vendredi, octobre 31, 2008

Keynésianisme et amortisseurs

Mon bon ami Bill Bocquet a pris le temps d'écrire une série de réflexions sur la crise économique actuelle si pertinente (reproduites dans le commentaire suivant de ce document, mais hélas en anglais !) que je me suis senti obligé d’y répondre sur ce « blog. » Sans l’ombre d’un doute, je suis d'accord avec lui que le gouvernement américain aurait du laisser les banques et autres institutions financières faire faillite mais la douleur aurait été insupportable pour un peuple tellement dorloté. Qui veut se faire soigner les dents sans anesthésie ou conduire une voiture sans climatisation en Floride, ou sans sièges chauffants dans le Minnesota ? Je n’aime pas trop Phil Gramm, un sénateur Texan que je trouve un peu trop « fasciste, » mais suis cependant d'accord avec lui quand il dit que « nous somme devenu une nation de pleurnicheurs ... » En fait, la façon dont nous voyons notre économie peut être assimilée à une suspension d’auto . Dans le contexte de cette parabole économique, les Européens adorent les amortisseurs bien souples et assez mous. Leurs économies ne sont jamais vraiment fantastiques mais non plus jamais vraiment horribles ; tout y est simplement « morose. » En revanche, les américain adorent sentir se qui se passe en dessous de leur roues, aiment être en contact très intime avec la chaussée, savent apprécier un roulement impeccable sur de longs rouleaux d’asphalte flambant neufs, mais lorsque la chaussée se détériore, ils ne manqueront pas de le sentir ce nid de poule ! Ce réveil brutal a cependant pour effet de leur faire prendre des mesures correctives sans perdre une seule seconde. Ils ne veulent pas que leurs belles jantes en alliage léger soient détruites ou que la douzaine d'œufs qu’ils avaient déposée dans la benne de la camionnette se fissurent prématurément et se transforment en omelette. Par contraste, les Européens seront généralement enclins à blâmer les Chinois pour les mauvaises jantes qu’ils fabriquent ou la poule qui a pondu des œufs trop fragiles. Tout cela pour dire que notre seuil de tolérance en matière de douleur a été sensiblement réduit au fil des ans et que désormais tout doit être indolore et que, dans le long terme, cela pourrait bien signifier une forme de mort par immobilisation.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

That economic crisis is one for the text books. Every body is becoming a Keynesian again, which is how I was educated (at Fordham, with the Jesuits, what else? The text book at the time was Samuelson's). You know, there is one immutable law: to whom does the crime profit? Except in this case, look for the big losers.

If you consider the first level victims, they are neither you nor I, not even the people below us. If that would have been the case you would have had people in the street of NY or even Park City. When Lehman Bros or Morgan Stanley bit the dust, no big uprising, right?

So, who could have been the victims; the commercial banks? Sure, but only at the secondary level. Ask yourself, who really lost fortunes and could afford to keep quiet about it?
There are a lot of tears (albeit discreet) in strange countries like Saudi, India, Iran, China, Korea, even Tanzania, to say nothing of Ukraine and Russia. I even hear about hara-kiri in Japan. The poor bastards got nailed twice in a row thinking real estate in any form could not go down!
I am told that Ahmadinejad is in one of the best Iranian hospital recovering (?) from some illness. A shame he had his wallet where is rhetoric was. The mullahs may not let him survive the fiasco.
What do you think?

The rest is just consequences, what some of us call collateral damage. This is sad, but unavoidable.
A few years ago, Malou and I, from different approaches, worked on the creation of the Basel accords (Malou State side, in DC, and me in Europe, in Basel). The goal was to create a regulatory capital adequacy requirement for the banks. We both pushed for a total inclusion of risk assets in the adequacy ratios but we were both overridden by the banking lobby. The definition of risk assets stayed on the credit ratings. This is when the analysts started rating MBO's AA or even AAA, since "they were issued by Freddy Mac." Good joke, but if you know analysts, you know that their sense of humor is directly proportional to their IQ and their IQ is directly proportional to their hat size (or if you are not familiar with hat sizes, to the cc of their lawn mowers engines). IQ wise, they are in strong competition with bankers, with a de facto ceiling of 50.

Any way, keep your money within the FDIC insured limits, don't borrow what you cannot afford to repay, live within your means and don't sell your stocks if you don't need the money. Sounds familiar? I could still hear my grand mother!
Actually, if you have some cash you won’t need for a few years, buy what are today standard commodities: retail, transports, armament, wireless, electronics (US made only). Basically, the same sectors following the Crash of '29. Remember, some of the great fortunes were made then.

Despite what you may think, I am still a Keynesian, and I still believe that Smith was right. There is no such a thing as a free lunch, and the markets balance themselves ... as long as we talk about real wealth. This last part we tend to forget. Derivatives and off-off balance sheet instruments are not real wealth, and that is where the system crashes. Things like MBO and options on future options? Come on! One would own more wealth holding weather options (don't laugh, they exist, and they are doing very well - not that I own any myself - , thank you).

In short, we will survive. We Americans have a healthier attitude when faced with a crisis than do the Europeans. For at least two years, Malou and I have been astonished by the fact that the French and Belgians (sample taken mainly out of our respective families and local acquaintances) did not feel some kind of crisis looming. In short, there was no problem any where. Now, say since June, the first reaction was "What is happening?", then came "It’s an American problem," after that it was "What will the government do?" and finally "Lets go on strike, that will teach them!"

I never really understood who "them" were, but again, most of our countrymen never understood that (at least since the revolution) the government was them. Even my mother, an educated person with a whole life teaching, who ended up director of a Sallanches middle school, still does not see that the government's money is her own. When I try to explain it to her, she smiles, says yes dear and probably writes me off as contaminated by capitalism. I can just imagine her, slightly embarrassed, telling her cleaning lady "I had a nice son, I gave him the best education I could (you bet, she sent me to Cluses), and he has gone totally mad."

Bill Bocquet

Grolleau Philippe a dit…

On dit que les Français ont des clichés tout faits sur les Américains, parfois je me demande si l'inverse n'est pas tout aussi vrai !
Il semblerait nécessaire de ne pas oublier, dans les deux cas, ceux qui sont habitués, par intérêt ou professionnellement, à voir la dimension internationale des problèmes et leurs imbrications. Peut-être ne sont ils pas légions de part et d'autre de l'Atlantique ?
Cela fait plus d'un an que les mécanismes de la crise sont expliqués et débattus sur France Culture, dans l'Expansion et plusieurs livres (Par exemple "Le roman vrai de la crise financière de Olivier Pastré et Jean-Marc Sylvestre paru aux éditions Perrin en mai 2008). Pour info, nous mettons le lien avec le site du Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants (MCC), dont le numéro de juin de sa revue "Responsables" est intitulé : L'argent, critère de notre humanité (http://www.mcc.asso.fr/).
Nous sommes bien d'accord sur le fait que les banquiers et autres traders se sont pris pour des joueurs de casino en engageant dans leurs folies l'argent des autres et en ignorant tout sens du bien commun ! Tous ces "jeux" ne créent aucune richesse sauf une captation (je pourrais dire le vol) de la richesse commune au profit de quelques uns.
Espérons que cette crise apportera un assainissement des règles financières et de l'économie pour qu'enfin les revenus du travail soient prioritaires sur les revenus du capital ou à tout le moins rééquilibrés !
Quant au commentaire sur les grèves, il faut aussi comprendre que la majorité de nos concitoyens, tant aux USA qu'en Europe, vit avec une rémunération de son travail peu élevée (le salaire médian en France est autour de 1400 euros mensuels). Comment peut-on imaginer qu'elle voit sans réagir déverser des milliards dans les banques (prise de capital, prêts ou garanties) et par ailleurs se retrouve pour des semaines en chômage partiel ou congé obligatoire sans compter les suppressions d'emploi annoncées (automobile et sous-traitants, bâtiment,...).