mercredi, février 26, 2014

Qu'est qui fait courir nos champions de ski ?

Voila une bonne question ; courent-ils pour eux-mêmes ? pour les spectateurs ? Je soulève ça suite à un commentaire posté sur mon blog à propos du slalom hommes de Sotchi, par Alain Lazard , un ancien entraîneur et un vétéran de la branche du ski.

Lisez d'abord ce qu'il dit, et puis revenez à ce blog. La plupart des coureurs et des entraîneurs qui n'étaient ni autrichiens, ni norvégiens ont bien entendu été outrés par le tracé d'Ante Kostelic, mais se soucient-ils vraiment de ce que pense le grand public ? Pourtant , au bout du compte c'est ce dernier qui paye l'addition du coût élevé du ski de compétition . Cela dit, je tiens à recadrer le débat sous forme d'un conte marrant.

Une histoire que Mario Matt, le champion olympique, aurait pu nous raconter :

Mario : « J'ai vraiment eu du pot dans cette deuxième manche ; tout comme moi , Ante Kostellic se fait vieux et contrairement à moi, il commence à perdre un peu la "boule". Vous n’êtes pas forcés de me croire, mais il m'a pris pour son fils Ivica et voici ce qu'il m'a dit » :

Ante : « Quel genre de slalom voudrais-tu que je te trace, fiston, pour redorer ce dernier jour des J.O. ? »

Mario : " C'est gentil, mais je ne veux pas tout bousculer pour les autres coureurs à cause de tes tracés diaboliques. »

Ante : «  T’inquiètes pas, dis-moi juste les pièges que tu veux, c'est tout . Moi tu sais, quand je trace un slalom, je ne fais qu'appliquer les règles, peu être pas l'esprit de réglement, mais juste les règles. Par exemple, j'adore la règle 803.4.1 qui dit qu'il faut éviter de placer les portes de manière régulière et monotone. De plus, si ça n'est pas réglo, il y a toujours un délégué technique qui traine par là et n'a rien d'autre à faire que de prendre sa bonne indemnité journalière de la FIS et se balader sur le circuit. Ne devrait-il pas se décarcasser un peu pour s'assurer que les conditions de course sont tip-top ? »

Mario : « J'dis pas le contraire ... »

Ante : « Et les spectateurs ont le droit de s'amuser aussi ; on ne devrait pas les forcer à regarder une course où les gros cadors vont comme des balles et l'œil humain n'arrivent plus à voir s'ils passent les portes à cheval où si ils volent au-dessus du tracé ! »

Mario : « Je sais, je sais ... »

Ante : « Ivica , j'ai toujours dit à ta sœur et à toi que reconnaître le parcours c'était pas juste pour vous en rappeler, mais aussi pour voir si quelque chose clochait. Les coureurs peuvent toujours se plaindre auprès du DT et du jury . Bien sûr, personne n'ose rien dire en espérant secrètement qu'Hirscher n'arrivera pas en bas ... »

Mario : « Je sais , mais je ne suis pas un de ces mecs qui pleurniche tout le temps, Papa ! »

Ante : « Je sais, Ivica, t'es le meilleur ; quelqu'un d'aussi bon que toi peu creuser le trou quand les conditions sont aussi dégueulasses qu'à Sotchi et sur un tracé corsé comme celui que je vais te concocter. Je suis convaincu que tu vas nous éblouir avec le meilleur ski dont tu es capable et que tu finira en haut du podium. »

Mario : « Merci, Papa , je ferai ce que tu m'a dit. »

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