dimanche, avril 20, 2008

À la recherche du premier pissenlit

Avec le sushi, le pissenlit (Taraxacum officinale) est de loin mon mets favori. J'ai commencé à en manger lorsque j’étais encore enfant grandissant en Haute-Savoie et j’ai toujours pensé qu’il s’agissait d’un plat d’une grande délicatesse. J’ai été introduit au sushi beaucoup plus tard, vers la fin des années soixante-dix alors que j’habitais à New York. Aujourd'hui, je suis impatient de voir toute la neige qui encombre encore dans notre jardin fondre aussi vite que possible pour pouvoir déguster notre première salade de pissenlit de l'année. Evelyne la prépare comme nous l'avons toujours fait à Montriond, mon village d'origine. Une bonne vinaigrette avec vinaigre balsamique, huile d'olive, moutarde, sel et poivre, et avec en plus des œufs durs coupés. Contrairement à ce qui se fait, nous gardons la recette très simple et n'ajoutons aucun lardons. Mais savourer cette salade ne représente qu’une partie de l’expérience qu’offre le pissenlit ; d'abord il y a le plaisir de cueillir ces petites plantes dès quelles sortent du sol (on ne ramasse pas les vieux pissenlits, ceux-ci ont perdu leur tendresse et doivent être exclusivement réservés a l’alimentation des lapins, pas des humains !) Nous commençons donc la récolte dans notre jardin ou il n’y a ni produits chimiques, ni animaux domestiques, donc tout y est bien propre et comestible. Puis, au fur et à mesure que la saison avance, nous montons progressivement un peu plus haut sur la montagne. Habituellement, nous pouvons apprécier ces longues feuilles dentelées en avril et en mai. Avec une saison aussi tardive que cette année, nous pourrons sans doute encore cueillir une bonne salade vers la fin juin. Nettoyer cette petite récolte est perçu par beaucoup comme une sale corvée, mais pas pour moi ; je trouve que c'est un art, ou plutôt un rituel. Cela me ramène à ma jeunesse, me rapproche de la nature et, tout comme le yoga, c'est un très bon moyen d'oublier tout ce qui se passe autour de moi. Là encore, observez bien les feuilles du pissenlit et vous comprendrez très vite pourquoi je suis devenu accro ; maintenant, bon appétit !

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