ...
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