lundi, décembre 22, 2008

L’achat des fixations Look par Rossignol

Cet article fait suite à l’histoire publiée hier et apporte ma version sur ce qui a vraiment déclenché la vente de Look aux skis Rossignol en 1994. D’abord, un petit peu d’histoire ; Look a été fondé en 1951 à Nevers par Jean Beyl, lui-même un passionné de ski. Le premier produit consistait en une fixation à plaque pouvant pivoter sur 360 degrés, baptisée « Antifracture ; » celle-ci devait laisser place à la fameuse butée à double pivot « Nevada, » jumelée à une plaque tournante et équipant tous les célèbres coureurs à ski de l'époque. Ce produit devait être suivi par la combinaison butée Nevada II et talonnière à pivot N-17, qui allait s’imposer comme le meilleur système pendant de très nombreuses saisons d'hiver. Cet ensemble haute performance ne se vendait alors qu’à des skieurs confirmés et Look avait beaucoup de mal à offrir quelque chose de moins intimidant et meilleur marché pour les masses. Look essayait alors, sans succès de s’attaquer a ces segments de bas et milieu de gamme dans lesquels Salomon faisait un véritable « tabac. » Ce manque de produits adaptés à la grande distribution ainsi que des erreurs de gestion devaient éventuellement contribuer à la faillite de la marque nivernaise. Celle-ci fut récupérée en 1983 par Bernard Tapie, le « reprenneur » de l’époque ; Plus fort en « gueule » qu'en gestion, Tapie tentait d'ajouter Geze, un fabriquant allemand de fixations, à sa panoplie de produits de ski sans aucun succès et assez vite, tous ses actifs se retrouvaient dans les mains d’une filliale du Crédit Lyonnais, surnommé « Crazy Lyonnais » de ce coté de l’Atlantique, qui avait mis en place les financements de reprise de Look et d’Adidas. Plus tard, c’est Pierre-Alain Blum, un horloger propriétaire des montres Ebel qui avec les skis Authier rachetait la firme et ne réussissait toujours pas à la relancer. En 1993, alors que les conservateurs reprenaient le contrôle de l'assemblée nationale française, les amis de Laurent Boix-Vives avaient suggérés qu'il rachète ce bien dont Ebel ne savait que faire. La plupart des dettes ayant été épongées, tout était présenté comme une offre que Rossignol aurait été fou de refuser, sans parler qu’en 1998, la division « cycles » de l'entreprise était revendue à un certain Dominique Bergin. Connaissant M. Boix - Vives, il est très probable que Rossignol ait bel et bien récupéré plus que le prix d'achat initial de Look lors de cette vente. Là où Olle Larsson a sans doute raison est qu’au moment de la reprise de Look, Rossignol a bien étudié tous les produits disponibles et sans doute déterminé que la butée Geze (dont le système était utilisé sous licence pour la fabrication du modèle bon marché Salomon 222) n'était pas seulement une combinaison acceptable avec la fameuse talonnière à pivot, mais était surtout beaucoup moins cher à fabriquer. Le fameux « pivot » est aujourd’hui abandonnée en compétition, désormais remplacée par une talonnière simpliste qui rappelle la Look 27, un bas-de-gamme de 1980. En rétrospective, et je dois l’avouer à ma grande surprise, Rossignol a véritablement « ressuscité » Look en simplifiant la gamme et y en apportant toute sa puissance de distribution.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ces précisions ! Très intéressant !

Crdlment

Anonyme a dit…

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