mercredi, juillet 26, 2017

L'école de « désapprentissage »

Mes premières années de scolarité ont été marqués par une bonne école primaire, dans une toute petite pièce où sept classes de jeunes garçons étaient entassés et instruit par monsieur Losserand, l'instituteur du village.

J'y ai beaucoup appris, compte tenu des circonstances, et mon avenir semblait presque assuré quand j'ai pris le chemin du « cours complémentaire ». Cette fois, le bus m'emmenait tous les jours à St Jean d'Aulps, 6,5 kilomètres plus bas dans la vallée, je déjeunais à la cantine et je changeais de cours toutes les heures comme à l'université ; en tout cas c'est ce que je croyais.

Notre nouveau « collège », comme il allait être rebaptisé, était encore en construction, et nous devions littéralement faire des kilomètres à pied jusqu'au hameau de l'Abbaye, pour y prendre la plupart de nos cours.


L'un de nos professeurs, mademoiselle Krac, était censée nous apprendre l'anglais, mais la seule chose que j'ai appris et retenu avec elle étaient ses remarques en début de cours qu'elle proférait en français : « vous vous asseyez et vous vous taisez ! »

Inutile de dire qu'au lieu d'améliorer mon savoir, j'ai complètement « désappris » tout ce que monsieur Losserand avait si laborieusement  engrangé dans mon petit crâne. Il est vrai que du coté positif, j'ai appris à mastiquer les chewing-gums Malabar et à fabriquer les scoubidous, tout en faisant des dessins et en amusant la gallerie.

Cela dit, chaque année, mes notes ne faisaient que décliner, et après trois ans de cette descente aux enfers, je décidais de changer d'école, afin de ne pas en arriver à un point où je risquais d'oublier mon propre nom.

Cet établissement qui s'appelait « Collège Henri Corbet » m'a presque exterminé mais mon instinct de survie aura été plus fort !

6 commentaires:

Anselme Baud a dit…

Et bien bravo on se met a critiquer le fameux enseignement que nos vénérables profs s'employaient à nous inculquer pour la vie ? « Et crac, madame » c'est ce que l'on disait en cassant nos règles ... Bon, il y avait le fameux Jojo la Coquille, protégé, qui leur en faisait voir de belles, aussi, mais Mr Long, le directeur qui me ramenait tous les vendredi chez mes parents, car j’étais malade après chaque poisson pourri ... Cela dit, quelle aubaine pour lui d'aller faire les bistrots de Morzine. Le mieux semblait être Mr Poète ...ou Thenoz, encore jeune et mal dans sa peau ..
Pour dire que plus de 3 ans d anglais à St Jean ne m'ont pas beaucoup servi ; lors de ma saison de coach à Timberline, aux U.S. où il m'a fallu un mois pour comprendre le mot « Maybe », car avec Krack ou la Rousse de service c’était « perhaps » et rien d autre !

Alain Bargot a dit…

Le souvenir de Mlle Krak un peu "fofolle" mais peu disposée à nous parler anglais.....!   Mr Poète professeur de science, bon enfant, voir laxiste ! Mme Long professeur de Maths gentille, mais qui avait d'autres « problèmes » à gérer avec  « Papa Long » Directeur comme on l'appelait si affectueusement, mais qui passait plus de temps au café du Lion d'Or qu'au collège. J'ai conscience qu'à cette époque le GEG de St Jean était le collège du « bout du monde », et qu'il ne faisait pas rêver les professeurs qui y étaient nommés , qui auraient préférés se retrouver à Annecy, Bonneville ,Annemasse, ou Thonon ...
Ah, la cantine (j'ai été marqué à vie par le « pot au feu accompagné de riz » et pourtant j'aime le pot au feu) et enfin les voyages en cars avec notre chauffeur, ce grand gaillard « Fanfan du Biot » qui lui non plus ne crachait pas sur un petit verre ...

Alain Marullaz a dit…

Moi je vous trouve très durs : mes souvenir du CEG sont exactement à l'opposé . J'ai aimé la littérature grâce à Krac , les maths grâce aux Long , la chimie grâce à Poète et l'histoire-géo grâce à Cadet . C'est vrai que leur enseignement n'était pas très orthodoxe , quand on est arrivés en seconde il y avait de grands pans des programmes dont on n'avait jamais entendu parler et on passait pour les retardés de la montagne .
Mais à la fin du premier trimestre on s"est retrouvés ( Hélène , Marie-jo , François et moi ) dans les premiers de classe de nos différents bahuts . Pas si nuls les
profs de Saint Jean ......

Dominique Bouvet a dit…

Bien sûr que je me souviens.
Je viens de lire ton texte sur ton passage à St Jean d'Aulps, je dois dire que c'est "brasse pas mal". Les noms des profs font remonter des souvenirs. Le dessin de Mlle Krac (c'est bizarre, j'aurai cru qu'il y avait un K à la fin) est amusant. Je vois que tu n'as pas perdu ton coup de crayon. 
J'ai des souvenirs précis d'elle, beaucoup moins des autres profs.  Il me semble que l'on sortait au bord de la Dranse pour des cours de français.  T'en souviens tu?

fanatiques2numerique a dit…

Une chose encore à propos de Mlle Krac. Je crois me souvenir qu'elle nous faisait écouter de la musique classique. Mais peut-être que ma mémoire me joue des tours. Est-ce bien elle qui nous avait fait écouter "Dans les steppes de l'Asie centrale", de Borodine?

Mademoiselle Garin a dit…

En plus de Mlle KRACK il y avait aussi Mr DELORME Melle CHESNAY Mret Mme POETE
Mr THENNOZ prof de math et physique chimie ; j'étais comme disent les enfants "son chouchou".
Il y avait aussi Mr DUCRET qui avait le restaurant aux PONT DE GYS( la où le car s'arrêtait pour la correspondance pour LE BIOT). Mr CADET que j'ai revu ,il habite à CORNIER un petit village à coté de LA ROCHE SUR FORON et Mr DESCHAMBOUX que j'ai revu aussi car il était de LA ROCHE"