Alors que je parvenais à rester à l'intérieur du caisson pendant toute la descente, me grisant de toutes ces sensations fortes, la pente raide se terminait par un autre replat assez marqué, à proximité du lit du torrent. Au changement de pente, la brouette piquait du nez, m'éjectait et je m'envolais avant d'atterrir dans le pré, tandis que celle-ci s'immobilisait à quelques mètres de la berge.
J'essayai immédiatement de remonter la pente, en rampant, car un de mes genoux me faisait très mal. Mon frère alors âgé d'une douzaine d'années et qui le premier s'était rendu compte de la disparition simultanée du petit dernier et de la brouette, me récupérait à mi-pente et me portait comme il pouvait jusqu'à la maison où mes parents, alertés par l'incident, m'attendaient remplis d'anxiété. Il me restait cependant assez de force et d'à-propos pour leur imputer la responsabilité de l'incident et exiger d'eux qu'ils rangent désormais un peu mieux cette fichue brouette. J'ai évidemment survécu à cette épreuve pour pouvoir écrire ce blog, n'ai eu qu'une entorse au genou, mais gagnais une appréciation permanente pour la vitesse et toutes les sensations fortes. Encore aujourd'hui, je me demande pourquoi je n'ai jamais pensé à lister cet exploit sur mon C.V.!

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