mardi, juillet 09, 2019

Chef de produit chez Look

Juste un an après mon embauche en tant que responsable du service de course, j’avais été promu au poste de chef de produit pour les fixations Look.

Il s’agissait d’un tout nouvel emploi au sein de l’organisation pour lequel, comme vous l’auriez peut-être deviné, il n’existait pas de description de poste. La seule idée était que je servirai de liaison entre nos différentes forces de vente ou distributeurs, et le bureau d’étude de la société afin de générer les produits dont le marché avait besoin.

Ce travail devait s’avérer très difficile. Non seulement le poste devait être créé à partir de zéro, mais il était rendu encore plus difficile sous le régime autocratique de Mr. Beyl, le fondateur de Look. Ce dernier filtrait essentiellement tout ce qui entrait dans le bureau d’études et était très dogmatique sur ce qu'il souhaitait en matière de nouveaux produits Look.

Pendant toute la durée de mon emploi en qualité de chef de produit, j'essayais de mettre en garde Monsieur Beyl contre les assauts incessants de Salomon et de sa gamme de produits dont l’utilisation était extrêmement pratiques, mais celui-ci tempérait toujours mes élans de passion énergiques avec des commentaires du type « Salomon, Salomon, Salomon… C'est tout ce que vous savez dire, mais rappelez vous de ce que je vous dit, Salomon est un géant aux pieds d’argile qui va ne tardera pas de se casser la gueule ! »

À cette époque, les comptes de Look était déjà dans le rouge et la société réagissait au coup par coup en proposant des produits assez douteux comme la plaque LK5, une fixation réclamée à corps et à cri par la force de vente française pour laquelle Mme Beyl était toujours aux petits soins, peu importe le chaos que le commercial français pouvais créer dans ce qui aurait du être une stratégie de développement de produit, disciplinée et visant le long terme.

Je m’arrachais les cheveux en réalisant comment je m’était fourvoyé en acceptant ce poste et en plus en étant venu vivre dans un coin perdu comme la ville de Nevers, plantée au beau milieu de nulle part ...

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