Depuis plus d’une décennie, la façon dont le ski est « consommé » a radicalement changé en Amérique du Nord, avec le développement d’un modèle économique partagé par deux mastodontes, Vail Resorts et Alterra, qui ont littéralement « forcé » les consommateurs à acheter des mois à l’avance leurs forfaits saisonniers et ont renforcé cette habitude en renchérissant le prix de leur forfait journalier au point d’augmenter de 263 % rien qu’à Park City depuis 2011.
Nous avons ces deux acteurs à Park City avec Deer Valley (Alterra) et Park City Mountain (Vail Resorts), nous sommes donc bien placés pour observer tout cela. Plus remarquable encore, ils ont également rendu leurs forfaits utilisables dans un grand nombre de domaines skiables, créant ainsi une forme de ski itinérante jamais vue dans le passé et exacerbant des coûts d’hébergement déjà presque inabordables avec des foules de skieurs jamais vues auparavant, d’où l’accusation de détruire le ski comme le montre cette vidéo.
En fait, la véritable raison du mécontentement des clients est l’encombrement des pistes causée à la fois par cette nouvelle façon de commercialiser le ski et l'incompétence pathétique de Vail Resorts en opérant ses stations, qui gagne la plus grosse portion de son argent grâce à d'énormes économies d'échelle systématiques empêchant les directions locales d'agir en unisson avec les intérêts de chaque communauté et de donner la qualité d'expérience que ses usager devraient recevoir.
Alterra, avec son mode de fonctionnement beaucoup plus décentralisé, fait un bien meilleur travail à cet égard. La question est évidemment de savoir si le dentifrice peut être remis dans le tube et si la situation va empirer avant de s'améliorer.
Avec des avancées encore limitées en Suisse par Vail Resorts (Andermatt-Sedrun et Crans-Montana), cette horrible épidémie atteindra-t-elle les Alpes ? C'est bien sûr la question qu'on est en droit de se poser ! Comme le dit la vidéo (en anglais, malheureusement), le duopole Vail Resorts - Alterra contrôle désormais l'ensemble du ski chez nous avec des pistes bondées, des repas trop chers, un portefeuille vide et des dirigeants qui ne finissant pas de s’enrichir !
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