mercredi, décembre 18, 2024

Merci pour la neige artificielle ! (2e partie)

Bien que je pense que l’efficacité en matière de neige à canon a augmenté de 50 à 75 % au cours du dernier demi-siècle (les chiffres exacts sont difficiles à obtenir), il est assez évident que la fabrication d’une telle neige nécessite de grandes quantités d’eau, ce qui peut vite épuiser des ressources en eau basses en début d’hiver, et particulièrement en régions arides. 

Cela ne manque pas d’attirer la critique des écologistes, mais une grande partie de l’eau n’est pas gaspillée car elle retourne finalement dans le sol lors de la fonte printanière. L’eau nécessaire pour recouvrir une piste de ski de neige reste relativement constante d’une année à l’autre, de sorte que les gains d’efficacité sont limités. 

L’air comprimé est ce qui coûte vraiment cher et si l'énergie est générée par des sources non renouvelables, elle contribue directement au réchauffement climatique. Ne parlons pas du coût des infrastructures, de leur entretien qui est considérable. C'est sur les canons que se concentrent en fait tous les efforts des fabricants d'équipements d'enneigement. 

Les écologistes pointeront également du doigt les additifs chimiques utilisés pour améliorer la qualité de la neige, qui peuvent avoir certains impacts environnementaux. Comme nous l'avons suggéré, la technologie continue de s'améliorer avec des machines plus efficaces utilisant moins d'eau et d'énergie pour produire de la neige. Un canon à neige typique peut produire entre 1 et 10 tonnes de neige par heure. 

Les machines à haut rendement peuvent produire encore plus dans des conditions optimales, c'est-à-dire lorsque les températures sont inférieures à -2°C et que les niveaux d'humidité sont bas. Dans ces conditions, les machines peuvent créer une neige plus dense et de meilleure qualité. Quant à la consommation d'eau, les machines nécessitent généralement environ 1 000 gallons d'eau pour produire une tonne de neige. 

Cela peut varier en fonction de l'efficacité de la machine et de la qualité de neige souhaitée. Alors qu’il faut environ 3,5 à 4,3 kWh d'énergie pour produire un mètre cube de neige, selon les conditions, ce chiffre peut varier entre 1kWh ou 14 kWh par mètre cube. L'enneigement artificiel représente environ 50 % des coûts énergétiques consommés par une station de ski américaine moyenne, soit environ un demi million de dollars sur la saison.

Compte tenu de l'augmentation progressive des température et de la montée graduelle de limite d'enneigement, la demande mondiale d'enneigement artificiel pourrait en fait doubler d'ici 2050 si elle n'est pas stoppée plus tôt par les réglementations environnementales. Aujourd'hui encore, il semble que les futurs gains d'efficacité énergétique avec les technologies actuelles vont cesser leur progression et toute amélioration devra venir des systèmes qui ont été récemment mis à jour. 

Cependant, les massifs ou domaines skiables qui n'ont pas encore adopté cette technologie pourraient réaliser des gains impressionnants en termes de performances et d'efficacité énergétique. Aujourd’hui, les exploitants de stations peuvent choisir parmi une large sélection de canons adaptés à leur terrain, aux conditions météorologiques régionales et à besoins spécifiques. 

Bien que l'enneigement artificiel ait un impact environnemental significatif, les progrès technologiques et les efforts fait par les stations pour se procurer des courants électriques renouvelables pourraient atténuer ces préoccupations. La poursuite des recherches et du développement est essentielle pour améliorer encore l’efficacité et le respect de l’environnement afin que les écologistes ne parviennent pas à menacer leur utilisation. 

En attendant, les skieurs qui, comme moi, ne peuvent guère skier que sur des pistes damées et enneigées artificiellement n’auront pas à abîmer leurs skis flambant neufs en tout début de saison !

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