jeudi, septembre 21, 2023

Pourquoi Look a-t-il couru après Tapie ? (Suite et fin)

Depuis, quelqu’un m’a raconté le côté caché de cette histoire, qui pourrait s’appeler version d’initié, et qui explique tout. En fait, des contacts entre les propriétaires de Look et le PDG de Rossignol duraient depuis assez longtemps. 

Quand les chose commençaient à mal tourner pour Look, M. Boix-Vives etait venu à Nevers en 1981 et avait mis un chèque de 100 millions de francs (15 million euros) sur la table. 

A l'époque, Madame Beyl avait d'autres projets. Le précédent directeur général, Philippe Blime, venait de partir et Roland Cattin, le gendre des Beyl, allait selon Mme Beyl, prendre le relais, maintenant Look en vie dans le court terme avant de retourner complètement la situation. 

M. Beyl avait acquiescé à contrecœur malgré la bouée de sauvetage que lui avait lancé Rossignol. Après cela, la situation allait passer de mal en pis au cours de 1982. Les Beyl sentaient qu’une tempête se préparait mais ne voulaient pas toujours pas lâcher la barre. 

Cela entraîna une tentative de fusion avec Franco Vaccari, l'un des propriétaires de Nordica qui avait conduit à un accord de principe au premier trimestre de 1983, pour que la société italienne injecte des liquidités dans la société moribonde, avec une date limite fixée au 19 juillet 1983. 

La banque de Look, la BNP, était parfaitement au courant de cet accord mais au dernier moment, le 10 juillet, avait refusé de débloquer les fonds nécessaires se montant à 4 millions de francs (610 000 euros). Sous pression, les Beyls prélevèrent ce montant sur leur trésorerie personnelle, espérant que Nordica respecterait son engagement. 

Cela n’allait pas se produire, car le 19 juillet, Nordica renonçait à honorer son offre. À ce moment-là, l’entreprise était fichue. Roland Cattin sauta alors dans un avion pour rencontrer Tapie qui était en vacances à Tahiti et lui remettre les clés de l'entreprise. 

Le 23 juillet, l'entourage de Tapie arrivait à Nevers et se présentait ensuite au tribunal de commerce ou il demandait la mise en redressement judiciaire de Look, ce qui lui fut accordé alors que l'entreprise venait juste d’être mise en faillite.

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