Vers la fin des années cinquante, je me souviens d’un professeur d'université qui avait acheté un chalet rustique dans mon village de montagne aux Lindarets, près de Morzine.
Ils y venait depuis la ville pour y passer trois mois et profiter de l’air pur de nos montagnes. Lui et sa femme avaient cinq filles, et les sept passagers s'entassaient à l'intérieur d'une Renault Frégate, la plus grande berline de fabrication française à l'époque.
Pendant leur séjour, ils n’utilisaient pas beaucoup la voiture, sauf pour faire quelques courses et la garaient, la plupart du temps, dans un endroit discret à l’abri des regards.
Il y avait un petit garçon qui avait peut-être 6 ou 7 ans, et qui semblait attiré de manière irrésistible par la grosse automobile. En particulier, ses enjoliveurs de roues chromés et particulièrement bombés exercaient une tres forte attraction sur lui.
Un jour, il donna un bon coup de pied sur l'un d'entre eux avec ses gros brodequins et vit, avec une certaine satisfaction, qu’il avait ainsi créé une assez grosse bosse dans l'enjoliveur. Sa victoire sur un métal apparemment invincible l'avait encouragé à continuer et à ajouter des bosses au premier enjoliveur et bientôt aux trois autres qui restaient.Il ne s’est jamais fait prendre par le professeur et je ne sais pas comment celui-ci a réagi quand il a réalisé l’ampleur du vandalisme. À ce jour, je n’ai jamais vraiment pu comprendre ce qui s’était passé dans la tête de ce petit garçon pour agir de la sorte.
Avait-il découvert son pouvoir insoupçonnée à estamper le métal ou s'agissait-il tout simplement pour lui une façon de de marquer son territoire ? A-t-il vu la forme d’un sein dans l'enjoliveur de forme très galbée ? Je pense qu'on ne le saura jamais …
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