En octobre 2011, nous avions eu une réunion des anciens élèves de lycée avec mes copains qui étudiaient la micro-mécanique à Cluses, en Haute-Savoie, à mi-chemin entre Genève et Chamonix.
Ce fut pour moi une merveilleuse occasion de revoir beaucoup de mes anciens camarades que j’avais un peu perdu de vue et j'avais même réalisé une vidéo pour marquer cette importante rencontre. Dans ce clip, certains de mes anciens camarades de classe répondaient à des questions du type "Qu'as-tu appris à Cluses qui t'as le plus servi dans la vie?"
L'un d'eux, Michel Deletraz, avait déclaré à plusieurs reprises : « J'ai abandonné mes certitudes et les ai troquées contre des convictions… » À l'époque, je n'avais pas trop approfondit ce commentaire jusqu'à ce que j'y ai repensé ces dernier temps.La certitude reflète la nature exacte des choses. Par exemple : on sait que 2+2=4 ; que la terre est ronde, etc. La certitude est simple et les idées sont souvent présentées sous une forme binaire du genre, bien ou mal, noir ou blanc, comment quelque chose doit être fait, ou encore comme un fait irréfutable.
Il n'y a pas de nuance, c'est comme l’évangile de Saint Luc, 11:23, qui déclare : « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse. » Cette affirmation n'est absolument pas ouverte au débat. La certitude n'offre aucune place à l'interprétation et quelqu’un contrôle toujours le résultat.
De son côté, la conviction est plutôt une croyance, une zone plus nébuleuse, pas vraiment définie, ni totalement vraie, ni totalement fausse, quelque chose auquel on croit. Cela relève de nos idées, de notre culture et cela peut faire débat.
Par exemple : « Je pense que le système de santé français est un peu trop généreux... » La conviction exprime une position dans laquelle « je défends quelque chose que je ressens fortement, mais je reste suffisamment ouvert d'esprit pour écouter d’autres opinions ».
Pour ceux qui sont convaincus de quelque chose, il est normal de remettre en question une idée, de contester une interprétation ou d'inclure son propre point de vue. La conviction n'a pas besoin d'être considérée comme un fait, mais comme un point de vue ou une croyance qui a fait ses preuves pour l'individu qui y croit.
Peut-être que mon ancien camarade de classe Michel est passé d'une position dogmatique précoce, avec sa croyance en une certitude totale, à une vision beaucoup plus fluide des choses de la vie qui lui a donné la flexibilité dont il avait besoin pour naviguer beaucoup plus efficacement à travers son existence.
C'est du moins ce que j’en conclus !
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