L'année dernière, un type, ancien militaire israélien, qui venait juste de s’installer dans sa résidence secondaire tout près de chez moi, s'est présenté à moi. Après m'avoir dit qu'il gagnait plus d'un million de dollars par an en tant que gestionnaire de fonds spéculatifs, il m’a demandé de l’accompagner pour lui fasse visiter notre domaine skiable (gratuitement, bien sûr) et m'a demandé si j'étais « woke ».
Comme je ne savais pas exactement ce qu'était être « woke », j'ai répondu par la négative, surtout compte tenu du ton péjoratif de sa question et de ma perception du sujet. À peu près à cette époque, woke était déjà devenu la « bête noire » de l’extrême droite américaine, et depuis ce temps, cette mouvance s'infiltre partout dans le monde, il est donc logique que je voulusse mieux comprendre ce qu'était ce mouvement.
De retour à ses origines, woke est un adjectif dérivé de l'anglais afro-américain signifiant « Être en alerte par rapport aux préjugés raciaux et à la discrimination » qui est apparu dans les années 2010, poussant à une plus grande prise de conscience des inégalités sociales telles que le sexisme, la politique identitaire, la justice sociale et le concept de « théorie critique de la race » à propos des privilèges dont jouissent les blancs et des réparations demandées pour l'esclavage par les Afro-Américains.
Cette mouvance a pris de l’ampleur lorsque Black Lives Matter (BLM) a sensibilisé la population aux fusillades policières contre des Afro-Américains et en suggérant que les forces de l'ordre américaines ne devraient plus être financées par les contribuables.Un autre grief des woke porte également sur le fait que les femmes souffrent d’un sexisme systémique et que les individus devraient pouvoir s'identifier à n'importe quel sexe, ou à aucun, comme ils l'entendent.
Enfin, toutes ces diverses revendications ont embrasés les partis politiques d’extrême droite aux États-Unis ainsi que dans plusieurs pays occidentaux qui utilisent le terme « woke » comme une insulte à l’encontre de diverses idéologies progressistes ou de gauche perçues comme trop zélées ou hypocrites.
De même, certains commentateurs considèrent ce terme offensant et négatif de la part de ceux qui poussent des idées politiques impliquant l'identité et la race. Parmi eux se trouve Jean-François Braunstein, un philosophe français qui a même qualifié le mouvement de « religion », citant l’exemple de la société Disney qui invite ses employés blancs à réfléchir entre autres sur leurs privilèges.
Bien que je conteste la récuperation de ce mouvement par l'extrême droite, je ne nie pas que certains éléments de l'idéologie woke soient totalement justifiables, mais beaucoup de ceux-ci sont tirés par les cheveux s'ils ne sont pas complètement déments, mais le fait d’avoir passé cette idéologie en revue me conforte en me démontrant que je suis effectivement loin d'être « woke » !
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