mercredi, septembre 09, 2020

Tapie, le Trump français ?

Lors de la Primaire Républicaine de 2016, Trump avait fait son entrée éclatante sur la scène politique américaine. 

Au début, nous avions trouvé son petit spectacle assez divertissant, mais très vite notre amusement s'est transformé en cauchemar, surtout lorsqu'il est entré à la Maison Blanche. Lors des primaires, j'avais dit à ma femme: « Trump est la version américaine de Bernard Tapie ! » 

Je ne m’était pas trompé, et entre Trump, Tapie et Berlusconi, ces trois hommes partagent beaucoup de points communs en tant qu’escrocs, politiciens véreux, propriétaires d'équipes sportives et artistes du show-business.

Contrairement à Trump, Tapie est né dans des conditions modestes et c'est probablement pourquoi il n’a jamais pu parvenir à la présidence de la république française. 

Fait intéressant, Tapie a bâti sa fortune et sa réputation en s'attaquant aux entreprises en faillite dans les années 1980. En règle générale, à cette époque, il faisait l’acquisition d’une société pour un franc symbolique, achetait la dette à titre personnel, dont la plus grande portion était souvent détenue par une banque contrôlée par l'État pour cinq pour cent de la valeur totale. 

Tapie ramenait alors la créance au montant initial de la dette, cette fois lui appartenant, truquait astucieusement la comptabilité et finissait toujours par trouver un imbécile peu avertit pour racheter le tout, un plus tard, pour un somme énorme. 

Voici du reste quelques exemples : 

  • La Vie Claire (épicerie bio) achetée en 1980 pour 1 franc et vendue (seulement) 10 millions de francs à Distriborg en 1995. 
  • Terraillon (pèse-personne) acheté en 1981 pour 1 franc et revendu 125 millions de francs à Measurement Specialties en 1986. 
  • Look (fixations de ski) achetée en 1983 pour 1 franc et vendue 260 millions de francs aux montres Ebel en 1988. 
  • Testut (balances) acheté en 1983 pour 1 franc et vendu par les liquidateurs de la banque du Crédit Lyonnais à Mettler-Toledo en 1999 (montant non divulgué par le gouvernement). 
  • Wonder (piles ménagères) achetées en 1984 pour 1 franc et vendues 470 millions de francs à Ralston en 1988. Donnay (raquettes de tennis) acheté en 1988 pour 1 franc et vendu 100 millions de francs à une agence gouvernementale belge en 1991, etc. 

Tout au long du chemin, Tapie était de mèche avec François Mitterrand, qui a utilisé l'argent des contribuables pour annuler les dette bancaire accumulées par toutes ces faillites. 

Ce n’était bien sûr que le début de la carrière mouvementée de Tapie, qui allait passer par personnage de télévision, a propriétaire d’équipes sportives, preneur d’otage pour Adidas, homme politique, taulard et même comédien. 

À ce jour, le coté populiste de Tapie reste toujours assez bien vu par un bon nombre de français, malgré un cheminement pas très catholique sur le chemin de la gloire. 

Comme vous pouvez le voir, Trump a encore du chemin à parcourir avant de rattraper mon (affreux) compatriote !

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