On dit que « l'absence attise les grandes passions, » et pour moi, ce proverbe s'applique parfaitement au ski. Tout a commencé quand j'ai fais mon service militaire dans l’armée de l'air française dans les années soixante, et me suis retrouvé affecté en Provence et en Corse. J'ai ainsi perdu une saison et demie de ski, ne pouvant guère fréquenter les pistes que durant des permissions bien trop courtes, faisant de ces courtes escapades une véritable torture. Plus tard, et juste parce que j'avais décidé de faire carrière dans la branche du ski et de venir m'installer en Amérique, j'ai passé huit autres hivers à New York au cours desquels mon ski, chaque saison, s'est limité au tout début à quelques sorties en Nouvelle-Angleterre ou même dans certaines petites stations locales qui m'ont parues horribles et qui ne valaient absolument pas la peine du déplacement.
Le seul bon ski que j'ai pu faire était durant certaines manifestations professionnelles, comme Ski Business Week, et lors de réunions de vente ou de séances de tests sur neige qui avaient tous généralement lieu dans l'Ouest, et où j'avais la chance de me retrouver sur la neige, mais ces expériences étaient si courtes et si limitées qu'elles finissaient par être, elles aussi, un véritable supplice. Pendant tout ce temps, je me sentais malheureux et avais hâte de retourner vivre à nouveau dans les montagnes où il possible de faire du bon ski.
Cette longue période de privation est la raison pour laquelle, un beau jour, sans crier « gare , » plus d'un quart de siècle plus tôt, j'ai pris le risque de déménager toute ma famille dans l'Utah et n'ai jamais regretté ce qui pouvait sembler être une petite folie. Je soupçonne aussi que cette séparation forcée est l'une des raisons pour laquelle ma passion pour ce sport est tellement forte et que le ski est pour moi une expérience vitale qui risque bien de durer jusqu'à ce que je ne puisse plus « chausser ... »
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