L'évolution du paysage religieux français

S'il vous arrive de regarder le Tour de France, il est difficile de ne pas remarquer le grand nombre d'églises catholiques tout au cours du chemin, ce qui pourrait signifier que la France, après tout, est le pays du Bon Dieu. La réalité ne pourrait pas être plus différente ! 

Nous avons récemment assisté à une table ronde organisée par le quotidien français « Le Figaro », où les chiffres cités par les participants nous ont beaucoup surpris. En 2029, la majorité de la population française (51%) déclarait n'avoir aucune religion. 

Cette chute libre de la religion s'est accentuée en France au cours de la dernière décennie et concerne 58 % de la population autochtone, 19 % des immigrés arrivés après 16 ans et 26 % des descendants d'immigrés. 

Bientôt, les musulmans pourraient dépasser les catholiques en France, avec seulement 29 % de la population se déclarant de confession catholique (avec une forte tendance à la baisse) tandis que 10 % se disent musulmans, un nombre croissant qui en fait un numéro deux très robuste. 

Enfin, 9% du reste des croyants sont d'autres chrétiens ou des membres de diverses religions. En ce qui concerne la pratique religieuse, seulement 8% des catholiques déclarés vont régulièrement à l'église (sauf pour se faire baptiser et enterrer, ce qui tourne autour des 95%). 

Cela se compare à un peu plus de 20% pour les autres chrétiens, musulmans et bouddhistes et à 34% pour les juifs. À long terme, l'islam semble la plus prometteuse de toutes les religions puisque 91% des personnes élevées en tant que musulmans suivent la religion de leurs parents. 

Même chose pour les juifs où 84% restent dans leur croyance, alors que ce n'est que 69% pour les chrétiens non catholiques et juste 67% pour les catholiques. 

Toutes choses étant égales par ailleurs, grandir dans une famille religieuse est essentiel pour maintenir l'attachement à sa foi. Ce qui n'a pas été couvert et apparemment moins compris dans ce débat, est le rôle crucial que joue l'éducation pour maintenir les gens attachés à leur religion. 

Une faible éducation, donc un niveau socio-économique inférieur, favorise un attachement plus fort à la religion et une plus grande crédulité, ingrédient essentiel de toute foi spirituelle ...