Il y a cinquante ans hier, notre navire jetait l’ancre dans le port du Pirée, le plus grand port d'Athènes et de Grèce et parmi les plus grands d'Europe. Là, aucun immigrant italien n’est monté à bord, que des Grecs ainsi que leurs voisins au nord.
Le bateau était alors proche de sa capacité maximum de 1 594 passagers en classe touriste et 150 privilégiés en première, parmi lesquels se trouvaient les moniteurs autrichiens choyés par leur employeur ! Quelques jours plus tard quelques Espagnols et Portugais allaient encore embarquer aux Canaries et le paquebot pourrait afficher complet ...
Maintenant que nous étions en Grèce et sortis d’Italie et que la grève continuait, il était désormais très clair qu'elle se poursuivrait à chaque escale, retardant notre arrivée à Melbourne d'au moins deux semaines.Pour des raisons expliquées précédemment (montant limité d'argent de poche, avec maintenant plus de temps d'inactivité à venir) et aussi parce que le temps était incroyablement chaud, nous avons passé la majeure partie de nos trois jours à bord du navire, donc ni Acropole ni visite guidée d'Athènes.
Avant que je j’oublie, laissez-moi parler du Galileo Galilei, notre navire, long de 215 mètres, qui avait été commandé par Lloyd Triestino en 1960 pour transporter les immigrants australiens avait été lancé le 2 juillet 1961, mais mis en service que le 22 avril 1963 lors de son premier voyage de Gênes à Sydney. En novembre de la même année, ce navire était rejoint sur cet itinéraire par son navire jumeau le Guglielmo Marconi.
À l'origine, les navires se rendaient en Australie par la route orientale, en passant par le canal de Suez dans les deux sens, mais après la guerre de six jours, le voyage de retour vers l'Europe se faisait par le canal de Panama et le voyage vers l'Australie devait passer obligatoirement par le cap de Bonne-Espérance.
Vers la fin des années 60 et jusqu’au début des années 70, ces itinéraires se sont poursuivit jusqu'au premier choc pétrolier de 1973 et avec l'avènement des billets d'avion bon marché, ces deux facteurs ont mit fin à l'immigration au moyen de paquebots comme le Galileo et le Marconi.
Sous le soleil d'Athènes, nous ne nous souciions pas trop de cet avenir sombre et encore inconnu, et étions beaucoup plus motivés à siroter quelques verres d'Ouzo dans les bistros locaux, lors de nos quelques sorties sur les quais du port du Pirée, sans compter que nous allions nous rattraper sérieusement plus tard, au bar gratuit du le bateau…
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