mardi, octobre 28, 2008
CDS: Pire que le « subprime »
Les CDS ou « crédit default swaps » sont des contrats financiers bilatéraux de protection, entre acheteurs et vendeurs et, dimanche dernier, l’émission « 60 Minutes » de la chaîne CBS diffusait un segment sur ce sujet. Fondamentalement, ces produits dérivés sont une forme de pari mutuel permettant de jouer sur des résultats financiers sans jamais avoir à acheter les actions, les obligations ou les prêts hypothécaires concernés. Les problèmes qui ont commencés avec l'effondrement du marché immobilier américain ont été amplifiés dans le monde entier par ce que Warren Buffet a appelé des « armes financières de destruction massive. » En quelque sorte, une forme de jeu de roulette sans aucune réglementation. Ces CDS permettaient aux grandes banques d'investissement de vendre des primes d’assurance sans avoir à mettre d’argent de côté pour couvrir les pertes potentielles et rembourser les souscripteurs. Dans la pratique, si des instruments de dette voyaient leur valeur tomber à 8 cents pour un dollar, il était alors possible de gagner 92 cents - la même somme que vous auriez reçu si vous aviez été le véritable détenteur de la dette ayant souscrit cette assurance. C’est ainsi que beaucoup d’investisseurs malins, y compris les directeurs d’hedge funds (« fonds de couverture »,) ont pu amasser des milliards de dollars ! Quand le marché a commencé à avoir des problèmes et que toutes ces obligations financières on cessé de performer, chacun a voulu passer à la caisse mais il n’y avait pas assez d’argent mis de coté pour payer tout le monde. C'est donc dans une large mesure, ce qui est arrivé à Bear Sterns, Lehman Brothers, et AIG. Le fait de pouvoir acheter une assurance sur des positions pour lesquelles il n’existait pas d’intérêt à assurer avait transformé nos marchés financier en un gigantesque casino. Ces CDS aurait étés illégaux pendant tout le 20ème siècle, mais il y a huit ans, un nouveau congrès dominé par les républicains a accordé cette exemption à Wall Street ce qui s'est avéré être une très mauvaise idée. Une loi passée en 1999 et javascript:void(0)parrainée entre autre par Phil Gramm (qui est aujourd'hui un des vice-président de l’UBS) passait le dernier jour de session du 106ème congrès quand tous nos députes et sénateurs étaient impatients de rentrer à la maison pour les fêtes de Noël. Il interdisait entre autres toute réglementation des produits dérivés et l'éviscération de la loi Glass-Stegal de 1933 qui avait défini les lignes directrices de protection bancaire jusqu'à ce récent effondrement. La nouvelle loi, bénie par Greenspan était immédiatement signée par Clinton. Depuis, le marché des CDS a connu une croissance folle. Alors qu’il ne se situait qu’à un millier de milliards de dollars il y a dix ans, il atteint aujourd’hui plus de 62000 milliards de dollars (ce qui au dessus du PIB planétaire !) Au vu du danger que cela représente, il est assez facile de comprendre qu’il nous faut revenir a des règles très strictes pour endiguer tous ces abus et toute cette malversation ; de plus, je ne voterai certainement pas pour mes deux sénateurs qui ont approuvé cette loi, fin 1999 !
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