samedi, novembre 08, 2008
Bons baisers de Russie
Depuis toujours, j’avais rêvé de voler dans un MiG-29 « Fulcrum » et ce jour est enfin arrivé! C’était la semaine dernière et je ne vais pas vous dire combien mon porte-monnaie a souffert de cette fantaisie, ni par quelle marge j'ai désormais dépassé mon empreinte de carbone allouée pour l'année, mais une fois de plus, je me suis dit « après moi le déluge ! » J'avais planifié depuis très longtemps cette demie-heure de vol anthologique qui me ferai franchir le mur du son (non, je n'avais jamais eu le privilège de voler en Concorde), et m’amènerait à pratiquer d’impressionnantes manœuvres aériennes comme le « tail-slide », le « cobra » à la Pugachev, des tonneaux, des « immelman », des loopings et ce qu'ils appellent le « split-S. » Il y avait en plus des montée en chandelle époustouflantes, des piquées vertigineuses et des virages à très haute vitesses sans parler de tous les « G » inclus dans le forfait. J'avais pris l'avion de Salt Lake à Paris, puis jusqu’à Moscou où j’était conduit à la base aérienne de Joukovski sous la houlette de mon interprète. Après un copieux petit déjeuner à la base et le protocole habituel de sécurité, le contrôle médical, un briefing très détaillé et l’harnachement du casque, de la combinaison anti-G et du matériel de communication, j'ai alors bien inspecté le zinc qui semblait en assez bon état avant de l’escalader et de me mettre en place dans l’étroit habitacle laissant Igor, l'ingénieur en chef de l’escadron, ajuster le siège à ma taille. Dimka Sidorov, mon pilote, parlait à peine quelques mots d'anglais et dès le violent départ et pendant tout le vol j'ai prié Dieu pour le comprendre si jamais il avait crié « éjectes-toi! » Je me suis bien retenu de vomir mon petit déj, j’ai fait de mon mieux pour sembler courageux et j’ai gardé mes yeux grand-ouverts de peur jusqu’au moment ou nous touchions enfin le sol. Je trouvais alors que cette sortie exceptionnelle était malheureusement bien trop courte. C’était impossible que trente minutes se soient écoulées si vite ...
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