Pendant la plus grande partie de ma vie, j'ai vécu à fond dans l'avenir, étirant mon cou pour mieux découvrir ce futur qui m’attendait. C’était là une horrible façon de précipiter les choses et de compresser le temps. Bien sûr, c’était aussi très stimulant, remplit de rêves et de situations hypothétiques. C’est cela que j’appelle aujourd’hui mes années « pare-brise, » lorsque mon regard était rivé sur l’horizon, le bout de la route ou le prochain virage. Cette pratique m’a occupé intensément mais m’a aussi privé de prendre le temps d'apprécier vraiment tout ce qui m’entourait et tout ce que je faisais. Je ne dis pas qu’à présent j’ai tourné le dos à l'avenir, mais je n’utilise celui-ci que pour des raisons bien terre-à-terre, comme pour rendre ma vie plus facile ou plus agréable - beaucoup plus que pour satisfaire mon ambition. Le futur n'est plus mon unique propulseur et son influence est désormais très limitée.Depuis les deux ans que je suis retraité, j'ai réalisé que toutes les choses de la vie étaient faites pour être observées, goûtées, senties et écoutées, et que cela pouvait aussi procurer d’immenses satisfactions. Tous les jours, j'apprends un peu mieux à maîtriser cette réalité. J’apprécie désormais la valeur d’un « temps qui s’écoule lentement, » et toute la sagesse que l’on peut trouver en s’asseyant confortablement dans le « fauteuil » de la vie. J'ai encore beaucoup à faire pour parfaire ma maîtrise de cet état contemplatif, mais je sens que les progrès arrivent et que je suis beaucoup mieux capable d’apprécier chaque instant. Ce fauteuil est devenu mon lieu de prédilection. Carpe diem!
Enfin, il reste le « réfrigérateur » que j’aurai pu aussi appeler rétroviseur, mais je préfère la première terminologie car elle suggère l’idée de conservation. Nous l'avons évoqué il y a quelques jours ; le réfrigérateur est essentiellement utilisé pour préserver tous nos bons souvenirs et doit être utilisé exclusivement pour ça. Pas de place pour les récriminations et les regrets du genre « si j’avais su. » Le frigo se trouve derrière moi et je ne l’utilise guère que pour me divertir mentalement quand j’en ai envie.
Maintenant vous savez tout ; si vous me cherchez vraiment, regardez donc dans la direction du fauteuil…
jeudi, avril 03, 2008
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