dimanche, avril 27, 2008

La folie de l’eau en bouteille

Je suis né à Thonon à quelques kilomètres seulement de la source Cachat, là où l’eau d'Evian est mise en bouteille. Quand trente ans plus tard je m’installais pour vivre en Amérique, j’avais du mal à croire qu’une commercialisation sophistiquée et que la demande des consommateurs puissent causer le transport de toutes ces bouteilles d’eau à travers l’Atlantique. Un peu comme l’art de « vendre des réfrigérateurs aux Eskimos ! » Une dizaine d'années plus tard, je lisais que des tests de consommateurs avaient déterminé que par rapport à l'ensemble des eaux en bouteille vendues aux États-Unis (il s’agissait à l’époque d'Evian, Perrier, Poland Springs et San Pellegrino), l'eau du robinet de la ville de New York était jugée la meilleure et la plus propre à la consommation. Depuis ce temps, la demande pour l’eau en bouteille aux États-Unis n’a cessé de grandir au point qu'aujourd'hui les écologistes lancent un cri d’alarme car toutes ces bouteilles vides non-dégradables sont devenues un énorme problème tout comme ces sacs d'épicerie en plastique qui s’accrochent sur tous les arbres et finissent trop souvent dans le ventre des poissons. Tôt cette semaine, Evelyne me transmettait un article récent du « Smithsonian Magazine » déclarant qu'il fallait 17 millions de barils de pétrole chaque année pour fabriquer toutes les bouteilles d'eau nécessaires au marché américain, soient assez pour faire le plein de 1,3 millions de voitures pendant un an, ce qui est dingue. Peu après, j'écoutais NPR, la radio publique Américaine, qui racontait que « Fiji, » la marque d’eau minérale qui en ce moment se vend le mieux en Amérique, amène bien entendu son produit des îles Fidji, et pour compenser son « empreinte carbonique » prétend replanter des arbres en quantités massives ; Ce genre de déclaration me ferai rire si elle n'était pas si hypocrite. Faites le compte : Pétrole pour fabriquer les bouteilles, risques de santé associés à celles-ci , problèmes d’environnement et coûts de fret vont sans doute faire de la bouteille d’eau minérale en plastique la prochaine victime du courroux populaire après cette chère Marlboro. Ceci dit, le bon vieux snobisme demeure la raison principale pour tous ces problèmes et tous les vaniteux qui consomment cette eau embouteillée méritent un bon coup de pieds au derrière pour maintenir une demande insensée !

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