jeudi, mai 15, 2025

Quand Look a abandonné la compétition …

Il y a un demi-siècle, les fixations de ski Look étaient contraintes de prendre une décision difficile : réduire drastiquement leur coûteux programme de skis de compétition, qui faisait la fierté de son propriétaire, M. Jean Beyl. 

Il est vrai que l'utilisation des produits Look par les meilleurs skieurs avait propulsé l'entreprise au sommet en termes de réputation et de notoriété. 

En 1975, Look était déjà confrontée à une augmentation de ses coûts (elle venait de construire une belle nouvelle usine) tandis que Salomon entamait son essor mondial explosif et fructueux avec des produits parfaitement adaptés aux besoins des skieurs, ce qui avait fortement entamé la part de marché et la rentabilité de Look. 

Une connaissance de Beyl lui a suggéré de recruter Philippe Blime, consultant chez McKinsey, pour devenir son directeur général. Comme le font toujours ces gens lorsqu'ils analysent les chiffres d'une entreprise en difficulté, ils suggérent d’importantes coupes. Le service de compétition de Look était incontournable avec un coût annuel d'un million de dollars et son impact indirect sur les ventes. 

J'ai suggéré que nous pourrions réduire considérablement nos coûts en réduisant les inefficacités, par exemple en nous associant à des fabricants de skis. Mais cela fut vain, la réduction des coûts était déjà en marche et ma mission consistait alors à licencier tous nos techniciens et à informer les fédérations de ski de notre départ en qualité de fournisseur, sauf en Italie où notre distributeur avait accepté de prendre en charge une partie du fardeau financier. 

Malgré tout, cette importante réduction n'a pas stoppé l'hémorragie de trésorerie et n'a fait que prolonger la longue agonie financière de l'entreprise. On m'a nommé chef de produit, un nouveau poste créé pour l'occasion, et ce fut la fin de mon premier emploi à la tête du service de course Look !

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