dimanche, juin 29, 2008

L’éducation religieuse des enfants ; une bonne chose ?

Depuis leur création, la plupart des religions ont été fortement tributaires de l'endoctrination des enfants afin de survivre et de prospérer. Tout a vraisemblablement commencé avec une éducation culturelle mélangé à une variété de croyances, certaines d’entre-elles issues d’observations et de réflection, et le reste provenant de simple superstition et de croyances fabriquées de toutes pièces. Une question parfaitement légitime est de savoir s'il est moralement justifié d'exploiter des esprits innocents et crédules en leur instillant des croyances irrationnelles? Cette forme d'éducation appartiennent-elle à un mode de transmission d’une certaine forme de culture et de valeurs ou s’agit-il tout simplement d'une forme d’exploitation et de maltraitance ? Si l’on considère le caractère sectaire de la plupart des religions qui se révèle souvent comme un outil dangereux, divisant plus qu'il n’unit, est-ce là une forme de patrimoine intellectuel bien désirable ? Personnellement, je ne le crois pas. S'il est sans doute un peu tard pour demander aux parents qui ont déjà choisi de donner à leurs enfants une éducation religieuse de tout arrêter, tous ceux qui sont sur le point d'élever leurs bébés trouveront peut-être opportun de réfléchir à deux fois avant de se lancer dans l’enseignement de connaissances pour lesquelles il n’existe aucune preuve tangible et qui pourraient nuire à la santé mentale de leur progéniture. Il existe tant de connaissances prouvées et des faits à apprendre sur la vie de cette planète et de l'univers qui l’entoure, et en même temps si peu de temps pour tout apprendre, qu'il me semble à la fois irresponsable et injuste d'injecter des connaissance fantaisistes, non prouvées et souvent nuisibles à de jeunes esprit innocents au détriment du minimum de connaissance qu’il est souhaitable d’acquérir pour qu’il puissent survivre et prospérer en pleine harmonie avec leurs pairs et leur environnement.

2 commentaires:

mithys a dit…

Pourquoi tant d'éminents scientifiques et intellectuels, anciens ou contemporains, tels qu'Einstein, Teilhard de Chardin, le docteur Alexis Carrel, Paul Claudel, etc ..., pourtant au courant de l'existence d'alternatives humanistes non aliénantes (agnosticisme, incroyance, athéisme, libre pensée, franc-maçonnerie a-dogmatique ...), sont-ils restés croyants ou déistes, même si ce fut avec d'importantes nuances, critiques ou rationalisations a posteriori ?

Leur biographie est révélatrice : ils ont tous reçu une éducation religieuse, ou bien subi des influences judéo-chrétiennes ultérieures, ou enfin, mais c'est théorique et exceptionnel, ils ont réagi a contrario à une éducation laïque trop exclusive.
La toute puissance de l'éducation religieuse a été notamment démontrée - paradoxalement - par le R.P. Antoine Vergote, professeur de psychologie à l'université catholique de Louvain, dans "Psychologie religieuse", paru en 1966.Il y explique les motivations psychologiques de la foi et l'influence du milieu familial et culturel, et reconnaît quasi explicitement qu'en l'absence d'éducation religieuse, la foi n'apparaît pas. Il écrit : La disponibilité religieuse de l'enfant ne prend forme qu'à la condition d'avoir été précocement éduquée".(...)."Les gestes et le langage religieux des parents (...), la célébration des fêtes religieuses marquent de façon indélébile les souvenirs d'enfance de nombreux adultes et déterminent leurs sentiments d'appartenance religieuse".

Le neurophysiologiste Henri Laborit écrit même : "Je suis effrayé par les automatismes qu'il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d'un enfant. Il lui faudra, dans sa vie d'adulte, une chance exceptionnelle pour s'en détacher, s'il y parvient jamais". Et il poursuit : "Vous n'êtes pas libre du milieu où vous êtes né, ni de tous les automatismes qu'on a introduits dans votre cerveau, et finalement, c'est une illusion, la liberté!". Et de fait, depuis quelques années, des neurophysiologistes, surtout américains et canadiens,observent notamment par l'IRM fonctionnelle, les traces neurologiques laissées dans le cerveau émotionnel par une éducation religieuse précoce et affective, renforcée par un milieu culturel unilatéral excluant toute alternative non aliénante. Le cerveau rationnel et donc l'esprit critique ultérieur, du moins dès qu'il est question de religion, s'en trouvent influencés.

Il est donc légitime de penser que l'éducation religieuse pourrait constituer dans le chef des parents et des éducateurs croyants, bien que sincères et de toute "bonne foi", une malhonnêteté intellectuelle et morale inconsciente ... Ne leur en déplaise ...

Certes, on pourrait objecter que tous les parents, croyants comme incroyants, influencent leurs enfants. Mais les deux styles d'éducation ne sont pas comparables : les parents croyants leur imposent de se soumettre à des "commandements" moraux et à croire en l'existence d'un dieu personnel dont ils témoignent physiquement et qui répond à leurs incertitudes. Les parents incroyants, au contraire, ne suscitent pas chez leurs enfants de faux problèmes métaphysiques : ils répondent au fur et à mesure à leurs interrogations, développent leur esprit critique à tous points de vue, les dotent d'une force intérieure leur permettant de supporter sereinement les incertitudes par une confiance raisonnable en la science, et développent leur conscience morale, leur autonomie et leur responsabilité individuelle.

En Belgique, la laïcité politique vise la neutralité de l'Etat, mais rien n'est encore fait pour promouvoir la laïcité philosophique , dans le but de permettre un choix aussi libre que possible des convictions philosophiques OU religieuses. Il faudrait pour cela que les parents croyants se demandent si, à notre époque d'ouverture à la différence et de pluralisme des cultures et des convictions, ils ont encore le droit de donner à leurs enfants la même éducation que celle qu'ils ont reçue. Il faudrait aussi mettre en place une école pluraliste, au frigo depuis 34 ans, où l'enseignement du "fait religieux" ne se conçoit pas sans celui du "fait laïque".Mais les religions, si elles ont mis un bémol à leurs prétentions dogmatiques (sauf l'islam pris à la lettre), et si elles ont hypocritement récupéré certaines valeurs humanistes universelles, ne renonceront jamais à leur volonté d'aliéner les esprits : en témoignent le prosélytisme et l'évangélisation catholique, depuis Jean-Paul II, Benoït XVI et Sarkozy 1er,l'avancée des sectes, telles que la scientologie, et des chrétiens évangéliques américains, avec leur créationnisme, leurs conceptions obsolètes en matière d'éthique, sans oublier les prétentions abusives d'un certain islam, etc ...

Le plus urgent et le plus difficile, à mes yeux, est de parvenir à faire comprendre aux croyants et aux religions que la laïcité, dans les deux acceptions du terme, n'est pas anti-religieuse, encore moins athée mais qu'elle vise seulement à faire en sorte que chacun puisse choisir, aussi librement que possible, de croire ou ne ne pas croire.

Cordialement,
Michel THYS, à Waterloo
michelthys@tele2allin.be

Anonyme a dit…

Bonjour,

Bravo pour votre article; je voulais vous annoncer que Parenthèse Radio (la nouvelle radio nationale 100 % talk 100 % famille) va consacrer une émission à l'éducation religieuse le mercredi 27 août de 9 h à 11 h le matin.
Toutes les fréquences et la radio en direct sur www.parentheseradio.fr. A bientôt !!