dimanche, juillet 27, 2008

La traversée du Névada

Le Névada compte parmi les plus grands des états américains et se trouve sur le chemin entre l'Utah et la côte ouest du pays ; si vous vous rendez en en Californie en voiture, le chemin le plus court passe toujours par le Névada. Ce territoire est un grand désert, qui rassemble l’essentiel de sa population sur deux villes : Las Vegas et Reno. Entre cette dernière et Salt Lake City ne se trouvent qu’une poignée de petites villes, comme Wendover, Wells, Elko, Winnemucca et Lovelock. A part ca, il n'y a strictement rien, juste de la poussière, du maquis et un horizon qui n’en fini jamais. Je sais, je n’ai pas mentionné la piste de Bonneville en Utah ; c'est tout près de Wendover et c’est très célèbre pour tous ses records de vitesse terrestres, mais ce n'est pas une ville, c'est un coin perdu au milieu d’un fond de lac salé maintenant dessèché. Quoi qu’il en soit, nous avons conduit toute cette journée de dimanche dans un paysage bien morne. Le voyage était rendu encore moins agréable par un ciel complètement enfumé, qui était le résultat des milliers de feux qui ont brûlé tout cet été à travers la Californie. Il y avait très peu de voitures sur la route, juste beaucoup de gros camions allant et venant sur l’autoroute New York - San Francisco. À un moment, nous avons remarqué un auto-stoppeur qui avait l'air bien vieux, sale et vêtu comme un clochard ; j’ai ralentis, l’ai observé un peu, puis me suis arrêté et me suis mis à reculer à toute vitesse avant de le laisser monter avec nous. Notre banquette arrière était toute encombrée et nous nous sommes vite empressés de faire un petit peu de place pour notre passager. Celui-ci n'était pas du tout bavard et sentait terriblement mauvais. Il me rappelait bien quelqu'un, mais je n’arrivais pas à placer un nom sur son visage. Nous l’avons laisse descendre à Battle Mountain, un endroit assez obscur qui est en fait une réserve indienne et c'est là que tout m’est revenu. J'ai reconnu Steve Fawcett le navigateur extraordinaire qui a été porté disparu depuis plusieurs mois. Lui aussi s’est rendu compte que je l'avais identifié. En prenant congé de nous, il m'a simplement prié de me taire, m’a juste demandé mon nom et mon adresse en disant seulement: « Je m’en souviendrais et vous n’allez jamais regretter votre geste... » Sans rien dire, nous avons repris la route...

Aucun commentaire: