mardi, août 31, 2010

Aventures au pays des implants ...

Ce 16 Juin dernier, je cassais malencontreusement un bridge dentaire à trois dents et cela ne manquait pas de me mettre très en colère contre moi-même, le monde, la nature et tout le reste. Pour être honnête, ce bridge bien compliqué était attaché à une dent qui elle-même ne tenait que par un fil et ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle me fausse compagnie. Les conséquences de cet incident étaient toutefois assez malencontreuses car j'avais maintenant l'air d'un clochard édenté et la réparation allait me coûter une petite fortune. Assez vite, mon dentiste avait recollé la couronne en place et m'avait expliqué, qu'à moins que mon souhait soit de rester édenté pour la vie, des couronnes sur implants dentaires étaient ma seule option.

Je me suis tout de suite mis à la recherche de chirurgiens dentistes qui pourraient m'assister dans ce travail de reconstruction. Mon premier arrêt avait lieu chez le chirurgien qui avait déjà placé quatre implants dans ma petite bouche. Les deux premiers avaient échoué au bout de cinq ans, mais leur remplacements en ont maintenant dix et apparemment, s'accrochent toujours à ma mâchoire. Si j'avais besoin de raisons supplémentaires pour faire confiance à ce spécialiste c'est tout simplement qu'il avait réussi à séparer huit dents de sagesse de mes deux enfants. Je suis donc allé le voir, il a pris une bonne vieille radio de la zone problématique, m'a pincé l'os de la mâchoire avec ses doigts comme un vieux maquignon saisirait la mâchoire d'un canasson pour en estimer l'âge. Ce faisant, il voulait « déterminer » l'épaisseur de l'os à cette endroit (comment le pouvait-il?) Il me déclarait alors que j'aurais besoin d'une greffe osseuse, et après quatre mois d'attente pour qu'elle fuse avec l'os, il serait alors en mesure d'installer les implants. L'ensemble du processus s'étendrait presque sur une année entière, serait très coûteux et sa façon de procéder m'avait profondément déplut.

Je suis ensuite allé voir ClearChoice un institut qui fait une publicité très agressive à la télévision et qui m'a sorti un numéro fort impressionnant, en me promettant - entre autre - que je pourrais sortir de leur établissement, le jour même de mon opération, avec mes nouvelles couronnes en place. Trop beau pour être vrai? Très probablement, mais ce que j'ai aimé, c'est qu'ils ne se sont pas contentés de prendre une simple radio, mais de scanner ma mâchoire en trois dimensions afin de vérifier qu'il y avait suffisamment d'os pour éviter une greffe osseuse, me permettant ainsi une économie appréciable de temps et d'argent. Si vous me suivez toujours, je retrouvais mon moral en raison du laps de temps et des frais un peu plus raisonnables, mais je n'avais pas confiance dans la rapidité avec laquelle les couronnes seraient mises en place.

J'ai donc poursuivi mes recherches et je trouvais finalement un chirurgien juste à Park City, qui était capable de neutraliser mon scepticisme en me donnant suffisamment de bonnes raisons d'arrêter mon choix sur lui. Le fait qu'il ait un scanner et qu'il ait lui aussi confirmé que je n'avais pas besoin de greffe osseuse suffisaient pour conforter mon choix. Je choisissait aussi de ne pas avoir d'anesthésie générale, afin de pouvoir suivre la procédure en « direct » depuis le « confort » de ma chaise. C'est ainsi que la semaine dernière, je confrontais courageusement cette corvée, m'équipait de mon iPod et m'installais sur la chaise à torture. D'abord, le spécialiste a dû extraire la dent qui était à l'origine de toute cette catastrophe et a fallu qu'il se batte littéralement contre deux racines rebelles qui s'entêtaient à rester sur leurs positions. C'était particulièrement intéressant de voir les hauts et les bas de cette joute, le chirurgien perdant parfois patience ou donnant l'impression de paniquer face à cet imprévu.

Quand il s'est mit à percer ses trous dans ma maxillaire supérieure afin d'y installer les implants, je me posais pas mal de questions quand à ses compétences techniques pour bien positionner ceux-ci, et c'est à mon grand soulagement qu'il prit alors quelques radios pour vérifier où il en était. La procédure était très bruyante, remplie de vibrations de toutes sortes et me secouait dans toutes les directions, mais je n'avait guère d'autres options que de rester bien gentiment collé à ma chaise. C'est alors que je me suis imaginé que je pratiquais un genre de sport très dangereux, du type qui produit un flux d'adrénaline constant et qui vous force à vous demander si vous allez vous en tirer vivant. Encore une fois, j'étais surtout préoccupé par le bon positionnement de mes futures couronnes et n'était toujours pas sûr que celles-ci allaient finir au bon endroit; j'avais aussi peur que mon chirurgien finisse par perdre son sang-froid, abandonne tout, et fiche le camp au Canada en me laissant cloué à mon siège !

Ce jeu mental m'a tenu occupée jusqu'à la fin de l'opération, et quand tout était enfin terminé, j'étais complètement épuisé. Pour couronner le tout, je devais alors me rendre chez mon dentiste afin qu'il puisse prendre les empreintes nécessaires à la fabrication du dentier temporaire que je porterai pendant ces cinq prochains mois, et c'est ainsi qu'un après-midi bourré d'aventures passionnantes prenait fin …

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