Au Nouveau-Mexique, il y a Sante Fe, la capitale de l'État, puis un peu au nord de là, il y a le célèbre Taos pueblo et encore, un peu plus au nord, il y a Taos Ski Valley, une station de ski spéciale que je n'ai jamais visité, mais qui regorge de terrains et de personnages assez uniques.
Comme Ernie Blake, son fondateur un peu déjanté et deux Français, Jean et Dadou Mayer, qui se sont créés une identité de légendes du ski, grâce à leurs accents galliques romantiques, leurs savoir-faire en hotellerie et leur talents (je présume) sur les planches et sur la neige, en tout cas mieux que la plupart des Américains de l’époque qui ne savaient pas skier.
C'étaient un temps béni des dieux, quand l’équipe de France de ski commençait à gagner et qu’on pardonnait tout aux Français qui savaient un peu skier. Ils étaient alors en forte demande, ce qui voulait dire que, dans la vie comme dans le ski, le timing c’était tout. Je les avais rencontrés tous les deux en 1978 à Denver, alors que je travaillais pour les fixations de ski Look.
Ce 10 octobre dernier, Jean, le frère aîné, est décédé à l’âge de 85 ans, d'un cancer du sang. Formé à l'école hôtelière de Cornell, près de New York, on disait aussi qu'il avait été Champion Junior lors du championnat de France de ski en 1953, mais je me demande si cet exploit n'a pas été tissé dans cette belle histoire qu'il s'est construit autour de lui, car je n'avais jamais entendu parler de ce skieur quand je vivais encore en France.
En tout cas j'espère qu'il repose en paix, mais dans « the Land of Enchantment » (le pays de l'enchantement) qu'est le Nouveau-Mexique, je ne serais pas surpris s'il décide toujours de hanter les combes de Kachina, les jours de grosse poudreuse ...
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