Récemment, j'ai lu cette étude (en anglais) faite par les chercheurs Daniel Scott et Robert Steiger qui quantifie les dommages financier causés par le changement climatique à la branche du ski aux États-Unis. Rien de bien surprenant puisque j’ai fait part de mon inquiétude à ce sujet dans de nombreux blogs.
En se basant sur 226 stations de ski américaines, ces deux investigateurs ont découvert que les saisons de ski se raccourci en moyenne d'environ une semaine. Ce n’est ni une bonne nouvelle pour les skieurs, ni pour le secteur car cela lui coûte quelque 252 millions de dollars annuellement, car moins de gens de skient et il faut fabriquer plus de neige artificielle et ce n’est qu’un signe avant-coureur de ce que nous verrons dans les années à venir.
En fonction de la réduction des émissions mondiales, ce qui semble très mal parti pour le moment, les saisons de ski pourraient être raccourcies de deux mois d’ici au milieu du siècle, avec des pertes financières augmentant de 657 à 1,352 milliards de dollars par an. Pour aggraver les choses, l'étude indique que la couverture neigeuse et la durée de la saison continuerons de diminuer à basse altitude.
Depuis les années 1970, quand le changement climatique fait son apparition, la tendance est désormais réelle; depuis 1981, l’augmentation mondiale moyenne de température est d’environ 0,18°C tous les 10 ans. C’est un renversement de tendance par rapport au lent refroidissement observé au cours des 7 000 années précédentes, où les températures baissaient de 0,01°C chaque siècle. Dans son cinquième rapport, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), affirme que ces changements sont bel et bien causés par les activités humaines.
De toute évidence, le secteur du ski est à court de munitions et même les améliorations en matière d’enneigement artificiel ne suffiront pas. Aujourd'hui, certaines communautés du Colorado qui vivent du tourisme hivernal, comme le comté de Boulder, le comté de San Miguel et la ville de Boulder, ont poursuivi ExxonMobil et Suncor, les accusant de contribuer au changement climatique et de les léser. Ces communautés exigent des compensations pour dommages déjà causés et pour les coûts d'adaptation futurs. Même la Cour suprême conservatrice des États-Unis a décidé de ne pas intervenir, permettant ainsi à la juridiction de se poursuivre devant les tribunaux de l'État.Les pertes financières mentionnées ci-dessus dues au changement climatique reposent sur deux facteurs principaux : la diminution du nombre de journées skieurs et la hausse des coûts liés à la production de neige. De toute évidence, ces chiffres ne rendent pas compte du véritable impact économique, car les dépenses des skieurs vont bien au-delà des pistes de ski et incluent une variété de biens et services consommés sur place.
À ce niveau, ces dépenses stimulent plus d’entreprises, renforcent les revenus personnels, créent des emplois et augmentent les recettes publiques. La prise en compte de ces effets économiques supplémentaires, en particulier avec un multiplicateur économique pour les dépenses liées à l’activité ski, augmente les pertes pour ces communautés.
Je pense que cette étude sous-estime encore grossièrement l’impact du réchauffement climatique sur l'avenir du ski...
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