Nous venions juste de nous marier lorsque mon épouse et moi avions emménagé à Nevers en septembre 1975.
Nous avions d'abord loué un pavillon bien ordinaire avec des trophées de chasse sur tous les murs, puis nous avons acheté un appartement « historique » en plein cœur de la vieille ville, près du marché Saint Arigle.
C’est là que j’allais faire une expérience prolongée de la vie urbaine, où il fallait garer notre auto dans la rue, supporter les voisins opposés qui lorgnaient dans notre espace, et faire face à un toit remplit de fuites qu’il a fallu remplacer peut de temps après notre installation.
Pour tout arranger, l’été 1976 avait ete horriblement chaud, et cela sans même mentionner un emploi et un lieu de travail que je n’aimais pas du tout. Dieu merci, les Beyls avaient eu la gentillesse de m'accorder un mois de congé en janvier 1976 pour aller à Chamonix afin d’y passer mon diplôme national de moniteur de ski.
Cela m’avait permis de skier un peu plus, même si nous revenions tous les week-ends sur Morzine en dépit de cinq longues heures et demie de trajet. Cela nous permettait de skier assez régulièrement et d'échapper à des lieux que nous détestions l’un et l’autre.
Comme je n’appréciais ni ma nouvelle carrière, ni notre lieu de résidence, nous avions alors décidé de mettre notre appartement en vente en novembre 1976, et dans le même temps, en dépit d’un excellent salaire, je démissionnais de mon poste chez Look.
Mon idée était de retourner à l'école de ski d'Avoriaz pour y enseigner pendant la saison d'hiver et de profiter de ce temps pour réévaluer mes options professionnelles. Noël étant la date choisie pour mon départ, j'avais participé à notre réunion internationale qui se tenait toujours début décembre et qui allait devenir un moment charnière dans notre vie.
Au cours de cette réunion, Look accueillait Paul, le président qui venait d’être embauché pour diriger sa nouvelle filiale américaine, qui allait commencer ses activités le 1er janvier suivant, et était située dans les installations de son distributeur du moment, à Elmsford, dans l’État de New York.
Ce distributeur, Beconta, était dans la branche du sport et distribuait notamment les chaussures de sport Puma, sa propre gamme de vêtements de ski, les chaussures de ski Dolomite et les skis Kästle. Pitou, son directeur des ventes, avait accompagné Paul à cette réunion, et lorsqu'il avait appris que j’étais sur le point de quitter Look, avait suggéré que ce serait une bonne idée que je vienne aux États-Unis pour aider le lancement de cette nouvelle filiale.
Cela m'avait semblé intéressant car c'était en tout cas bien mieux que de « retomber » dans l'enseignement du ski ou de travailler ailleurs en France. Appelez ça « fuite en avant » si vous voulez, mais j'avais été séduit par cette option et bien que je pensais déjà, que j’aurai la possibilité d’improviser en cours de route, j'avais accepté l'offre et négocié des conditions d’emplois moins que parfaites pour franchir ce pas vers l’Amérique ...
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