Il y a quelques jours, ma femme m'a demandé « Toi qui aimes tant skier, pourquoi n'as-tu pas fait des courses de vétérans après ta retraite ? »
Après avoir bien réfléchis à sa question, je me suis trouve pris de court ; c’est ça, je n'ai pas pu lui répondre sur-le-champ, et me suis demandé pourquoi j’éprouvais si peu d'intérêt pour le ski de compétition. Progressivement, cependant, la réponse m'est venue.
Tout est en fait une question de règles, de régimentation et de chronométrage rigoureux qui font partie intégrante du ski de compétition. Celles-ci créent des limites strictes dont je ne veux pas et qui ne me plaisent pas quand je skie.
J'adore skier partout, sur toutes sortes de neiges, de terrain, dans la foret, et je savais que la discipline de la course qui demande un entraînement continu, beaucoup de tension et le fait d'être coincé dans cette discipline compétitive n'étaient pas du tout mon truc.
En fait, la réponse est que je tire beaucoup plus de plaisir à improviser sur des terrains difficiles qu'à être sommé de suivre une ligne spécifique autour de piquets, avec des règles strictes et un régime répétitif.
Après avoir approfondi le sujet, j'ai découvert que plusieurs études avaient montré les avantages de l'improvisation pour les artistes musiciens et des avantages qu'avaient les improvisateurs sur leurs pairs qui ne l'étaient pas. Vous pourriez dire que comparer le ski à la musique est un peu exagéré, mais restez suivez-moi.
Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Columbia montre que les improvisateurs peuvent plus facilement détecter des nuances différentes au sein d'accords interchangeables et que leur cerveau distingue mieux les différents types de structures musicales.
De plus, des études menées par Charles Limb, un chirurgien et oto-rhino-laryngologiste passionné de musique, montrent que pendant l'improvisation, les parties du cerveau associées à l'expression de soi sont très actives tandis que les parties impliquées dans l'autosurveillance se calment, ce qui permet d'atténuer les inhibitions et donne ainsi un bien meilleur accès à la créativité.
J'ai trouvé ça bien, et comme pour les musiciens, c'est dans cette direction que va mon ski et c'est pourquoi on me retrouve souvent perdu dans la foret quand je suis sur mes planches...
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