vendredi, août 04, 2017

Peur, tensions et quête de perfection

Ceci fait suite aux évocations récentes de ma vie de jeune collégien.

Je n'ai pas vraiment apprécié ces années. Je m'ennuyais et rien de ce que l'on me proposait ne m' intéressait. Ma seule passion à cette époque était de gribouiller des voitures de sport (je sais, j'aurais du devenir styliste dans l'automobile) et aussi d'amuser mes camarades de classe.

 Il se pourrait bien que je n’étais pas assez mûr pour mon âge, mais je ne suivais pas vraiment, moi qui depuis, suis si compétitif et si engagé. En tout cas, mes souvenirs de cette période sont si flous qu'ils pourraient bien avoir été mentalement refoulés.

Résultat, mon carnet scolaire en a terriblement souffert et la peur de devoir redoubler, d'être purement et simplement viré et d’être entraîné dans cette descente aux enfers allait créer un climat d'angoisse qui allait très vite devenir insupportable pour moi.

Chaque journée scolaire me terrifiait, ce qui veut dire que je vivait paniqué cinq jours sur sept. En hiver, mon seul souhait, mon rêve permanent, était que notre bus de ramassage scolaire dérape sur la neige glacée et finisse dans le fossé, de sorte que je n'ai pas à faire face à un autre jour d'échec au CEG.

Il y avait en particulier une section de route sur notre itinéraire, appelée « Le Bochard », qui comportait une série de virages en épingle à cheveux dangereux, et c'est là que je visualisais obsessivement le bus en train de faire un tonneau au ralenti, et que je priais avec ardeur pour qu'il s’écrase lourdement dans la foret en contrebas, alors que les mots « pas d’école » se mettraient à flasher comme on pouvait voir cela sur les « flippers » de l’époque.

C'est du reste exactement à ce moment que j'ai découvert que prier pour des résultats que nous ne contrôlions pas était une pure perte de temps.

C'est aussi là que j'ai décidé de quitter St. Jean et de recommencer ma vie à Cluses, une institution quasi-militaire, où il n'y avait absolument aucune place pour rêvasser et faire l'imbécile.

J'avais enfin réalisé que toute cette peur et tout ce stress me rongeaient lentement et qu'il était enfin temps de me mettre au travail !

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