mercredi, novembre 01, 2023

L’impact de la neige artificielle

Alors que nos stations locales profitent désormais d’un temps très froid pour fabriquer de la neige, cela nous donne l’occasion de réfléchir à l’impact écologique de l’enneigement sur notre environnement. Comme les canons à neige fonctionnent principalement la nuit, les personnes vivant à proximité des pistes doivent composer avec un bruit incessant qui a également un impact négatif sur la faune ! 

Se pose ensuite la question de la disponibilité de l’eau, particulièrement en hiver, lorsque les cours d’eau de montagne sont très réduits, ce qui rend souvent nécessaire le transport d’eau ou son stockage sur place dans des étangs artificiels. Même si les adjuvants (protéines bactériennes actives dans la nucléation de la glace) ne sont plus ajoutés en Europe, ils le sont toujours en Amérique. 

Ceux-ci servent de noyaux pour induire la formation de cristaux de glace à des températures relativement élevées. Une fois produite, la neige artificielle est 50 fois plus dure et 4 fois plus dense que sa version naturelle ; elle a également tendance à imperméabiliser le sol qu'elle recouvre et contribue au ravinement et à l'érosion. Plus lente à disparaître, la neige de culture tend à prolonger la saison de fonte. 

Les canons à neige nécessitent généralement entre 3 000 et 4 000 mètres cubes d'eau par hectare de pente couverte, ce qui suggère une épaisseur de 30 cm. En conséquence, il faut environ 400 litres d’eau pour produire un mètre cube de neige car une quantité importante de cette eau est perdue par évaporation sans être renvoyée dans la nappe phréatique. 

De plus, comme il faut environ 3,5 à 4,3 kWh d'énergie pour produire un mètre cube de neige, cela représenterait environ 17 500 kWh d'électricité par hectare couvert. Les coûts de l’électricité varient énormément et représentent en Amérique du Nord la moitie des tarifs européens. En France, produire un mètre cube de neige coûte entre 2 et 3 euros, prix qui comprend eau, électricité, amortissement des investissements et coûts de main d'œuvre mais pas les frais de damage. 

En tant que pays, la France utilise également environ quinze millions de mètres cubes d'eau par saison pour fabriquer sa neige, et cette activité coûte aux plus grands domaines skiables d'Amérique et d'Europe environ 1 à 2 millions de dollars par saison selon leurs installations, sans compter les frais de main d'œuvre, d’infrastructures ainsi que les coûts de damage. 

Bien entendu, le coût élevé de la neige artificielle est répercuté sur l'usager sous forme de cartes de remontée plus chers. Sans production de neige, les stations de ski américaines perdraient plus d’un milliard de dollars par an et le ski perdrait rapidement de son attrait, surtout au vu d’un changement climatique qui s’accélère !

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