vendredi, avril 26, 2019

Le ski peut-il bien voyager ?

La vraie question devrait plutôt être formulée ainsi : les skieurs sont-ils prêts à voyager loin? Je me souviens encore des premières fois quand j'ai skié à Park City : La station venait d'installer des panneaux signalétiques en japonais traduisant les panneaux existants en anglais.

À l’époque, le Japon tout entier était fou de ski et n'était qu'à quelques années de l’abîme financier dans lequel le pays allait basculer à la fin des années 80. All Nippon Airways avait prévu d'amener des skieurs dans l'Utah afin de leur faire goûter « The greatest snow on earth » (la meilleure neige du monde).

Quand j'étais encore en France, alors que le pays étrennait toutes ses stations de ski ultra-modernes au début des années 70, certain croyaient que les Américains vivant sur la côte est n'hésiteraient pas à sauter dans un avion et à venir skier dans les Alpes. Cela s'est produit un peu pendant quelques années, mais cela n'a pas duré.

Les skieurs qui venaient de loin se sont vite rendus compte qu'entre le décalage horaire, les changements d'altitude et une culture différente, ils devaient jongler avec une véritable surdose de challenges qui venaient alourdir le défi logistique que représente déjà le ski.

Plus tard, les skieurs américains ont commencé à raccourcir leurs séjours de ski et l'espoir de les amener en Europe, juste pour skier, est devenu un rêve suranné. Aujourd'hui, les Australiens continuent de venir skier en Amérique (ils y restent généralement deux semaines), au Japon et même en Europe pendant leur été austral, alors que certains Américains et Chinois se rendent au Japon pour faire des virages au pays du soleil levant, mais les actions de quelques individus n'ajoutent pas beaucoup de journées skieur.

Cela demande tout simplement trop d'effort de faire des voyages intercontinentaux dans le seul but de skier. Cette vue des choses semble sortir directement de l'imagination débordante de certains responsables marketing.

Alors que le monde entier réclame une simplification tous azimuts du ski, toutes ces observations me rendent sceptiques par rapport aux forfaits multi-stations poussés par Vail Resorts et Alterra, et je me demande combien de temps cela durera ...

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