vendredi, mai 22, 2020

Ma courte carrière de géomètre

Quand j'ai commencé à enseigner le ski à Avoriaz, au dessus de Morzine, ma plus grande inquiétude et ma préoccupation principale, en dehors de tout le plaisir que m’apportais le monitorat, étaient « Que vais-je bien faire pendant le printemps, l’été et l'automne ? »

Je ne voulais pas rester dans le secteur de la restauration comme le reste de ma famille, je n'envisageais pas d'ouvrir une boutique de souvenirs comme mon frère était en train de le faire, et je cherchais désespérément un travail magique qui me passionnerait et qui me permettrait de gagner assez d'argent pour survivre le reste de l'année.

J'avais pensé qu'une carrière de géomètre pourrait satisfaire ces besoins. Bien sûr, je n'avais ni l'expérience, ni la formation et ni le diplôme requis pour me mettre à mon propre compte. J’aurais dû faire une grande école à temps plein pendant cinq ans au Mans, à Strasbourg ou à Paris.

Ces options n'étant plus possibles, j’avais alors conclu, moi l'éternel optimiste, que je pourrais commencer en tant qu'apprenti et suivre des cours par correspondance pour passer l’examen nécessaire.

Il y a un demi-siècle, j'avais donc écrit à un nombre de géomètres-experts pour leur demander du travail. L’un d’entre eux, établit à Saint-Gervais, une station de ski et de montagne tout près de Chamonix, m’avais alors proposé un emploi au salaire minimum. Il me fallait juste trouver un logement et tout allait « rouler ».

Après quelques mois de travail (c'était du temps des instruments optiques, bien avant le GPS et les outils numériques modernes), j'ai vite réalisé que même si cette occupation me permettait de travailler en plein air, elle était plutôt ennuyeuse, répétitive et pas du tout créative.

En même temps, la quantité d'étude et de travail requise me semblait énorme, pour ne pas dire impossible, et j'ai courageusement décidé de jeter l’éponge suffisamment tôt pour me faire embaucher par mon frère et vendre des souvenirs aux touristes ...

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