lundi, septembre 11, 2023

Ski~Mojo pour une seconde vie à ski ?

La semaine dernière, un de mes potes français qui vit à Vail, au Colorado, avait été contacté par le nouveau distributeur français qui tente désormais de commercialiser son attelle exosquelette appelée Ski~Mojo, en Amérique, et m'avait demandé mon avis sur le produit. Comme je n’ai vu que quelques inventions du genre qui se sont succédé sans enflammer le marché, je n’avais pas grand-chose à dire, à part faire quelques recherches à ce sujet. 

Ski~Mojo serai donc un autre exosquelette destiné à rendre le ski moins fatigant et à soulager les jambes douloureuses, contribuant (soit-disant) à passer plus de temps sur les pistes avec moins de fatigue. Le principe du Ski~Mojo repose sur un puissant ressort réglable supportant un tiers du poids du corps, une affirmation qui, à ma connaissance, n'est pas vraiment fondée. Selon cette affirmation, le Ski~Mojo augmenterait le plaisir de skier. 

C’est bien entendu l’opinion de ceux qui font la promotion de l’appareil. Il a été développé par Owen Eastwood, un ingénieur britannique qui a commencé à skier à 55 ans mais qui a constaté que ses jambes n'étaient pas à la hauteur. La solution, en développement depuis 11 ans et finalement lancée en 2007, consistait en une sangle qui prenait les fesses du skieur, reliée à des bras à ressort descendant jusqu'au genou, eux-mêmes reliés par des tiges composites à l'arrière des chaussures. 

Chargés par le poids du corps, les ressorts maintiennent le skieur dans une position de flexion vers l’avant, et après celle-ci, le skieur revient en position verticale, avec beaucoup moins d'effort et bien plus vite que d'habitude, prêt ainsi pour le prochain virage. Les spécialistes du marketing affirment que le puissant ressort réglable supporte un tiers du poids du skieur. En comprimant les ressorts lors de la phase de flexion, cela restitue l'énergie et augmente la puissance musculaire lors de l'extension. Ils affirment également que l’effet de suspension apporté par les ressorts réduit de 40 % les chocs et la pression sur les genoux. 

De même, l’appareil soulagerait aussi les hanches et le dos. Leur argumentaire de vente affirme que plier les genoux demande une dépense d'énergie supplémentaire imperceptible (sans doute due à la gravité). Ce travail supplémentaire des ischio-jambiers, estimé à 10 %, combiné à une contraction des quadriceps réduite de 30 %, protège les ligaments croisés, retarde et limite la production d'acide lactique (c'est ce que dit l'entreprise, pas des orthopédistes qualifiés). 

Même son de cloche concernant la réduction des risques d’accidents liés à la fatigue ainsi qu’aux courbatures. L'engin peut être installé quand on s'habille en deux minutes et est suffisamment profilé pour être porté sous le pantalon de ski, à moins que le skieur ne préfère afficher son Ski~Mojo. Les promoteurs affirment aussi qu'en moyenne, quatre personnes sur cinq qui essayent l'appareil l'adoptent. 

Évidemment le dispositif exosquelette s'adresse aussi bien aux professionnels du ski qu'aux hivernants qui souhaitent skier plus longtemps, avec moins d'efforts, également aux skieurs ayant des genoux ou des quadriceps faibles et bien sûr, aux personnes âgées comme moi, qui cherchent à limiter les chutes (???) et la fatigue. 

En France, il y aurait des milliers d'utilisateurs, parmi lesquels de nombreux moniteurs et autres professionnels. Les ventes annuelles sont de l'ordre de trois mille unités par près de 320 détaillants européens, avec un total de 20 000 utilisateurs. La société envisage actuellement de vendre le produit en Amérique et j’aimerais bien l’essayer, pour vérifier si il offre autant que le suggère son laïus promotionnel. 

Leur prix cible est juste en dessous de mille dollars, mais il devrait être disponible à la location, pour ceux comme moi qui sont raisonnablement sceptiques, surtout au vu de toutes les affirmations et chiffres non fondés que revendique l'entreprise. Je vous ferai savoir tout ca, quand et si je peux louer un Ski~Mojo pour l’essayer ! 

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