samedi, juillet 26, 2008
La crise financière en chiffres
On dit que pour comprendre quelque chose, il faut être capable de l'expliquer. Cela s'applique parfaitement à la crise financière que nous traversons en ce moment. Aujourd'hui, nous n'allons pas tenter de tout éclaircir ; nous nous contenterons d’analyser les gros chiffres. Bien sûr, il convient d’abord de bien saisir l’ordre de grandeur de ceux-ci car ils ont tendance a nous dépasser. Dans un blog précédent, j’avais suggèré une comparaison entre sommes d’argent et années, et c’est peut-être quelque chose qui vaut la peine d’être revisité... En tout état de cause, avec un produit intérieur brut de 13 840 milliards de dollars, les états-unis ont une dette publique de 8 500 milliards de dollars et une dette extérieure de 12 200 milliards. Vous pourriez vous demander ce que représentent les prêts hypothécaires dans tout cela, et bien la réponse est la somme stupéfiante 16 700 milliards de dollars, bien au dessus de notre produit intérieur brut ! Sur ce montant, 5 000 milliards de dollars sont détenus par les désormais célèbres organismes Fannie Mae et Freddy Mac. Rappelez-vous que cette dette hypothécaire représente à peu près la moitié des actifs des banques commerciales américaines. Il est donc assez facile de voir que si les prix de l'immobilier continuent à plonger - et jusqu'à présent rien ne semble indiquer le contraire - et revenir aux niveaux existant avant la formation de cette « bulle, » cela risque d’avoir de très graves conséquences sur notre système financier. Je ne parle pas ici de scénario « catastrophique, » mais simplement d’un simple retour à des valeurs plus réalistes. En estimant alors que globalement, cette « bulle » représente une appréciation de plus de 50% depuis 2003, et qu’un retour à des valeurs normales pourrait se traduire par une chute d'au moins 30%, l'impact sur les banques pourrait facilement - par mon propre calcul - se situer entre 5% et 10% de ces 16 700 milliards de dollars, soient environ 1 000 milliards de dollars en pertes potentielles pour notre système bancaire. Cela serait assez loin des 20 milliards de dollars de passif potentiel promis pour le « sauvetage » de Fanny Mae et Freddy Mac par les contribuables américains. Heureusement pour le gouvernement, personne n’est vraiment capable de saisir la différence entre « milliards » et « milliers de milliards... »
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