Ceux-ci avaient étés clairement dominés par l'équipe de France de ski. Selon certains, un programme d'entraînement physique intense et bien planifiée était à l'origine des 16 médailles sur 24 possibles gagnées par les français, mais il est certain que leurs nouvelles combinaisons de ski profilées et inédites avaient eu un impact fort en termes des quelques fractions de secondes gagnées sur les pistes et, dès le départ, avaient porté un sérieux coup au moral des autres concurrents.
Aujourd'hui, avec la disparition de Hans Hess à 90 ans, l'histoire est une fois de plus en train d'être révisée. Apparemment, ce brave Helvète avait eu l'idée d'utiliser les connaissances de son voisin et pionnier de la plongée, Hannes Keller, pour développer une combinaison de course alpine aérodynamique.
C’est en se rendant en spectateur aux courses du Lauberhorn qu’il avait ete frappé par les pantalons des coureurs qui battait au vent alors qu’ils franchissaient le saut de la « tête du chien » faisant comme s’en souvenait Hess « Un bruit aussi fort que si un train passait là ». En 1969, les deux hommes avaient ainsi fondé Skin AG, dans le but de produire des combinaisons de ski qui s'adapteraient aux athlètes comme une seconde peau.
Finalement, Hess a pu affiner son produit et, à partir de 1971, Skin AG est devenu le fournisseur de l'équipe de ski suisse. La même année, Descente, le fabricant textile japonais, découvrait ces combinaisons high-tech de Hess. L'intérêt de collaborer ensemble était né après les victoires suisses aux Jeux olympiques de Sapporo en 1972. À partir de ce moment et jusqu'à ce jour, Descente a toujours été utilisé par l’équipe de ski Suisse.
Même après avoir pris connaissance de cette belle histoire, je ne suis toujours pas convaincu que Hess et Keller aient vraiment « inventé » l'élégante combinaison une-pièce que les coureurs alpins portent aujourd'hui.
Juste avant Portillo, Léo Lacroix, alors membre de l'équipe de France, toujours à la recherche de moyens d’améliorer la performances des coureurs, avait convaincu la direction de Fusalp de faire des tests en soufflerie pour évaluer le comportement des vêtements de ski de l'époque.
Il se souvient : « Il fallait réfléchir comment on pourrait bien empêcher nos anoraks, nos dossards et nos pantalons de flotter au vent, ce qui nous tiraient littéralement vers l’arrière ». Il fallait donc perfectionner ces vêtements sous toutes leurs coutures en recherchant de nouvelles solutions.
Trois mois plus tard, des combinaisons intégrales « hors-normes » pour reprendre les mots de Léo Lacroix, étaient prêtes juste à temps pour les championnats du monde au Chili et allaient devenir les symboles tangibles d'une razzia française historique et écrasante.
Il est en effet impossible d'ignorer le rôle capital que Léo Lacroix et Fusalp avaient joué en temps qu'instigateur, inventeurs et producteur de ces vêtements aérodynamiques, que Skin AG n'a fait simplement que peaufiner (excusez le un jeu de mot).
Qui pourrait être en désaccord avec cela ?
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