samedi, décembre 21, 2019

Première séance de formation à l'école de ski d'Avoriaz

Il y a une cinquantaine d'années cette semaine, je venais de commencer à travailler à l'école de ski d'Avoriaz et Edmond Denis, son directeur, avait emmené toute l'école de ski pour réviser d’important concepts pédagogiques.

Je me souviens que nous travaillions sous télésiège de Foillis, aujourd’hui disparu. À l’époque, le dérapage était roi, du latéral, au dérapage en biais, en passant par les feston-dégagements et le dérapage arrondit qui menait tout droit au Christiania léger et qui constituait le Graal de la technique française.

Il s’agissait d’un virage fin et parfait, n’utilisant qu’un léger allégement du bas vers le haut et une projection circulaire du haut du corps, des skis restant parfaitement parallèles et serrés. Le tout devait être exécuté à une vitesse la plus basse possible et avec la plus grande grâce qui soit.

Edmond faisait partie d'une expédition française qui avait grimpé pour la première fois la face sud de l'Aconcagua au Chili, en 1954, et avait perdu ses orteils suites à des gelures subies lors de cette ascension.

Il nous disait que le secret de tous les virages Christiania se trouvait dans une pression longitudinale du gros orteil que le skier devait pouvoir ressentir et exercer tout au cours du virage. Le pauvre devait sans doute se référer aux sensations fantômes de ses orteils amputés !

J'aimais bien ce que que racontait Edmond ; à l’époque, j’avais un désir intense d’apprendre la technique du ski et j’aimais bien son coté anticonformiste. Il parlait comme un livre et cela m’impressionnait.

Quatre ans plus tard, il quittait l'école de ski pour devenir « Contrôleur de l’Enseignement du Ski », un job en or pour un mec cool comme lui ...

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